
Alou Moustapha
Il y a quelques mois, en recevant le rapport final des travaux des Assises Nationales, le Président de la République, Chef de l’Etat, a déclaré que « les intérêts du Niger sont au-dessus de tout regroupement, de tout individualisme et de tout clanisme». « Il faut que le Niger existepour que les intérêts particuliers subsistent, travaillons pour l’existence de notre pays », ajoutait le Général d’Armée Abdourahamane Tiani. Malheureusement, ces propos du Président de la République, Chef de l’Etat, n’ont pas été appréhendés à leur juste valeur et compris comme un Appel à la raison et au ressaisissement par certains regroupements à caractère corporatiste qui se sont beaucoup plus faits remarqués dans la réclamation de leurs droits qu’à l’exercice loyal des obligations de leurs charges. Par rapport à cette mauvaise manière de servir l’Etat dans le domaine de la Justice,plus spécifiquement, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, a fait savoir à l’opinion nationale et internationale que « ces comportements que nous observons ont pour noms ; le non-respect de l’éthique et de la déontologie, la non-exécution des obligations statutaires qui découlent de la loi, le refus assumé de respecter l’autorité hiérarchique et la négation des valeurs qui fondent la justice ».
Au surplus, la persistance de ces comportements que les acteurs ont l’obligation de bannir est « curieusement encouragée par des structures syndicales qui dans les faits s’évertuent, à chaque fois qu’un militant est en cause pour des faits paraissant de nature à justifier des poursuites voire des sanctions, à se mettre en première ligne au nom d’un corporatisme de mauvais aloi des intérêts matériels et moraux qu’elles sont sensées défendre », révèle le ministre en charge de la Justice.
Ce constat, il faut le relever et le ministre l’a dit, « est exacerbé par la prééminence du rôle de syndicaliste sur celui d’agent de l’Etat », car les premiers se sont donnés pour mission, souvent sans l’accord des militants qu’ils prétendent pourtant défendre, d’entraver la bonne marche de l’administration à travers des méthodes d’intimidation à l’encontre de « tout ce qui se hasarderaient à les contester et à la complaisance à l’endroit de ceux qui adhèrent sans rechigner à leurs mots d’ordre même quant ils sont illégitimes ». Aussi, avec de tels agissements, le mandat de représentation exercé par le syndicat du secteur de la justice prend-il ouvertement des allures de défiance vis-à-vis de l’autorité qui ne peut plus prendre des sanctions au risque de se voir exposé à des grèves « et le cas récent d’un des syndicats du secteur atteste éloquemment de ce type de comportement qui frise le blocage de la bonne administration de la justice ».
Le Niger d’aujourd’hui, le Niger nouveau, ne peut s’accommoder de toute structure qui met en avant des intérêts particuliers au détriment de l’intérêt général et à chaque fois qu’il a l’occasion, le Président de la République, Chef de l’État, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani attire l’attention de ces compatriotes sur les comportements grégaires qui contrarient l’oeuvre de l’édification du Niger nouveau. Vendredi soir, juste après la dissolution par l’État de tous les syndicats du secteur de la justice, à travers des Arrêtés du ministre d’État, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de l’Administration du Territoire, afin d’éclairer la lanterne de l’opinion sur les dérives constatées et déviances planifiées et mises en oeuvre dans le secteur avec, malheureusement, l’onction de certains acteurs et la bénédiction des structures syndicales, le ministre de la Justice a mis en relief quelques faits tels que le refus de certains magistrats de rejoindre leurs postes alors même qu’ils ont perçu les frais de déplacement et de déménagement y afférents pour eux-mêmes et leurs familles et sachant que ce refus viole la loi, celui d’un magistrat qui après avoir refusé un contrôle de police a appelé son syndicat pour faire une déclaration ou encore des greffiers qui organisent un sit-in pour influencer une décision de justice à l’occasion de l’interpellation de leurs collègues poursuivis pour des faits de détournement… Ainsi donc, à la lumière de l’exposé du ministre, les syndicats du secteur de la justice « n’oeuvrent pas pour le bon fonctionnement du service public de la justice dans sa mission de défense de l’intérêt général mais plutôt, pour la promotion d’intérêts personnels qui tirent vers le bas, ce service régalien de l’Etat ». C’est pourquoi, prenant une fois encore ses responsabilités, l’Etat a décidé, en application de la loi, de dissoudre tous les syndicats du secteur de la justice.
Alou Moustapha (ONEP)