
Alou Moustapha
On ne sait pas par quelle porte Nicolas Sarkozy est entré dans l’histoire, mais depuis quelques jours, on sait avec précision qu’il y est sorti par la …fenêtre, tel un malfrat …
D’ailleurs, l’ancien Président français va devoir tâter de la prison pour « association de malfaiteurs ».
La bourrasque qui a finalement emporté Sarkozy, appelée l’affaire du « financement libyen », a été portée à la connaissance de l’opinion par la presse à travers des articles dont on peut retenir certains titres évocateurs : « Sarkozy-Guéant : le grand soupçon libyen » et « Sarkozy-Kadhafi : la preuve du financement ».
Dans ces papiers, le média français en question publia des documents qui met à nu les combines du sulfureux ancien Président français, alors ministre de l’Intérieur, et son cabinet englués dans une affaire dans laquelle la corruption, les pots de vin, les rétro-commissions, les commissions, les rencontres sécrètes, les pactes de corruption, les valises pleines de cash sorties des paradis fiscaux, les contrats politiques et administratifs aux contours flous entre le Guide Libyen de l’époque et Nicolas Sarkozy alors candidat aux élections présidentielles françaises de 2007, des deals financiers avec l’ancien Guide Libyen, sautaient aux yeux.
Pourtant, après avoir « empoché » les royalties libyennes qui lui ont permis de financer sa campagne électorale et d’être élu à la Présidence de la République française, Nicolas Sarkozy déclara un jour : « Notre position est claire : Mouammar Kadhafi doit partir ! ».
La suite, on la connait, le Guide Libyen fut recherché mort ou vif par l’Occident et au premier rang la France, traqué, pourchassé, arrêté, humilié à ciel ouvert puis tué…La Libye détruite, saccagée et morcelée, les Libyens à l’avenir incertain.
C’est donc cet ancien Chef d’Etat français pris dans une telle salle affaire de corruption et auteur principal de la destruction d’un pays africain, qui lui a pourtant tout donné, qui a eu le toupet d’affirmer avec dédain et mépris, le 26 Juillet 2007 à Dakar, que « le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire…dans cet imaginaire où tout recommence toujours, il n’y a de place ni pour l’aventure humaine ni pour l’idée de progrès ».
Plus loin, dans le même discours, il prononça un violent réquisitoire contre le paysan africain qui pour lui « ne cannait que l’éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans cesse des mêmes gestes et des mêmes paroles ».
Du reste, le 31 mai 2025, au cours de son entretien télévisé, le Président de la République, Chef de l’État, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani, est revenu sur ce mépris affiché de Nicolas Sarkozy et condamné le silence inexplicable des élites africaines face à cette incartade : « …j’aurais voulu voir des intellectuels condamner ces propos là…c’est ce que j’ai condamné lorsque que Sarkozy s’est déplacé à l’Université Cheik Anta Diop de Dakar pour dire que l’Afrique n’est pas entrée dans l’histoire…c’est donc des comportements de ce genre qui sont révoltants et qui doivent révolter chaque digne fils de la Confédération », dira le Général d’Armée Abdourahamane Tiani.
Dans le même sillage, le 3 août 2025 à Tirmini dans la région de Zinder, le Chef de l’Etat, à l’inverse de Nicolas Sarkozy, à mis en relief l’extraordinaire travail abattu par les paysans qui, bravant les intempéries, le soleil, la rudesse du climat, pour contribuer au développement du pays.
Aussi, avait-il mis en lumière le devoir qui incombe à chaque Nigérien de perpétuer les prouesses patriotiques, les hauts faits d’armes de toutes les figures marquantes du Niger qui sont censurés, travestis, escamotés, dénaturés au surplus passés sous silence dans les récits du colon comme l’attestent les propos alambiqués et outrageants tenus à Dakar par Nicolas Sarkozy.
Moustapha Alou (ONEP)