Le Colonel Mahaman Elhadj Ousmane expose le Programme Grande Irrigation au CCR
Les travaux, en séance plénière, de la 2è session ordinaire au titre de l’année 2025 du Conseil Consultatif de la Refondation, se poursuivent à I’hémicycle, Place de la Concertation. La séance plénière du lundi 22 décembre présidée par Dr Mamoudou Harouna Djingarey, président de ladite institution, avait trois points inscrits à son ordre du jour : une communication du ministre de l’Agriculture et de l’Elevage ; une du ministre d’Etat en charge de la Défense et une du ministre d’Etat en charge de l’Intérieur. Ces deux dernières ont été faites à huis-clos.
Après examen et adoption du compte rendu sommaire de la séance du samedi 20 décembre 2025, le ministre en charge de l’Agriculture et de l’Elevage, le Colonel Mahaman Elhadj Ousmane, a pris la parole devant les conseillers pour expliquer ce que son département ministériel est en train de faire conformément à sa lettre de mission. Son intervention a été axée sur le Programme Grande Irrigation dans ses objectifs, sa stratégie, son financement et sa structuration. Le ministre a d’abord souligné l’importance dudit programme qui vise le développement du secteur de l’Agriculture et de l’Elevage. Le Colonel Mahaman Elhadj Ousmane a aussi relevé les potentialités et atouts de ce programme ; ses objectifs ; son financement ; la planification du Ministère ; l’état global de mise en œuvre ; l’état de mise en œuvre par région ; le constat sur les effets du programme ainsi que les rôles que doivent jouer les conseillers consultatifs.
Des potentialités
Le ministre a relevé que la souveraineté alimentaire doit nécessairement passer par la valorisation de potentiel en terres irrigables et les ressources en eaux tant souterraines que de surface surtout que le Niger regorge d’énormes potentialités tant en terres irrigables qu’en ressources humaines. Il cite, entre autres, une population active majoritairement jeune ; des terres irrigables estimées à près de 11 millions d’hectares ; 30 milliards de m3 par an d’eau de surface (fleuve Niger et ses affluents, la Komadougou Yobé, les Goubi, la Korama, la magia, etc.) ; 600 milliards de m3 d’eaux souterraines renouvelables et 2 000 milliards de m3 non renouvelables. A cela s’ajoutent un cheptel dont l’effectif est estimé à plus de 62 millions de têtes toutes espèces confondues et des milliers d’organisations paysannes créées et actives dans la production agricole, agropastorale et pastorale.
Des orientations stratégiques
Il a également souligné le fort engagement politique au plus haut niveau : le Programme de Refondation de la République (PRR) ; la Stratégie Nationale de Développement de l’irrigation et de Collecte des Eaux de Ruissellement (SNDI/CER) ; la Stratégie Nationale de Développement de la Riziculture (SNDR) ; la Stratégie Nationale du Conseil Agricole (SNCA) ; l’existence des Organisations Paysannes expérimentées dans l’irrigation et de l’ONAHA.
La vision du Président de la République sur laquelle repose le Programme de Refondation de la République a défini (4) axes d’intervention pour la souveraineté totale du Niger. Il s’agit du renforcement de la sécurité et de la cohésion sociale ; la promotion de la bonne gouvernance ; le développement des bases de production pour la souveraineté économique et l’accélération des réformes sociales. Les interventions du ministre en charge de l’Agriculture et de l’Elevage se situent dans l’Axe 3.
Des effets de la mise en œuvre du PGI
La mise en œuvre du PGI a permis de faire les constats suivants : la prise de conscience de la population dans la production céréalière irriguée (surtout le riz) ; la baisse du prix du riz ; les demandes émanant des producteurs pour l’aménagement de leurs sites qui, auparavant, refusaient l’offre de tout aménagement collectif ; la production rizicole sur certains périmètres irrigués (cas de Kassama) ; la réhabilitation de la digue Gatawani – Dolé (32 km) a permis l’exploitation de près de 2 000 hectares en riz hors aménagement ; l’alignement des PTF dans le Programme ; la redynamisation de l’ONAHA.
Rôles des conseillers
Dans cette lutte pour la souveraineté alimentaire, les conseillers du CCR doivent participer à l’information et à la sensibilisation de la population sur le bien-fondé de cette belle initiative (PGI) du Président de la République et de ses enjeux pour la souveraineté alimentaire du Niger. Ils doivent, selon le ministre, contribuer à sensibiliser la population sur la nécessité de rendre disponibles les terres pouvant accueillir ces aménagements ; sur l’appropriation et la sécurisation des investissements réalisés contre le vandalisme et sur leur adhésion audit programme.
A la suite de la présentation, plusieurs questions ont été posées au ministre ayant trait à la gestion des terres, à la disponibilité des aliments bétail, par exemple pour les animaux ainsi que sur les liens entre l’élevage et l’agriculture. Des questions assez importantes auxquelles le Colonel Mahaman Elhadj Ousmane a apporté des réponses adéquates. « C’est un programme extrêmement important pour l’ensemble des Nigériens dans le cadre de refondation. D’ici 2027, nous devrons produire plus de 200 000 tonnes de riz pour que nous puissions être indépendants. Parce qu’importer, ce n’est pas la souveraineté alimentaire », conclut le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, Colonel Mahaman Elhadj Ousmane.
Aïchatou H. Wakasso (ONEP)
