Le Président de la République, Chef de l’État, SEM. Issoufou Mahamadou, a reçu, hier en fin d’après-midi, le ministre français de l’Europe et des Affaires Étrangères, M. Jean Yves- Le Drian. Peu après son entretien avec le Chef de l’État, le chef de la diplomatie française a animé, conjointement un point de presse, avec son homologue nigérien, M. Kalla Ankouraou.
De prime à bord, le ministre chargé des Affaires étrangères, M. Kalla Ankouraou, a relevé que la présence de M. Jean Yves- Le Drian, ici à Niamey, « nous donne l’occasion de faire le point sur l’état de nos relations ». Et, aux regards des échanges que « nous avons eus, nous en tirons un bilan très positif. Je m’en félicite tout naturellement tout en souhaitant un renforcement de ces relations, dans tous les domaines, notamment miniers, énergies renouvelables, agricultures, développement humain, santé, éducation, formation professionnelle. Mais, a-t-il souligné, c’est dans le domaine de la sécurité que la coopération est plus importante et plus emblématique.
Lors de ce point de presse, le chef de la diplomatie française a indiqué avoir évoqué avec le Chef de l’État les questions sécuritaires. « Nous avons abordé le suivi des engagements de Pau et de Nouakchott et le suivi de la mise en œuvre de la coalition pour le sahel et constater ensemble que les opérations sécuritaires se poursuivent, l’opération Barkhane, la coordination entre Barkhane, la force conjointe du G5 sahel et les forces armées nationales ». La Task Force Takouba, a –t-il ajouté, a également commencé sa mission et, selon lui, «cela a permis d’avoir des résultats positifs puisque les opérations bourrasques ont donné des résultats tout à fait significatifs qui montrent que progressivement les enjeux de sécurité sont en train d’être remontés, d’être maitrisés ».
« La France considère que la sécurité du Niger, c’est aussi la sécurité de la France. Lorsqu’on a des attentats au Niger, on se sent agressé comme les Nigériens. Je pense que les Nigériens sont également agressés lorsqu’il y a des attentats en France et que lorsqu’il y a eu Inatès, Chinagoder, Kouré, tout comme en France, à Nice, Vienne, je pense que ce sont les mêmes combats », a affirmé le ministre français des Affaires Étrangères.
Le volet de sécurité tout comme celui du développement est commun pour la France et le Niger. « Je n’oublie pas les conséquences des graves inondations au Niger. La France participe par une aide d’urgence, de remédier les difficultés des populations affectées dans les régions de Niamey et Maradi », a dit-il. « Nous allons poursuivre notre action dans le domaine du développement puisque l’aide publique au développement française était de 280 millions d’euro pour toute une série de projets dont particulièrement des projets hydrauliques et aussi dans les domaines de l’éducation et de la sécurité alimentaire et du développement économique », a-t-il poursuivi.
Par ailleurs, a déclaré Jean Yves Le Drian, « nous n’oublions pas l’aide humanitaire au sahel qui est en augmentation en raison de la crise et cette année, nous avons consacré une aide humanitaire de 3 millions d’euro au Niger, une aide alimentaire de 4 millions d’euro. Il faudra la même chose en 2021 ». Il y a une mobilisation internationale pour la sécurité du sahel dans le cadre de la coalition et aussi pour des besoins humanitaires du sahel illustrés par l’initiative organisée par le Danemark et l’Allemagne à laquelle la France a participé pour montrer que le Niger n’est pas seul dans ces difficultés et que l’accompagnement européen, et français en particulier, est et sera toujours au rendez-vous, a souligné le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères avant de préciser que « ce déplacement m’a permis de réaffirmer l’engagement et la détermination de la France auprès des pays du G5 sahel, singulièrement auprès du Niger pour que nous puissions poursuivre une coopération fructueuse au cours des années à avenir »
Par ailleurs, lors de ce point de presse M. Jean Yves Le Drian a livré ses impressions sur les échéances électorales dans notre pays: «les élections vont avoir lieu au moment où elles doivent avoir lieu dans le respect de la constitution et avec la mobilisation et la transparence nécessaire. Je crois que la qualité de l’élection au Niger sera une référence pour toute l’Afrique. Pour ma part, je pense que le débat électoral se passe dans des conditions de respect des uns et des autres. Vu la vigilance de la cour constitutionnelle et le fait que l’OIF sera en appui du déroulement des élections, tout cela donne de meilleurs garanties pour que le résultat ne soit pas contesté».
Par Issoufou A. Oumar(onep)