
Etals de vente de viande à Garin Malam
Le village de ‘Guériguindé Zarma’’ en langue locale ou « le cou des antilopes » connu actuellement sous le nom de Garin Malam ou Malam Koira, est un village dont l’origine remonte à un passé un peu lointain. En clair c’est un vieux village ou disons un hameau qui existait du temps où il y’avait des animaux sauvages. Son nom est précisément lié aux antilopes qui passaient pour aller s’abreuver au niveau des ravins qui se situent juste à côté du village. Depuis sa création dont on ignore exactement la date, le village a connu six chefs de village. Le sixième chef du village étant l’actuel M. Harouna Mounkaila, qui a succédé à son père M. Mounkaila Soumaila le 18 janvier 2000. Hormis ceux qui connaissent l’histoire du village avec son ancien nom de Guéri guindé, la majorité de personnes ne connaissent que son nom actuel ‘’Garin Malam’’.
Village administratif de la commune rurale de Liboré dans le département de Kollo, Garin Malam est situé à environ 12 km au Sud-Est de Niamey sur la rue de l’Avenir de l’Afrique ou route de Kollo à mi-chemin entre les villages Saga et de Liboré, plus précisément à proximité du hameau Guériguindé (Tarwo 2) et Guériguindé (Tarwo 1).
Garin Malam comptait un peu plus de 2000 habitants en 2012 selon l’Institut National de la Statistique parmi lesquels figurent tout naturellement des zarma, des kourtey et des Haoussa récemment installés dans ladite localité. Ce qui fait la particularité de Garin Malam ce n’est ni sa proximité avec Niamey, non plus son nom à consonance haoussa en plein territoire Zarma. Mais c’est l’activité principale qui s’y pratique. En effet, Garin Malam est connu plus pour le négoce de viande dont la clientèle est essentiellement de Niamey. Le village dispose d’une aire d’abattage et donc d’un marché de viande très fréquenté par les habitants de la capitale.
‘’Garin Malam’’ tire son nom d’un certain Malam Salifou Adamou qui y a vécu, il y a de cela plus de 40 ans. Ce personnage est, en effet, un boucher natif du département du Tibiri qui a élu domicile sur le site non loin de Guéri Guindé. Il était le premier boucher à s’être installé à cet endroit situé sur un tronçon très fréquenté menant de Niamey à Kollo où il s’est adonné à la vente de viande. A l’époque, Malam Saifou s’adonnait à l’abattage clandestin et pratiquait son activité de manière tout à fait informelle, comme beaucoup de bouchers. « Nous n’étions pas encore nés à ce moment-là lorsque Malam Adamou s’est installé dans ce village. On nous racontait qu’il avait commencé à vendre la viande il y a plus de 40 ans sur ce site. Et petit à petit d’autres bouchers sont arrivés pour prendre place à ses côtés », explique Yahaya un apprenti boucher. Et c’est ainsi que Garin Malam s’est développé.
« Par le passé, les gens n’hésitaient pas à dire ‘’ je pars acheter de la viande à Malam Koira’’ ou encore ‘’ je pars acheter de la viande à Guidan Malam ‘’ du fait qu’il est le seul boucher dans le village jusqu’à ce que le nom du village ‘’Guériguindé Zarma’’ ne sonne plus à l’oreille, remplacé par le nom Garin Malam », fait savoir le neveu de M. Salifou Adamou. C’est ainsi que le nom Garin a pris le dessus sur celui de Guériguindé Zarma.
Originellement, les habitants de Garin Malam ont pour activités principales le jardinage, la culture de contre saison et la riziculture. Mais aujourd’hui le village est plus connu pour son marché de viande que d’aucuns apprécient bien. Ce village compte actuellement plus de 30 bouchers qui s’adonnent quotidiennement à cette activité. Beaucoup de clients de la ville de Niamey, des villes et villages environnants s’y rendent le week-end pour faire leurs provisions hebdomadaires voire mensuelles de viande. On y trouve essentiellement de la viande des gros ruminants (bœufs principalement) et de la viande des petits ruminants à savoir le mouton, et cela à moindre coût, de l’avis de certains clients.
Les bouchers de Malam Koira sont des véritables artisans de la boucherie qui traitent la viande avec beaucoup de précaution et dans de conditions d’hygiène aux normes, comme dans les abattoirs modernes. A côté d’eux les clients se rendant sur place trouvent également des légumes frais tels que le chou, le poivron, la laitue, le concombre, le piment vert, la patate douce, le manioc et bien d’autres légumes saisonniers vendus par les habitants de la zone, alignés tout au long du goudron qui traverse ce village. Juste à côté de leur kiosque, se trouvent des jeunes qui font la grillade des brochettes bien assaisonnées que certains clients « gourmands » n’hésitent pas à acheter pour faire la route avec. Le village de Garin Malam ou Malam Koira est donc un lieu non seulement un endroit reconnu pour la viande à moindre coût, mais aussi au fil des ans pour les produits maraichers frais. Ce n’est donc pas par hasard que beaucoup de niaméyens et riverains prennent d’assaut, presque chaque jour et les weekends beaucoup plus, cette bourgade pour faire leurs emplettes.
Rabiou Dogo Abdoul-Razak (ONEP)