Le Gouverneur de la région d’Agadez le Général de Brigade Ibrah Boulama a rencontré, le vendredi 25 août 2023, dans la salle de réunions du gouvernorat, les partenaires techniques et financiers de la région. Il s’agit de tous les responsables et représentants des ONG nationales et internationales et des projets et programmes qui interviennent dans la région. Cette rencontre s’inscrit dans la poursuite des échanges avec les différents acteurs de la région. Elle s’est déroulée en présence des secrétaires généraux de la région, du 2ème vice-président du Conseil régional, de la 2ème adjointe au Maire de la commune urbaine d’Agadez, du Sultan de l’Aïr et des responsables des forces de défense et de sécurité.
Prenant la parole pour introduire les échanges, le Général de Brigade Ibrah Boulama a décliné l’objectif de la rencontre et les attentes ainsi que les priorités de la région en matière d’intervention de toutes ces organisations. « Nous avons convoqué cette rencontre de prise de contact avec vous, afin d’échanger essentiellement sur la situation migratoire au niveau de l’ensemble de la Région d’Agadez, carrefour par excellence des différentes routes migratoires. Le phénomène de la migration au Niger constitue aujourd’hui une préoccupation majeure des plus hautes autorités notamment le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani. Préoccupation au regard de l’ampleur que cette dernière a pris ces dix dernières années sur le territoire national et particulièrement au niveau de la Région d’Agadez, du fait de sa position géographique et géostratégique, constituant le trait d’union entre l’Afrique au Sud du Sahara et le Maghreb », a-t-il précisé.
Insistant sur cette question, le gouverneur d’Agadez a présenté la situation récente, élaborée par les Services Techniques de la région. Ainsi, à la date du 10 août 2023, la situation révèle la présence de plus de 5165 migrants répartis comme suit : 3930 migrants dans les quatre centres de transit de l’OIM basés à Assamaka, Arlit, Agadez, et Dirkou et 1 235 dans les trois sites de l’ONG COOPI à Assamaka. A cela s’ajoute 913 potentiels demandeurs d’asile maliens expulsés de l’Algérie se trouvant depuis le 11 Juin à Assamaka ; 2 699 demandeurs d’asile et réfugiés au centre humanitaire et dans les cases de passage au niveau de la ville d’Agadez et 3 037 migrants occupant les espaces vides recensés dans la ville d’Agadez.
« Le Gouvernement du Niger entend, avec l’aide de ses partenaires que vous êtes, procéder à une gestion efficace et efficiente de ces différents flux migratoires. A cet effet, je demanderai à chaque partenaire ici présent, de nous décliner succinctement ses objectifs essentiels, ses contraintes et les difficultés auxquelles il est confronté, et nous préciser également quelles sont les perspectives à son niveau pour accompagner l’Etat à gérer ces flux, au grand bonheur des migrants eux-mêmes et aussi à la pleine satisfaction des populations d’accueil », a-t-il poursuivi. Le Général de Brigade Ibrah Boulama a attiré l’attention de tous ces partenaires sur l’urgence de cette question, notamment en ce qui concerne les préoccupations et défis auxquels les populations autochtones font face à cause de leur proximité avec les migrants.
« En parlant des populations d’accueil justement, vous n’êtes pas sans savoir que la présence de ces multiples flux d’horizons divers, n’est pas sans conséquences sur le vivre ensemble, la coexistence pacifique mais surtout sur les us et coutumes locales que nous nous devons de préserver à tout prix. Aussi, il m’est parvenu que certains migrants originaire d’Afrique de l’Est, ont eu par le passé des comportements répréhensibles frisant souvent la révolte, des attitudes intolérables qui entament gravement cette coexistence pacifique », a rappelé le gouverneur. En outre, il faut rappeler les récents évènements d’un défilé ubuesque et grotesque de prétendus LGBT, qui a semé l’émoi au sein de la population d’Agadez et au-delà, et qui était de nature à troubler l’ordre public et porter atteinte aux bonnes mœurs.
Après plus de deux heures d’échange fructueux, le Gouverneur a tiré la synthèse de ces échanges. Il a, une fois de plus, invité tous les partenaires à plus d’engagement. « Il faudrait avoir des réponses appropriées aux différents problèmes liés à la crise migratoire, compte tenu de la nature dynamique du problème. Je demande beaucoup de réactivité des différentes structures. Il faudrait également que vous regardiez et examiniez le cas des refoulés d’Algérie dont l’essentiel est constitué de Nigériens. Il ne s’agit pas de s’occuper uniquement des étrangers qui sont sur le sol nigérien. Il s’agira aussi de s’occuper des Nigériens qui ont été refoulés et qui sont dans des difficultés », a insisté le Gouverneur.
Ali Maman ONEP/Agadez