Excellences Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
Distingues invites,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais remercier les organisateurs de la présente rencontre pour m’avoir associé aux discussions sur le sujet important de l’urgence climatique dans le contexte de la pandémie de la covid-19.
Le Niger a toujours placé la question climatique au centre de ses priorités, à travers notamment l’engagement résolu et le leadership régional du Président Issoufou Mahamadou, qui est le premier Président de la Commission Climat pour la région du Sahel. Il s’y est investi en travaillant sans relâche pour une mobilisation conséquente de notre région sur la question climatique, en initiant les programmes convenus dont, entre autres, la mise en place du Cadre Transitoire Opérationnel de la Commission Climat pour la Région du Sahel, ici à Niamey.
Je suis par conséquent honoré de consacrer l’une de mes premières déclarations en qualité de Président de la République du Niger aux discussions sur ce sujet de l’heure. Il est en effet urgent que les Gouvernements de par le monde intensifient les initiatives, les financements et les partenariats pour accélérer l’adaptation aux changements climatiques. Et, justement, les discussions que nous avons aujourd’hui constituent une opportunité pour bâtir un consensus stratégique fort pour atteindre cet objectif.
Mesdames et Messieurs,
J’ai noté dans le programme que nos discussions porteront essentiellement sur trois aspects principaux de la question climatique, relativement à l’ambition, au financement et au partenariat, et que j’ai été enregistré pour faire une contribution sur le premier aspect, à savoir celui portant sur l’ambition climatique. Je voudrais à ce sujet relever que la covid-19 a malheureusement éclipsée l’urgence climatique, alors même que les préoccupations demeurent et s’exacerbent. La mobilisation en un temps record de vingt mille milliards de dollars pour financer les plans de relance liés à la covid-19 illustre cet état de fait.
Or, il appartient à la communauté internationale de continuer de manière soutenue les efforts visant au renforcement de la résilience, notamment en Afrique. Il faudrait en particulier que les plans de relance post-covid-19 portent sur l’économie et l’adaptation au changement climatique. Au Sahel en particulier, les impacts néfastes des changements climatiques accélèrent la vulnérabilité des populations et les privent de leurs moyens d’existence, contribuant ainsi à l’apparition d’autres fléaux tels que la migration des jeunes et les défis sécuritaires comme le crime organisé et le terrorisme.
C’est dire que la combinaison de l’urgence liée à la COVID-19 et aux changements climatiques pourrait compromettre toute perspective économique en Afrique, si des actions vigoureuses et adaptées ne sont pas prises.
Pour sa part, le Niger a consacré d’importantes ressources pour renforcer la sécurité alimentaire et la résilience des populations au cours des dix dernières années. Nous intensifierons ces actions dans le cadre de la mise en œuvre du Programme, sur la base duquel j’ai été élu par les nigériens, le 21 février 2021. Et ce d’autant plus que ce Programme est en phase avec le Programme d’Accélération de l’Adaptation en Afrique (PAAA).
Le Niger attache un intérêt particulier aux actions prévues par le ledit Programme, surtout s’agissant :
– du projet d’ouverture des zones de production transfrontalières intégrées ;
– et du programme de lutte contre la chenille légionnaire et autres parasites dans le domaine de la production agricole, l’appui à la mise en œuvre de la Contribution
Déterminée au niveau National du Niger, à travers des actions d’adaptation au bénéfice des jeunes et des femmes.
Mesdames et Messieurs,
Il est indispensable que les pays du Nord concrétisent leur engagement pris dans le cadre de l’Accord de Paris pour la mobilisation de 100 milliards de dollars par an, consacrés au financement des actions
climatiques au bénéfice des pays en voie de développement. La mise en œuvre des initiatives innovantes telles que le PAAA et le Plan d’Investissement Climat pour la Région du Sahel, dont le Programme Prioritaire 2020-2021 qui bénéficie d’une annonce de contribution de l’ordre de 3,41 milliards de dollars, sont suspendues à ces engagements.
Je voudrais à cet égard saluer la Banque Africaine de
Développement pour sa décision de mobiliser 12,5 milliards de dollars sur la période 2020-2025 pour les actions d’adaptation en Afrique. Cette initiative vient s’ajouter à son engagement pour le financement à hauteur de 500 millions de dollars de notre Programme Prioritaire Régional 2020-2025, annoncé lors de la Table Ronde de Niamey du 26 février.
Je vous remercie