Son Excellence le Capitaine Ibrahim TRAORE, Président du Faso, Chef de l’État ;
Son Excellence le Colonel Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’État de la République du Mali ;
Monsieur le Premier Ministre ;
Mesdames et Messieurs les membres de délégations du Burkina Faso et du Mali ;
Mesdames et Messieurs les membres du CNSP et du Gouvernement ;
Monsieur le Gouverneur de la Région de Niamey ;
Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs de Missions Diplomatiques et Organisations Internationales ; Représentants des
Mesdames et Messieurs ;
C’est un grand honneur pour moi de vous souhaiter la chaleureuse bienvenue chez vous en terre sahélienne du Niger.
L’événement qui nous réunit est solennel et historique en ce qu’il constitue une étape importante dans la consolidation des liens séculaires, géographiques et culturels qui unissent nos peuples.
Le Sommet, objet de notre retrouvaille aujourd’hui, est l’aboutissement de notre farouche volonté commune de reconquête de notre souveraineté nationale et de réhabilitation de notre dignité légendaire.
Il se situe dans la droite ligne de l’adoption le 16 septembre 2023 de la Charte du Liptako- Gourma instituant l’Alliance des Etats du Sahel (AES).
Mesdames et Messieurs,
L’approbation formelle du Traité portant création de la Confédération « Alliance des États du Sahel (AES) » consacrera ainsi l’aboutissement des aspirations de nos populations à sceller sur le socle de notre espace sahélien, une union d’Etats partageant les mêmes défis et les mêmes ambitions, en un mot, le même destin.
En effet, la formation de l’Alliance des Etats du Sahel a déjà permis d’édifier autour du Burkina, du Mali et du Niger, une coalition solide basée sur une architecture de défense commune et une mutualisation des moyens nourris par une solidarité fusionnelle à l’image de celle manifestée par les autorités et les peuples du Burkina et du Mali face à l’agression armée projetée par la CEDEAO contre le Niger. La constitution de ce front a dissuadé les velléités de déstabilisation de notre pays et je tiens à réitérer mon sentiment de profonde gratitude à l’endroit de mes frères Ibrahim TRAORE et Assimi GOITA pour cette preuve manifeste de solidarité agissante.
Mon pays vous rend un vibrant hommage pour cette prise de position.
Aujourd’hui, ce front constitue le rempart contre lequel s’écrasera tout projet d’agression contre la Confédération AES. A cet égard, il me plait de constater que le volet Défense Sécurité de l’AES connait déjà des avancées significatives avec la mise en place de la Force conjointe (FC/AES). Au demeurant, sur le théâtre des opérations, nos armées mènent des opérations conjointes concluantes dans le Liptako-Gourma.
Messieurs les Présidents GOITA et TRAORE,
La Confédération « Alliance des Etats du Sahel (AES) » va s’édifier donc sur un substrat qui assure la protection des populations contre toute menace d’agression terroriste, de rébellion, de banditisme armé ou tout acte hostile venant de l’extérieur.
Je demeure convaincu, que dans le contexte géopolitique actuel, l’AES constitue le seul regroupement sous régional efficient dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, la CEDEAO ayant brillé par son déficit d’implication dans cette lutte. De ce fait, l’AES seule nous permet de faire face aux menaces terroristes comme aucune autre structure régionale ou internationale ne l’a fait auparavant.
Chers collègues Chefs d’État,
Tout en consolidant cet axe stratégique, il est nécessaire, dans le contexte géopolitique actuel, de coordonner nos actions diplomatiques tant au plan bilatéral qu’au sein des organisations multilatérales et harmoniser nos politiques extérieures pour garantir au mieux les intérêts de notre Confédération AES dans l’arène internationale. D’ores et déjà, des succès diplomatiques significatifs sont enregistrés, comme en témoignent le retour en force de nos Etats sur l’échiquier international, la reprise de la coopération avec les partenaires bilatéraux et multilatéraux ainsi que la conclusion de partenariats stratégiques nouveaux.
Concernant l’axe Développement, il urge de créer les conditions d’une véritable Sécurité alimentaire dans les pays de l’Alliance et mettre en place le dispositif économique, financier et monétaire nécessaire au financement du développement et à l’investissement productif dans l’espace AES.
L’essor économique de nos Etats réside également dans l’industrialisation en vue de la transformation sur place de notre riche potentiel en ressources naturelles.
De même que la solidité de notre Confédération repose sur notre capacité à édifier les infrastructures d’interconnexion (routes, compagnie aérienne, réseau ferroviaire…) ainsi que des projets structurants dans les domaines de l’agro-alimentaire, des industries extractives et de l’énergie…
Dans cette marche, nos populations sont en avance sur les États, en témoigne l’engouement suscité, chaque jour, par l’AES auprès de nos jeunes et de nos femmes. Cet élan populaire constitue le meilleur gage de construction d’une confédération des peuples et non un édifice bureaucratique.
Chers collègues Chefs d’État,
Nos délibérations permettront assurément d’adopter l’armature juridique et institutionnelle permettant de donner corps et identité à la Confédération « Alliance des États du Sahel (AES) ».
Nos peuples ont irrévocablement tourné le dos à la CEDEAO. Il nous appartient, aujourd’hui, de faire de la Confédération AES une alternative à tout regroupement régional factice en construisant une Communauté souveraine des peuples; une Communauté éloignée de la mainmise des puissances étrangères; une Communauté de paix, de solidarité et de prospérité basée sur nos valeurs africaines.
Les hauts fonctionnaires et les Ministres des Affaires Etrangères ayant finalisé et adopté le Projet de Traité, c’est avec un réel plaisir que je marque mon accord solennel à la Création de la Confédération « Alliance des Etats du Sahel (AES) ». J’approuve également le projet de Règlement intérieur du Collège des Chefs d’Etat de la Confédération AES.
Le Niger, par ma voix, s’engage à œuvrer inlassablement à la bonne marche de notre Confédération.
C’est sur ces notes d’engagement et d’espoir que je déclare ouvert le premier Sommet des chefs d’État de l’Alliance des États du Sahel (AES).
Je vous remercie.