Du 9 au 10 novembre 2021, le Ministère de la Santé Publique, de la Population et des Affaires sociales organise, en collaboration avec le Groupe Franco-Africain d’Oncologie pédiatrique (GFAOP) et de la Fondation Bristol Myers Squibb, organise à Niamey, un atelier de formation sur le diagnostic précoce du cancer pédiatrique au Niger. C’est une trentaine de cadres de la santé publique (pédiatres et généralistes), en provenance de toutes les régions du Niger, qui prennent part à cette formation. Cette session permettra aux formateurs régionaux de renforcer leurs connaissances sur les cinq (5) cancers pédiatriques les plus fréquents en Afrique, à savoir : le lymphome de Burkitt, la leucémie aiguë lymphoblastique, le néphroblastrome et le lymphome de Hodgkin). Les participants, en collaboration avec l’équipe centrale, répliqueront cette formation aux prestataires des soins en contact avec les enfants et cela sur l’ensemble du territoire national.
Procédant à l’ouverture de ladite formation, le secrétaire général adjoint du Ministère en charge de la Santé Publique, Dr Sabo Hassane Adamou, a souligné l’importance de cet atelier qui permettra, selon lui, aux nombreux participants formateurs, de mieux détecter les premiers signes évocateurs de ces cancers et permettre une prise en charge rapide des enfants. «Seulement 60 à 80 enfants sont accueillis dans l’unité d’oncologie pédiatrique au Centre National de Lutte contre le Cancer à Niamey, dont deux tiers des cas arrivent avec un stade évolué de la maladie. Malheureusement la mortalité reste élevée», a regretté Dr Adamou tout en relevant les efforts que déploient les autorités nationales pour améliorer la santé des populations nigériennes dont notamment celles des enfants.
Dr Sabo Hassane Adamou a exhorté les participants formateurs à bien s’approprier les différentes techniques de diagnostic précoce du cancer pédiatrique, en vue d’en partager avec les autres prestataires des soins pédiatriques. L’intervenant a déclaré que les cancers pédiatriques sont des maladies qui se développent rapidement, passant d’un stade localisé à une maladie disséminée qui touche plusieurs organes en quelques semaines. «C’est pourquoi la détection rapide des premiers signes évocateurs est si importante. La prédominance des cancers infantiles est due à l’ignorance de l’existence de ces types de cancers des enfants dans les communautés et à l’insuffisance de formation et d’information des agents de santé», a-t-il déploré. Selon le SGA, il est pourtant possible de guérir une grande majorité de ces enfants si le diagnostic de cancer est posé suffisamment tôt et qu’il est suivi d’une prise en charge rapide et adaptée.
Dans une interview à la presse, Docteur Fatou Lama Dieye, a indiqué que chaque année, ce sont environ 15.000 enfants qui sont touchés par le cancer en Afrique sub-saharienne, avant de décliner le but visé à travers ce programme de formation ainsi que les impacts attendus. «Ce programme de formation est déployé dans d’autres pays d’Afrique sub-saharienne depuis 2020 avec le soutien des autorités sanitaires locales. Il est en synergie avec le programme de l’OMS, Global Initiative for Childhood Cancer-Cure All, mis en place depuis 2018 et qui vise à atteindre un taux de survie de 60% des enfants atteints de cancer dans le monde et auquel collabore le GFAOP», a précisé Dr Dieye. Elle a ajouté qu’une subvention de la Fondation Bristol Myers Squibb, finance ce programme de formation ainsi que les autres activités de l’Institut Africain de Formation en Oncologie Pédiatrique (IAFOP)-Institut Jean Lemerle. Elle a indiqué qu’au terme dudit programme, plus de 216 professionnels de santé (24 formateurs régionaux et 192 prestataires) seront formés au cours des années 2021 et 2022.
Mahamadou Diallo(onep)