La Commission Nationale des Droits Humains) a organisé hier à Niamey, avec l’appui technique et le financier du Centre de Genève pour la Gouvernances du Secteur de la Sécurité (DCAF) un atelier multi-acteurs sur la promotion et la protection des droits humains. C’est la vice-présidente de la CNDH qui a présidé l’ouverture des travaux.
Au cours de cette rencontre, des modules sur les mécanismes et outils de préventions des violations liées aux droits humains seront dispensés aux participants. De même, les participants auront à partager, entre eux, les expériences et bonnes pratiques en matière de promotion et de protection des droits humains et réfléchiront pour une bonne collaboration future dans un contexte de crise sécuritaire. Cette activité est inscrite dans le plan d’action 2022-2023 de la CNDH. En plus, dans le cadre de la diversification de ses partenaires techniques et financiers, la CNDH et le Centre de Genève pour la Gouvernances du Secteur de la Sécurité ont jugé nécessaire de mutualiser leurs efforts pour la gouvernance du secteur de la sécurité et des droits humains. C’est dans cette optique qu’intervient le présent atelier multi-acteur sur la promotion et la protection des droits humains.
À l’ouverture des travaux, la vice-présidente de la CNDH, Mme Kako Fatima, a dit que la crise sécuritaire qui frappe certaines régions du Niger est inquiétante et doit pousser les Nigériens à une union sacrée. « La CNDH entend jouer son rôle afin que la lutte contre l’insécurité ait un lien avec le respect des droits humains », a-t-elle assuré.
Mme Kako Fatima a indiqué que la gouvernance du secteur de la sécurité implique la protection et la promotion des droits humains. C’est ainsi que, ces derniers « établissent des standards de comportements et des pratiques appropriés pour le secteur de la sécurité dans toutes ses formes d’interaction avec les individus et les communautés dans l’exercice de leurs fonctions », a-t-elle ajouté.
Aussi, parmi les principes de la bonne gouvernance du secteur de la sécurité (GSS), figure l’exigence de soumettre le recours à la force coercitive par les institutions de sécurité à un contrôle démocratique, afin qu’il serve à protéger les individus et les communautés plutôt que de les menacer. « Les acteurs du secteur de la sécurité sont tenus de respecter les normes en matière de droits humains dans leurs activités et de s’assurer que toute restriction des droits humains dans la prestation des services de sécurité, respecte les conditions légales de dérogation demeure limitée dans le temps et dans la portée, et fait l’objet d’une surveillance par des organes de contrôle indépendants », a-t-elle déclaré.
Le Coordonnateur Résident, Chef du Bureau/Niger du Centre de Genève pour la Gouvernances du Secteur de la Sécurité, M. Louis Pasteur Musongera, a expliqué que le DCAF est une fondation de droit Suisse dont la mission est de contribuer à améliorer la gouvernance du secteur de sécurité.
Le Niger est membre de la fondation avec une représentation à Genève. Selon lui, cette structure met en œuvre, depuis 2014, un programme sur l’amélioration de la gouvernance du secteur de la sécurité au Niger. « A cet titre, nous travaillons avec plusieurs acteurs et institutions intervenants dans le domaine de la gouvernance du secteur de la sécurité parmi lesquels les Forces de Défense et de Sécurité, le ministère en charge de la Sécurité, le Centre National d’Etudes Stratégiques et de Sécurité et les institutions de contrôle externe tel que le parlement, le Médiateur de la République, la Haute Autorités à la Consolidation de la Paix, la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées, la Commission Nationale des Droits Humains, les médias, est la société civile », a-t-il expliqué.
Mamane Abdoulaye(onep)