Le secrétaire général par intérim de l’HC3N, M. Idrissa Chipkaou, a présidé hier matin à Niamey l’ouverture des travaux de l’atelier national sur l’amélioration de la disponibilité, l’accessibilité et l’utilisation des aliments nutritifs et sains pour les jeunes enfants au Niger. Ces échanges sur l’amélioration des régimes alimentaires du jeune enfant entre 6 et 23 mois au Niger ont été organisés conjointement par le Haut-Commissariat à l’Initiative 3N et l’UNICEF en collaboration avec les Ministères concernés et les réseaux du mouvement «Scaling up Nutrition- SUN (Nations Unies, Secteur Privé, Société civile, Donateurs, Parlementaires).
Cette rencontre a pour objectifs de partager et discuter des résultats et des recommandations de différentes études menées au Niger sur les principaux déterminants, lacunes et les obstacles dans le cadre des pratiques d’alimentation de complément ; ensuite de partager des expériences (leçons apprises et bonnes pratiques) ainsi que les opportunités par secteur pour combler les lacunes, et pour influencer et faire avancer l’agenda lié à une alimentation complémentaire optimale puis de présenter et adapter le cadre régional pour l’amélioration de l’alimentation des jeunes enfants au Niger. C’est aussi de développer, identifier et proposer les actions (en se référant sur les actions prioritaires pour le Niger développées en Février 2020) pour le plan opérationnel multisectoriel et établir les liens avec la PNSN puis de développer les différentes étapes pour la finalisation et mise en œuvre du plan opérationnel sur la base des besoins, des défis, des opportunités et des actions prioritaires définies.
Cet atelier a aussi regroupé les acteurs des différents secteurs en vue d’adapter le cadre d’action régional de l’alimentation de complément au contexte du pays permettra de faire le lien avec le nouveau plan d’action de la PNSN pour la période 2021-2025 (actuellement en cours d’élaboration) afin d’en assurer l’appropriation par le Gouvernement et de susciter un fort engagement politique. Finalement, le Gouvernement du Niger se prépare pour sa participation au Sommet mondial « Nutrition pour la Croissance » (Nutrition for Growth-N4G) et cet atelier pourra également alimenter la finalisation des engagements du Niger afin de s’assurer que l’amélioration de l’alimentation de complément chez les jeunes enfants est reconnue comme une priorité par les plus hautes autorités du pays.
A l’ouverture des travaux, le secrétaire général par intérim de l’HC3N, M. Idrissa Chipakaou, a rappelé que nos autorités, au plus haut niveau, suivent avec une grande attention l’évolution de la situation alimentaire et nutritionnelle, gage d’une stabilité socio politique et économique dans notre espace sahélien. Comme dans la plupart des pays du Sahel, « les actions visant à améliorer l’alimentation des jeunes enfants dans notre pays se sont surtout basées sur des conseils et des messages promotionnels », a-t-il ajouté. Le représentant du HC3N a fait remarquer que cette promotion de l’alimentation des jeunes enfants inclut la disponibilité des aliments au niveau ménage, leur accessibilité et leur diversité, en particulier en ce qui concerne la production locale qui reste encore orientée vers la subsistance et tributaire des chocs divers comme les effets de changements climatiques, les conflits armés et n’arrivent plus à subvenir aux besoins alimentaires d’une population en pleine croissance.
Citant une étude sur le cout de l’alimentation et des GAP en micronutriments, conduite en 2018-et 2020 par le HC3N’ en collaboration avec les partenaires, M. Idrissa Chipakaou a dit que les régimes alimentaires, nutritifs, sains, même les moins chers, restent inaccessibles pour plus de 50% de notre population. De ce fait, a-t-il ajouté, l’alimentation de complément pour les enfants de 6-23 mois reste largement peu diversifiée, car à peine 13, 8% de ces enfants ont un accès à un régime diversifié.
Selon le représentant de l’HC3N, ce faible niveau d’une alimentation non diversifiée chez les enfants de 6 -23 mois justifie en grande partie la prévalence de plus de 40% de retard de croissance des enfants au Niger, avec comme conséquence un coût humain, économique et environnemental évalué, sur les seuls domaines de la nutrition, de l’éducation et de l’économie, à 7,1% du PIB annuel du Pays.
De son côté, le représentant de l’Unicef, M. Stefano Savi, a remercié le Gouvernement du Niger pour sa confiance renouvelée aux partenaires du Système des Nations Unies ainsi que les différents intervenants dans le domaine de la nutrition pour leurs efforts et engagements constants dans la lutte contre la malnutrition. Ensemble, « nous pouvons améliorer la situation nutritionnelle des Nigériennes et des Nigériens, et par conséquent apporter une contribution significative au développement du Niger et à la réalisation de son Plan de Développement Économique et Social », a-t-il fait savoir.
Par Rahila Tagou(onep)