Le Premier ministre, ministre des Finances et de l’Économie, M. Ali Mahaman Lamine Zeine a présidé, dans la matinée du samedi 30 décembre 2023, une réunion de travail tripartite avec les Premiers ministres du Burkina Faso et du Mali. La rencontre qui s’est déroulée au cabinet du Premier ministre a été élargie aux ministres des gouvernements des pays membres de l’Alliance des États du Sahel et aux membres du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie. Elle a parmis d’échanger sur des programmes structurants, stratégiques et prioritaires que les trois pays mettront en œuvre afin de donner un bon coup d’accélérateur à la matérialisation de leurs ambitions communes.
A l’entame de cette rencontre, le Premier ministre, M. Ali Mahaman Lamine Zeine a souligné que depuis le 26 juillet dernier, nos trois pays se sont retrouvés et poursuivent ensemble la longue route, difficile parce que parsemée d’obstacles multiples et variés pour la reconquête de leur souveraineté et de leur indépendance. La vraie, dit-il, celle qui leur permet de décider par eux-mêmes et pour eux-mêmes de leurs choix économique, politique et socioculturel, mais aussi de choisir dans un monde à présent multipolaire les partenaires stratégiques qui acceptent, dans un esprit de respect mutuel, de travailler avec eux pour une coopération gagnant-gagnant au service des aspirations profondes des peuples du Sahel et du Liptako Gourma en particulier, à la paix, à la stabilité et au bien-être.
« C’est essentiellement cette ambition que nourrit les Présidents Assimi Goïta, Ibrahim Traoré et Abdourahamane Tiani qui justifie la création de l’Alliance des États du Sahel (AES). Au vu des résultats auxquels nous sommes parvenus en si peu de temps, le peuple nigérien, qui supporte dignement et avec détermination depuis cinq mois, les punitions que lui ont imposées la CEDEAO, l’UEMOA, et leurs commanditaires, apprécie à sa très haute valeur la clairvoyance qui a présidé à la création de l’AES », a déclaré M. Ali Mahaman Lamine Zeine.
Pour sa part, le Premier ministre malien, Dr. Choguel Kokalla Maiga a tenu à rappeler que cette visite d’amitié et de travail s’inscrit dans le prolongement de celle que le Premier ministre Ali Mahaman Lamine Zeine a bien voulu effectuer le 5 octobre 2023 à Bamako. « Tout le monde avait pensé que le Niger allait s’effondrer mais, la peur a changé de camps aujourd’hui. Personne n’a pensé que l’État malien pouvait prendre Kidal. Aujourd’hui, il n’y a aucun bout du territoire malien où, si le Chef de l’État le décide, l’armée malienne ne peut pas agir », a-t-il déclaré.
Il y a une effervescence dans tous ces pays, ajoute le Premier ministre malien pour qui tout a été fait pour déstabiliser le Mali avec ce fameux embargo de 2022. Tout a été fait pour déstabiliser le Burkina Faso avec des multiples attaques pour montrer que le gouvernement actuel est incapable de tenir face au terrorisme, tout a été fait pour démoraliser les Nigériens, mais les peuples ont dit non. C’est pourquoi, Dr. Choguel Kokalla Maiga a salué les peuples des trois pays et les a appelé à une grande résilience, car nos adversaires, dit-il, n’ont pas peur des dirigeants, mais ils ont plutôt peur des peuples, parce que tant que les peuples sont mobilisés autour de leurs dirigeants tous les rêves sont permis pour l’avenir.
Par ailleurs, il a indiqué que tous les Maliens résidant au Niger et au Burkina Faso ont une mission historique, qui est celle de consolider les relations entre les peuples et de soutenir les dirigeants « parce que nous voulons amener nos trois pays à un point de non-retour ». Enfin, le Premier ministre malien a clos son intervention en citant le Chef de l’État, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani qui avait dit à Bamako : « Nous sommes des militaires, c’est vrai, mais ce que nous cherchons, c’est qu’à terme, nous voulons transformer le Sahel en un espace de prospérité où les gens vont bien vivre et non un espace d’insécurité ».
Quant au Premier ministre du Burkina Faso, il n’est pas passé par quatre chemins pour expliquer le rôle éminemment historique que les trois pays ont à jouer dans le cadre de la géopolitique actuelle de la Région du Sahel. Pour y arriver, Me Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla estime qu’il ne faut jamais négliger les obstacles. « Nos prédécesseurs étaient aussi arrêtés par l’égoïsme. Quand Houphouët-Boigny disait que la Côte d’Ivoire ne serait pas la vache à lait de l’Afrique de l’Ouest, c’était par égoïsme. Alors évitons les égoïsmes nationaux et voyons loin, transcendons tout cela, parce qu’avec de la détermination, nous pouvons convaincre les uns et les autres que cet égoïsme-là relève de l’arrière-garde et qu’il faut aller de l’avant », a-t-il sollicité.
Faisons-en sorte, préconise le Premier ministre burkinabè que les structures de l’AES soient mises en place, comprises et acceptées pour que nous puissions aller de l’avant sans oublier les enjeux et les obstacles, mais en mettant à chaque fois en place des mécanismes qui nous permettront de les surmonter. « Car, nous avons un rôle historique à jouer et faisons-en sorte que les générations à venir envient notre sort parce que nous aurons vécu un moment important et historique de la construction de l’Afrique », a insisté Me Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla.
Hamissou Yahaya (ONEP)