Située à quelque 420 km au sud-est de Niamey, la Commune urbaine de Konni est une ville très dynamique en particulier dans le domaine du Commerce et de l’agriculture. Sa proximité avec le Nigeria (moins de 5 km de la frontière) favorise ce dynamisme. A l’image de la majorité des centres urbains du pays, Konni a une population majoritairement jeune, un facteur qui favorise le développement d’autres vocations notamment dans le domaine de l’entreprenariat, de la culture et du sport. Une de nos équipes en reportage dans le département, du 18 au 26 octobre dernier, a rencontré quelques jeunes qui font bouger les choses dans cette commune. Le Chef d’entreprise Mahamadou Nazaye Idi Maman, l’artiste Bassirou Chaibou Naroua alias ‘’Boda’’ et le joueur, entraineur et président du « Club Arsenal » de Konni, Saâdou Bonkano dit ‘’Qualité’’, sont le symbole d’une jeunesse battante de Konni.
Mahamadou Nazaye Idi Maman : Un transitaire bien connu
A 29 ans cette année, Mahamadou Nazaye Idi Maman a déjà gagné son pari, celui de créer sa propre société, être indépendant, participer au développement de son pays, de sa ville Konni et servir d’exemple pour les autres jeunes. Titulaire d’un BAC A obtenu à Konni en 2013, Mahamadou s’est inscrit au département de Géographie à l’Université Abdou Moumouni de Niamey et parallèlement dans un institut d’enseignement supérieur à Niamey. Après 3 années d’étude, sanctionnées par une Licence en Logistique-Transport, le jeune homme a effectué plusieurs années de stages dans des sociétés de transit à Niamey et à Konni. C’est à partir de ces stages qu’est née en lui l’ambition devenir transitaire. Aujourd’hui Mahamadou Nazaye Idi Maman gère sa propre société de transit à Konni, Yotoré Transit Sarl avec deux bureaux à Konni et Niamey.
Cette prouesse, fait de ce jeune homme un exemple de réussite à Konni. Aujourd’hui c’est avec fierté qu’il accepte de partager son expérience avec les autres jeunes nigériens. Tout a commencé en 2017, après sa Licence en logistique-Transport, diplôme qui lui a ouvert les portes aux stages de fin de cycle dans le bureau de transit d’une de ses connaissances à Niamey. Au bout de six (6) mois de stage avec l’expérience acquise, son patron lui propose la gestion d’un bureau de transit à Konni. Arrivée à Konni, Mahamadou a effectué un autre stage de perfectionnement d’un an auprès du Société Africain de Transit (SAT) avant de commencer le travail. Ces stages ont permis à ce jeune ambitieux d’entretenir des relations avec d’autres jeunes transitaires. « Par la grâce de Dieu, un jour un autre jeune transitaire fait appel à moi pour me transférer la gestion de ses affaires, après son admission en tant que fonctionnaire au CNUT. Entre temps j’avais mon agrément de Yotoré transi, sur lequel j’ai continué mes activités. C’est comme ça que j’ai hérité de tous ces clients », a expliqué M. Mahamadou Nazaye Idi Maman.
- Mahamadou se réjoui de l’évolution de sa société en si peu de temps. « Notre principale activité à Yotoré Transit c’est le transit du ciment gris. Nous commandons jusqu’à 250 camions. Arrivée ici, nous intervenons pour faciliter leur transit jusqu’à destination où nous intervenons aussi pour faciliter la consommation de la marchandise. Donc moi je suis, à la différence de certains, un transitaire mobile », confie-t-il tout remerciant Dieu qui, grâce à la bienfaisance de qui, les affaires de Yotoré Transit marche conformément à ses attentes.
Réussites enregistrées et expériences acquises
A un an d’activité la société de transit Yotoré fait partie des sociétés qui compte dans le domaine de transit au Niger en général et à Konni. Son promoteur, M. Mahamadou Nazaye Idi Maman se réjouit. Il compte, aujourd’hui, parmi les jeunes espoirs du Département de Birni N’Konni. Cette réussite est le fruit d’un grand sacrifice, caractérisé par un don de soi et une grande ambition. « Dans la vie il faut savoir ce que l’on veut. Il faut avoir de la vision dans tout ce vous entreprenez. Il faut de l’orientation et d’un guide. Pour ma part la quête de l’autonomisation et de l’indépendance était et demeure l’un de mes combats. Aujourd’hui, dans ce travail j’ai construit ma propre maison, j’ai construit une autre maison qui me sert de siège pour la société, j’assiste mes parents, mes proches, mes amis et apporte de l’assistance à beaucoup de mes camarades. Je me suis marié, j’ai trois personnes qui travaillent sous ma coupe, en un mot, je peux dire que je suis un jeune comblé grâce à cette activité», dit-il.
Parlant de son expérience Mahamadou Nazaye Idi Maman a exprimé son regret sur les gens, surtout les jeunes qui continuent à dire qu’il n’y a pas de travail au Niger ou qui attendent toujours de la fonction publique. Selon lui, l’environnement des affaires et aujourd’hui favorable aux Niger. Il suffit, poursuit-il, que l’on saisisse les opportunités. « Certes tout n’est pas facile. Quand je faisais mes stages, on me donne 4000 franc CFA par semaine, en raison de 2000 francs le mercredi et 2000 francs le samedi », a-t-il expliqué.
L’actualité oblige, M. Mahamadou Nazaye Idi Maman, n’a pas manqué de déplorer la situation qui prévaut suite à la fermeture des frontières de Nigéria. Il a souligné que c’est une situation très difficile pour des milliers des gens. « Par exemple j’ai commandé 50 camion pour Zinder et 25 autres pour Maradi, c’est à leurs arrivée à Illéla (Nigéria) que la décision de la fermeture des frontières a été prise. Ces camions ont été obligés d’être retournés à Sokoto faute d’ouverture des frontières. Aujourd’hui nous sommes bloqués par cette situation pendant près de trois mois. C’est dur, nous ressentons l’impact négatif de cette fermeture. Notre souhait c’est la réouverture des frontières, c’est même un espoir », notifie-t-il.
Ali Maman, Envoyé spécial(onep)