Décidément, les choses se compliquent en matière de banditisme à Niamey. En plus des jeunes qui deviennent de plus en plus actifs et audacieux dans le vol à l’arraché, dépouillant à tout bout de champ les paisibles citoyens de leurs biens, le monde des taxis vient aussi en rajouter. En effet, tout semble prouver qu’un nouveau genre de vol perpétré par des faux taximen est en train de faire son apparition au sein de notre capitale. Les ‘’taximen-gangsters’’ (appelons-les ainsi !) hantent les rues de Niamey. Ces derniers temps, plusieurs cas de vol commis par des conducteurs de taxi contre les usagers ont été enregistrés.
Cette situation nous révèle que, dans cette immense forêt des taxis qui pullulent dans les rues de Niamey, se cachent des taxis dangereux conduits, tantôt par des vrais faux taximen, tantôt par des vrais taximen aux intentions malveillantes à l’égard des clients. Dans tous les cas, le danger est là : on court le risque de se faire dépouiller ou carrément agresser en empruntant un taxi à certaines heures de la nuit, ou à tout moment, quand c’est dans des quartiers isolés.
La manœuvre consiste généralement à conduire le client dans un coin obscur de la ville pour le dépouiller de ses biens sous la menace d’une arme blanche. Une autre tactique très connue, c’est d’opérer en bande en faisant toujours en sorte que le client (qui n’est autre qu’une proie), se retrouve coincé au milieu entre deux complices du taximan, ainsi ces derniers pourront lui faire aisément les poches au cours du trajet. Et le plus souvent, une fois le forfait commis, le taximan trouve un prétexte pour déposer le client à mi-chemin en lui proposant de chercher un autre taxi sans rien payer.
En toute évidence, un tel phénomène porte atteinte à la crédibilité de la corporation des acteurs du transport urbain. C’est à ce titre que le syndicat des conducteurs de taxi s’en est profondément offusqué, allant jusqu’à demander, mercredi dernier sur les ondes d’une radio de la place, aux autorités compétentes de prendre la question au sérieux. En effet, le métier de taxi ne doit pas continuer à payer les frais de cette crise de confiance naissante entre les clients et les conducteurs de taxi. C’est pourquoi des investigations sérieuses doivent être menées pour séparer les bons grains de l’ivraie. En plus de la rigueur à observer dans l’enquête de moralité au niveau de l’attribution des autorisations d’exercice du métier de taximan, il y a lieu d’endiguer le phénomène des taxis opérant sans le fameux numéro de portière.
En attendant, des mesures s’imposent aux usagers pour éviter de tomber dans le piège sordide des ‘’taximen-gangsters’’. Comme le conseille un responsable du syndicat des conducteurs de taxi, les gens doivent éviter de prendre des taxis ne portant pas de numéro de portière ou l’insigne de tête de taxi, mais aussi surtout les taxis dont les portières ne s’ouvrent pas de l’intérieur. Mieux, les clients doivent éviter d’être placés au milieu entre des gaillards qui pourraient être des voleurs masqués en clients.
Comme dit l’adage, un homme averti en vaut deux…
Assane Soumana(onep)