
Alou Moustapha
Le ministre des Affaires Étrangères, de la Coopération et des Nigériens à l’Extérieur et son homologue de la Justice, Garde des Sceaux, Chargé des Relations avec les Institutions ont rencontré, la semaine dernière, les diplomates, les chefs de missions diplomatiques, postes consulaires et les représentants des organisations internationales accrédités dans notre pays.
Il s’est agi pour les deux membres du gouvernement de la refondation d’apporter sans ambages un éclairage, des éclaircissements, un aperçu clair et des explications sans fioriture sur la Refondation de la République qui, ont-ils relevé, est basée sur les valeurs et réalités nationales.
Dans le cadre de la refondation, les relations diplomatiques et le partenariat ont pour socle le respect de la souveraineté nationale et celui de la dignité des fils et filles de la Nation. Aussi, le paternalisme, le dédain, voire la condescendance, l’immixtion dans les affaires internes et le rejet du libre choix du peuple nigérien sont-ils de facto exclus.
Cette rencontre a été une occasion pour le gouvernement, à travers ses deux représentants, de décliner l’objectif général et les objectifs spécifiques de la refondation dans la conduite de l’action diplomatique. C’est ainsi que le chef de la diplomatie nigérienne a partagé avec les diplomates en poste à Niamey les grandes lignes des conclusions des Assises Nationales qui concernent son département ministériel et qui tournent autour de la non-ingérence dans les affaires intérieures du Niger.
La vision du Président de la République, Chef de l’État, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani, a également été largement expliquée à l’assistance par le ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération et des Nigériens à l’Extérieur et celui en charge de la Justice. « Vous avez été témoins de toutes les péripéties ayant jalonné cette période », a déclaré le ministre en charge des Affaires Etrangères évoquant la quête de souveraineté nationale légitimée du reste par une forte adhésion populaire qui s’est malheureusement heurtée à l’hostilité de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de ses parrains étrangers au continent africain.
Menaces d’agression militaire d’abord, menaces tous azimuts ensuite, embargo, fermeture des frontières, blocus, sanctions économiques et financières iniques et sauvages, ces institutions sous régionales et leurs affidés égrenaient chaque jour leur chapelet de punitions contre le Niger et son peuple sous l’œil de la communauté internationale qui a d’ailleurs procédé, sans ménagement, à la suspension de ses relations avec notre pays.
Aujourd’hui, le Niger inscrit en toute souveraineté sa politique dans un partenariat sincère, respectueux des aspirations profondes du peuple et des vœux des populations. Loin de tout mimétisme et copier-coller ou autres « vus ailleurs », le Niger s’est engagé dans une démocratie à la nigérienne, africaine, conceptualisée qui tient compte de nos réalités socioculturelles. C’est pourquoi, au demeurant, les autorités de la refondation n’ont pas cédé à la pression pour organiser des élections précipitées sous le parrainage de certaines organisations.
Le Niger nouveau veut simplement qu’on le respecte sur la base des textes qui régissent les relations diplomatiques. Le clair-obscur de la communauté dite internationale, ses hésitations, ses actions de sape et son double jeu ont été mis en lumière par le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, chargé des Relations avec les Institutions.
Cette communauté internationale qui se dit engagée à lutter contre le terrorisme mais qui paradoxalement observe, voire acquiesce l’attitude de certaines puissances occidentales qui entretiennent à ciel ouvert le trafic et la vente d’armes aux groupes terroristes.
En définitive, cette rencontre a permis au gouvernement de la Refondation de donner des détails sur sa politique étrangère, d’assener certaines vérités tirées des faits et surtout de clarifier son objectif qui est intangible et non-négociable : construire un Niger nouveau sur la base des réalités nationales et en dehors de tout mimétisme, tendances exogènes et autres systèmes politiques importés.
Alou Moustapaha (ONEP)