La grève de cinq (5) jours qu’envisageait d’entamer le Collectif des Syndicats Nationaux des Transporteurs Marchandises et des Conducteurs Routiers du Niger à partir du mardi 15 mars prochains, n’aura pas lieu, à la faveur d’un protocole d’accord intervenu, le samedi 12 mars dernier entre le Gouvernement et ledit Collectif composdes cinq syndicats (SNTMN, SNTLM, SDTMN, SDRN et SNCRN). Ainsi, côté Gouvernement, c’est le ministre des Transports, M. Oumarou Malam Alma, qui a paraphé le document d’accord et côté Collectif, c’est les présidents ou les Secrétaires Généraux des syndicats qui ont apposé leurs signatures sur ledit document, dans la salle de réunions du Ministère des Transports, à la grande satisfaction de tous.
Ainsi, après quatre (4) jours de négociations, le Gouvernement et le Collectif sont parvenus à signer un accord par rapport à la plateforme des Syndicats Nationaux des Transporteurs Marchandises et des Conducteurs Routiers. Les négociations se sont déroulées du 9 au 12 mars 2022 dans les locaux du Ministère des Transports. Selon le protocole lu par M. Amadou Bébé Hassane, SGA du SNTMN, les négociations ont porté sur les cinq points de la plateforme revendicative suivants à savoir le non-respect des textes réglementant le transport au Niger ; la violation des accords signés entre les Syndicats Nationaux des Transporteurs Marchandises, les Conducteurs Routiers du Niger et le Gouvernement du Niger ; le non-respect des accords bilatéraux en vigueur dans la sous- région ; le non-respect par certains pays de la sous-région du Règlement 14 de l’UEMOA, relatif à la charge à l’essieu au niveau des postes de pesages (problèmes de péage et de pesage) et les tracasseries routières sur toute l’étendue du territoire du Niger.
‘‘Des points 1, 2 et 5, le Gouvernement s’engage à faire respecter par les agents chargés du contrôle routier, les dispositions réglementaires en vigueur. En conséquence, le Gouvernement encourage les victimes de perception des faux frais à dénoncer ces actes illicites auprès des services compétents et/ou de leur hiérarchie. Toutefois, les dispositions sus-énumérées ne font pas obstacle aux contrôles de sécurité des Forces de Défense et de Sécurité, qui ne donnent lieu à la perception d’aucun frais. En outre, le Gouvernement demande aux syndicats de sensibiliser leurs militants à être en règle vis-à-vis de la réglementation en vigueur’’ indique le protocole. Par rapport aux dispositions du décret n°2018-320/PRN/MT du 14 mai 2018, le Gouvernement s’engage à écrire aux transporteurs nigériens employeurs des chauffeurs de nationalités étrangères, que l’accès aux sites miniers et d’hydrocarbures leurs est strictement interdit. S’agissant de transport du fret relatif à la construction du pipeline, le Collectif demande que le Ministère des Transports soit désormais pleinement associé par le Gouvernement dans la gestion de transport. Le Ministre des Transports s’engage à transmettre cette doléance du Collectif au Gouvernement.
Concernant la réglementation de l’accès, la circulation et le stationnement des véhicules ou ensemble de véhicules dans la Communauté Urbaine de Niamey, l’accord note que, le Collectif demande au Gouvernement de régler le problème des heures de pointe à partir lundi 14/03/2022. Le Ministre des Transports s’engage en relation avec le Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation à régler le problème dans le délai sus indiqué. Enfin, le Ministre des Transports a instruit le président du comité chargé du suivi de la plateforme revendicative de l’Organisation Patronale des Gares Modernes du Niger (OPGM), d’intégrer deux (02) représentants du Collectif pour qu’ils participent aux travaux dudit comité, afin de régler définitivement le problème des tracasseries routières.
Du point 3, relatif au non-respect des accords bilatéraux en vigueur dans la sous- région, les deux parties ont convenu, dans un bref délai, de la redynamisation du comité paritaire de la répartition du fret, conformément à l’arrêté n° 09/MT/DTT-MF du 13 février 2007, fixant les modalités d’enlèvement du fret du Niger dans les ports de transit. Les transporteurs siègeront au sein dudit comité à travers le représentant du Collectif des Syndicats Nationaux des Transporteurs Marchandises et des Conducteurs Routiers du Niger.
Par rapport au point 4, portant sur le non-respect par certains pays de la sous-région du Règlement 14 de l’UEMOA, relatif à la charge à l’essieu au niveau des postes de pesages (problèmes de péage et de pesage), le protocole d’accord note que le Gouvernement a pris acte de la préoccupation du Collectif sur la multiplication des postes de pesage et de péage, avec paiements des droits par poste, qui varient entre trente (30.000) mille francs CFA pour les véhicules de deux (2) à six (6) essieux et quarante et un (41.000) mille francs CFA pour les véhicules de plus de six (6) essieux. A cet effet, le Gouvernement s’engage à s’approcher à nouveau la Commission de l’UEMOA et des Autorités des pays concernés pour le respect des dispositions du Règlement 14, dans les délais les meilleurs.
Réagissant après la signature du document par les deux parties, le ministre des Transports, M. Oumarou Malam Alma, s’est réjoui du climat dans lequel se sont déroulées les négociations. «Je ne peux que me réjouir des résultats auxquels nous sommes aboutis. Cet accord résulte de longs, intenses et francs échanges et négociations, avec pour objectifs l’amélioration des conditions de transport au Niger», a indiqué M. Alma. Selon lui, les revendications du Collectif rencontrent parfaitement les préoccupations du Ministère des Transports mais aussi, ‘‘elles rentrent dans la droite ligne des instructions que nous sont données leurs Excellences M. Mohamed Bazoum, Président de la République, Chef de l’Etat et M. Ouhoumoudou Mahamadou, Premier ministre, Chef du Gouvernement, celles de mener la responsabilité, à nous assignée, dans le dialogue, la concertation’’. «Notre objectif est d’atteindre des résultats avec votre participation, celui de développer le transport, pris dans toute ses dimensions, au Niger. Le secteur de transport est un secteur névralgique et il est le poumon de notre économie, donc nous devons veiller à son développement. Ce développement ne peut s’opérer que dans la concertation et l’échange. C’est dans ce cadre que j’ai instruit mes collaborateurs d’être attentifs et à votre écoute, tout en vous demandant de demander à vos militants d’être en règle par rapport à la réglementation. Si ces deux conditions sont réunies, tous les problèmes soulevés et quels qu’ils soient, seront réglés», a estimé M. Alma. Il a ajouté que ministère veillera au respect et à la mise en applicationde l’accord qui vient d’être signé.
Mahamadou Diallo(onep)