A l’instar de la communauté internationale, le Niger célèbre, ce lundi 10 Octobre 2022, la Journée mondiale de la santé mentale. Le thème retenu pour cette édition est ‘‘Faire de la santé mentale et du bien-être pour tous une priorité mondiale’’. A cette occasion, le ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales, Dr Idi Illiassou Maïnassara, a livré un message dans lequel, il a rappelé que cette journée est célébrée chaque 10 octobre en lien avec l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) avec comme objectif de sensibiliser l’opinion politique et publique aux questions de santé mentale et mobiliser les énergies.
Selon le ministre, la santé mentale est l’un des domaines les plus négligés de la santé publique, alors que près d’un milliard de personnes souffrent d’un trouble mental quelconque, 3 millions de personnes meurent chaque année des conséquences de l’usage nocif des substances psychoactives. De surcroît, un nombre important de personnes ont été touchées par la pandémie de COVID-19, qui elle aussi a des répercussions sur la santé mentale. «A cela s’ajoutent le fardeau psychologique et moral, les conséquences physiques et mentales de la crise sécuritaire dans notre sous-région et particulièrement chez nous au Niger», a souligné Dr Maïnassara. Il a indiqué que, dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, plus de 75% des personnes atteintes de troubles mentaux, neurologiques ou dus à l’usage nocif des substances psychoactives ne bénéficient pas de soins de santé mentale. De plus, ces personnes font l’objet de stigmatisation, de discrimination avec des législations répressives et des violations des droits de l’homme encore plus fréquentes.
Abordant le choix du thème de cette année, le ministre de la Santé Publique a noté qu’il n’est pas un fait du hasard. En effet, a-t-il estimé, c’est un défi majeur qui doit s’inscrire dans toutes les politiques et attirer l’attention des pouvoirs publics afin de s’y investir pleinement. «Mon département ministériel a tenu compte et tiendra compte de cette réalité indéniable dans notre politique de santé, et le plan de développement sanitaire. Du point de vue de l’accessibilité aux soins, le Niger s’y attèle à travers une stratégie d’intégration des soins de santé mentale dans les soins généraux de santé. Avec cette stratégie, le Niger a une couverture de 32 districts sanitaires sur 72 et cela jusqu’au niveau des agents des CSI qui sont d’ores et déjà outillés à la détection précoce de cas et d’en faire face. Ainsi les activités de prise en charge de la santé mentale ont été décentralisées et intégrées dans le paquet d’activité des formations sanitaires», a précisé Dr Idi Illiassou Mainassara.
Le ministre en charge de la Santé Publique a indiqué qu’un programme de formation des acteurs à tous les niveaux a débuté en octobre 2018. «Ce programme est conjointement piloté par le Ministère de la Justice à travers la CNCLD et le Ministère de la Santé à travers le PNSM car la lutte contre les problèmes liés à la toxicomanie sont non seulement juridiques mais aussi socio sanitaires et économiques. Ceci témoigne de l’importance que les plus hautes autorités de ce pays accordent à la lutte contre la drogue», a-t-il estimé.
Dans ce combat planétaire ‘‘nous sommes fort heureusement accompagnés par les organisations régionales et internationales comme la CEDEAO avec son plan d’action 2016-2020 et l’Union Africaine qui vient d’adopter un plan d’action 2019-2023’’. Dr Idi Illiassou Maïnassara a vivement remercié plusieurs partenaires financiers et ONG, qui ne cessent d’accompagner l’Etat du Niger dans cette tâche, dont PASS SUTURA, UNHCR, COOPI, OIM, MDM, CROIX ROUGE.
Mahamadou Diallo(onep)