A l’issue de deux jours d’intenses activités, le Président de la République a bouclé sa mission dans la région de Tillabéri par une conférence de presse. Au cours de ces échanges avec les médias, le Chef de l’Etat a répondu aux questions qui concernent les actions de l’Etat pour la concrétisation du barrage de Kandadji et l’épineuse question sécuritaire. Et comme pour montrer la réalité de cette zone, le Président Bazoum a choisi d’animer sa conférence de presse en rase campagne sous un arbre.
Dans introduction à la conférence de presse, le Chef de l’Etat a rappelé que sa visite de travail dans la région de Tillabéri s’inscrit dans un agenda qu’il a conçu. En effet, il a rappelé qu’il avait même voulu venir à Tillabéri avant de se rendre à Diffa, mais il a préféré attendre que la situation puisse s’améliorer pour avoir de quoi faire face aux populations. Le président Bazoum a précisé que la région vit sous la pression des groupes terroristes la plus forte existant sur le territoire nigérien. «J’ai décidé de venir à Tillabéri après avoir créé le rapport de force militaire favorable», a-t-il souligné. Ce qui donne un sens à son déplacement s’assurant que les engagements pris sont en train de produire de résultats appréciables.
Le Président de la République a ensuite indiqué avoir pris la décision de lever l’interdiction de circulation à moto avec beaucoup d’hésitation. En effet, cette décision est diversement appréciée par les populations. Si certains l’acclament, d’autres la déplorent. C’est pourquoi, le Chef de l’Etat a indiqué que le gouvernement a pris un délai d’un mois afin d’évaluer la situation et prendre à la fin la décision définitive qui s’impose. Il a également mentionné la visite qu’il a effectuée sur le site de construction de barrage de Kandadji pour voir l’état d’avancement des travaux. Sur le site de barrage de Kandadji, on peut se réjouir de ce qui est en cours d’exécution. Des espaces ont été dégagés, l’écoulement des eaux est bloqué pour procéder à la construction des ouvrages utiles au projet.
Répondant à la question de la levée de l’interdiction de circulation de moto, le Chef de l’Etat a souligné que le gouvernement est dans son rôle. «Nous sommes dans un régime démocratique. Notre vocation, c’est de faire ce que le peuple nous demande pour son bien-être» a-t-il estimé. SE Mohamed Bazoum a mentionné la pression au niveau de la région pour que la mesure prise soit revue. A cet effet, il a indiqué que le point diffère d’un département à un autre. Le Chef de l’Etat a souligné que le département ayant mis plus de pression pour la levée de mesure est celui de Banibangou pourtant plus affecté par le terrorisme. Les populations de Banibangou ont formulé cette demande estimant que cela leur permettra de se réorganiser et d’alerter à temps les FDS en cas d’attaque, etc. Elles ont, à cet effet applaudi la levée de cette mesure, tandis que les populations de la Commune d’Anzourou est contre la levée de l’interdiction de circulation à moto. Pour ce qui est de Torodi, la population est un peu sceptique, dans le Goroual les officiels ne sont pas contents, et ailleurs les gens sont satisfaits, a souligné le Chef de l’Etat. Il a indiqué que compte tenu des appréciations ainsi constatées, la mesure sera appliquée à la carte.
Parlant du Barrage de Kandadji, le Président de la République a souligné que c’est un programme qui a connu des difficultés dont la dernière est liée aux mesures prises par la société chinoise en raison de la pandémie de COVID-19. Les travaux de contrôle ont été arrêtés par le bureau en charge. Le Chef de l’Etat a par ailleurs fait le point des travaux en cours. SE Mohamed s’est également réjoui du dispositif sécuritaire mis en place afin d’assurer la sécurité du site et du personnel y travaillant. Le Président Bazoum a rassuré que tous les problèmes de financement en amont sont réglés. Il y a une grande difficulté ayant amené l’Etat du Niger à solliciter 32 milliards de FCFA pour assurer le déplacement des populations qui seront affectées par les eaux quand le Barrage sera fonctionnel. Cette question a été prise en charge par la Banque Mondiale qui a accordé un prêt de 32 milliards de FCFA en vue de faire face à ce problème. Le Chef de l’Etat a souligné que dans deux mois, un ouvrage prendra forme comme il ne l’a jamais été par le passé. SE Mohamed s’est dit confiant quant au respect du calendrier établi par la société pour l’aboutissement du projet. «La situation concernant l’exécution des travaux est normalisée», a-t-il conclu.
Laouali Souleymane Envoyé Spécial (onep)