« Excellence le Premier Ministre,
– Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions de la République,
– Mesdames et Messieurs les Ministres,
– Madame la Vice-Secrétaire Générale des Nations Unies,
– Madame la Commissaire aux Affaires Sociales de l’Union Africaine,
– Honorables Députés Nationaux,
– Mesdames et Messieurs les partenaires et Amis du Niger,
– Monsieur le Gouverneur de la Région de Niamey,
– Mesdames et Messieurs les Responsables des Organisations de la Société Civile,
– Mesdames, Messieurs.
Après la Zambie en 2015 et le Ghana en 2018, c’est au tour du Niger d’accueillir le Troisième Sommet des Filles Africaines. Au nom du peuple nigérien, je voudrais souhaiter à tous les participants, la chaleureuse bienvenue à Niamey.
Le choix du Niger pour abriter les présentes assises me paraît extrêmement judicieux parce que le Niger est l’un des pays au monde où ont le plus cours les pratiques opposées aux droits des filles. Il en est ainsi non pas tant parce que nous aurions une législation délibérément rétrograde, à visées attentatoires aux droits des femmes mais simplement parce que du fait d’inerties très caractéristiques nous reproduisons un modèle de société déphasé, source malheureusement de bien des nos difficultés économiques et sociales.
Pour nous, le combat pour l’émancipation sociale des filles n’est pas une question morale qui doit être l’affaire des militantes féministes ou même des femmes de façon générale, mais l’affaire de toute la société et des dirigeants au premier chef. Ce combat, nous sommes tenus de le mener non pas pour les filles mais pour l’avenir de notre société qui a besoin de la pleine implication de toutes ses composantes pour son développement. Aussi sa réussite sera-t-elle strictement tributaire de notre aptitude à faire en sorte que les filles jouissent de tous leurs droits et principalement leur droit à l’éducation.
Dans nos pays un enfant non scolarisé ou précocement déscolarisé a toutes les chances d’être un adulte pauvre. Une telle fille en plus de devenir une adulte pauvre, constitue très tôt un foyer de production d’enfants appelés à être à leur tour des pauvres. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de promouvoir un programme de construction d’internats pour les jeunes filles dans les collèges ruraux en vue d’accroître les chances de leur réussite à l’école. L’éducation est le moyen le plus sûr d’arracher les filles à la violence des mariages précoces et des couches dangereuses.
Mesdames, Messieurs
Les présentes assises du sommet des Filles Africaines visent à mobiliser notre action autour du thème général de l’année 2021 de l’Union Africaine qui est : « Arts, culture, patrimoine : leviers pour bâtir l’Afrique que nous voulons ».
Comme on peut le constater aisément, ce thème est en parfaite résonance avec le thème spécifique de ce troisième Sommet des jeunes filles Africaines qui est « Culture, droits humains et responsabilité : accélérer l’élimination des pratiques néfastes». C’est un thème qui confirme l’engagement des pays africains à œuvrer solidairement pour le développement humain sur notre continent, en s’appuyant en particulier sur les femmes et les jeunes.
Nous avons donc, à travers cette réunion, l’occasion d’analyser, de suivre et de mieux orienter les actions de nos Etats en matière de protection des Droits Humains des Filles, qui constituent une frange importante de la population dans nos pays.
Cette rencontre constitue également une plateforme de partage de bonnes pratiques, d’exemples de réussite et d’échange d’information pour faire avancer l’action vers l’élimination des pratiques néfastes qui sont, faudrait-il le rappeler, une violation grave des droits fondamentaux des femmes et des filles.
Le Niger est résolument engagé dans la réalisation du Programme 2040 « l’Afrique digne des enfants », dans lequel l’Union Africaine s’engage à éliminer les violences basées sur le genre et les pratiques néfastes.
A cet effet, le Niger a adopté et ratifié les instruments juridiques internationaux, régionaux et nationaux réprimant les Mutilations Génitales Féminines (MGF). Ces instruments sont, entre autres :
• La Constitution du 25 novembre 2010 qui, en son article 22 dispose : que « l’Etat veille à l’élimination de toute forme de discriminations à l’égard de la Femme, de la Jeune Fille et des Personnes handicapées… » ;
• La loi n° 2003-025 du 13 juin 2003, réprimant les Mutilations Génitales Féminines.
Aussi, pour renforcer cet arsenal juridique et accélérer l’élimination des Mutilations Génitales Féminines dans notre pays, le Gouvernement a-t-il soutenu activement et sans réserve l’adoption de la Résolution 67/146 de l’Assemblée Générale des Nations Unies sur l’Interdiction mondiale des Mutilations Génitales Féminines, votée le 20 décembre 2012.
En outre, après le lancement de la Campagne de l’Union Africaine pour mettre fin au mariage des enfants en 2014, le Niger a adopté en 2019 un Plan Stratégique National pour Mettre fin au Mariage d’Enfants pour la période 2019-2021.
Je voudrais enfin, Mesdames et Messieurs, souligner pour m’en réjouir, l’engagement constant des pays africains dans l’amélioration durable des conditions de vies des femmes et des filles, afin de réaliser leurs droits et éliminer les violences qui leur sont faites.
Mais, tenons-nous le pour dit, les chances de promotion sociale de la fille ne résideront pas uniquement dans la qualité et la quantité des législations que nous pouvons adopter en leur faveur. Elles résideront dans les politiques concrètes que nous pouvons mettre en œuvre, dans le domaine de l’éducation surtout.
Sur ce, je déclare ouvertes les assises Troisième Sommet des Filles Africaines.
Je vous remercie de votre aimable attention ».