Des élèves dans une cour d’école
L’éducation, entendue comme le processus par lequel une personne acquiert des connaissances, des compétences, des valeurs et des comportements, constitue un pilier fondamental du développement de l’enfant. Elle joue un rôle crucial aussi bien au sein de la famille que dans la société. Un enfant privé de repères éducatifs clairs risque rapidement d’être désorienté face aux exigences d’une société en constante évolution.
L’objectif principal de l’éducation est de former des enfants responsables, autonomes, épanouis, honnêtes et capables de vivre en harmonie avec les autres. Elle vise à les façonner afin qu’ils puissent s’adapter aux réalités sociales, agir de manière réfléchie et contribuer activement à la communauté. Selon Maître Mari Malan Daouda, formateur et parent d’élèves, « des parents bien éduqués éduquent des enfants modèles ». Il souligne qu’un enfant dont les parents adoptent de mauvais comportements vis-à-vis des voisins, de la société, de la religion ou dans la vie quotidienne en général, risque d’échouer très tôt sur le plan éducatif. « La base d’une éducation équilibrée réside dans le milieu familial. C’est pourquoi l’on dit souvent que l’enfant est le reflet de ses parents », a-t-il affirmé.
L’éducation de l’enfant commence donc à la maison. Elle repose sur l’exemplarité des parents et leur engagement à transmettre des valeurs solides pour en faire des adultes responsables et équilibrés.
Pour Maître Mari Malan Daouda, l’un des plus grands défis auxquels les parents sont confrontés dans l’éducation de leurs enfants réside dans leurs fréquentations, que ce soit à l’école ou dans la rue. « Lorsqu’un enfant quitte la maison, il est essentiel de savoir avec qui il passe son temps. S’il est en contact avec des enfants issus de familles stables, que vous connaissez, que vous voyez à la mosquée ou dans des lieux respectés, avec qui il existe une bonne entente dans le voisinage, il peut les fréquenter sans problème. En revanche, si l’enfant fréquente des camarades dont l’éducation est douteuse, il faut rapidement l’en éloigner, car cela pourrait compromettre son avenir », a-t-il averti.
Il ajoute que l’éducation de l’enfant remplit plusieurs fonctions essentielles. Tout d’abord, elle permet la transmission des savoirs notamment, apprendre à lire, à écrire, à compter, mais aussi à comprendre le monde. « Cette base intellectuelle offre à l’enfant une autonomie progressive dans sa réflexion et ses choix », explique-t-il. Ensuite, l’éducation contribue à sa socialisation dans le sens où elle lui enseigne les règles de la vie en société, le respect d’autrui, la tolérance et le vivre-ensemble. « Par l’éducation, l’enfant apprend à coopérer, à gérer ses émotions, à respecter l’autorité et à développer son esprit critique », a-t-il dit.
Maître Mari Malan Daouda a ensuite souligné que la scolarisation des enfants reste une question cruciale à laquelle les parents doivent accorder une attention particulière. Selon lui, il est essentiel que les enfants soient encouragés à participer activement à la recherche et à l’acquisition de connaissances solides, afin d’avoir une éducation de qualité et reconnue.
« Aujourd’hui, malheureusement, certains parents d’élèves, pardonnez-moi l’expression, se montrent ingrats. Ils se rendent à l’école pour contester ou s’en prendre aux enseignants simplement parce que ces derniers ont fait preuve de rigueur ou ont rendu justice dans une situation. À notre époque, dans les années post-indépendance, le maître faisait respecter l’ordre, et l’élève était tenu d’apprendre ses leçons et de suivre les règles établies », a-t-il rappelé, non sans nostalgie.
Sur le plan psychologique, et selon la loi d’orientation du système éducatif nigérien, les principaux acteurs de l’éducation de l’enfant sont les parents, les enseignants et l’État. À ce sujet, Dr Alfari Moumoni, psychologue à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université Abdou Moumouni de Niamey, affirme que les parents doivent s’impliquer pleinement dans l’éducation de leurs enfants, tant sur les plans financier, matériel que moral, afin d’assurer leur bien-être et leur réussite. « Dans les traditions africaines, l’enfant appartient à la communauté. Ainsi, chaque adulte, qu’il soit parent ou non, a un rôle à jouer dans son éducation », a- t-il conclu.
Mahamadou Maïfada (Stagiaire)
