Depuis un certain temps, l’entrepreneuriat féminin connait une croissance considérable au Niger. En effet, les femmes ont pris conscience que le développement d’un pays passe également par elle. C’est pourquoi, beaucoup d’elles se lancent dans l’entreprenariat. C’est le cas de Mme Hassirou Lantana Ali, titulaire d’un Master et promotrice de la Madrassah Nurul-Ilmi. En effet, comme son nom l’indique, une Madrassah est une école coranique qui est vouée principalement à l’étude islamique. Contrairement à l’école classique, elle ne bénéficie d’aucune subvention publique.
Selon les explications de Mme Hassirou Lantana Ali, son établissement fonctionne grâce aux cotisations des élèves. Au départ, l’association a été conçue uniquement pour les femmes et c’était gratuit, cependant de nombreux enfants, des jeunes filles et des garçons ont intégré l’école. Avec le temps, c’est devenu une Madrassah à titre privé avec une cotisation forfaitaire de 1000 F par mois. « Avec tout ça certains ne paient pas. Aujourd’hui nous sommes dans une société où tout a changé, rien n’est comme avant, donc le tarif a encore augmenté, ce qui fait que désormais chaque élève doit payer 25.000 F par an et le paiement se fait en une seule tranche », a-t-elle précisé.
L’objectif de cette madrassah est d’amener les élèves à une lecture correcte sans vocalisation et à une bonne compréhension générale de la langue Arabe. Dans son établissement, les élèves sont repartis par niveau. Il y a les élèves de la première année à la 2ème année qui étudient les lettres de l’alphabet Arabe, qui apprennent l’écriture et la lecture du Coran, les Dou‘as, etc. A la 3ème et la 4ème année, ils se focalisent beaucoup plus sur l’apprentissage du Coran avec les hadiths, les fikh’us, la Sira, et le Tawhid.
« Après ils feront la mémorisation du Coran, et l’étude de la langue et la littérature Arabe pour que l’élève puisse comprendre ce qu’il lit et ce qu’il dit», a-t-elle mentionné.
Mme Hassirou Lantana Ali travaille avec 13 enseignantes pour dispenser les cours. La plupart sont des anciens élèves et enseignent les mêmes programmes.
Dans le cadre de la lutte contre le chômage, Malama Lantana initie des formations sur des thématiques jugées importantes par les participants. « Nous apprenons aux femmes la cuisine, que ça soit des plats traditionnels ou modernes et pour les garçons nous leurs apprenons les techniques du jardinage. Nous faisons aussi des activités manuelles pour les femmes par exemple la fabrication des accessoires (bijoux, bracelets, boucles d’oreilles, pot de fleur, sacs, pochettes, et autres) en perles et en cristaux, la fabrication des parfums, des encens, les gommages et les produits corporels. Nous apportons aussi de l’assistance pour les femmes qui désirent développer des petits commerces », a-t-elle dit.
Cependant, comme dans tous les domaines, cette école fait face à quelques difficultés. La plus grande difficulté que Mme Lantana rencontre est le manque de financement, ce qui a un impact sur le paiement des enseignants. La deuxième difficulté est l’absentéisme des enfants. « Les Madrassah travaillent avec les miettes des écoles. Pendant l’année scolaire nous travaillons les mercredis soir, les samedis et les dimanches mais avec tout ça certains élèves ne viennent pas parce qu’ils ont des cours du soir ou des rattrapages. Il y a aussi les parents qui disent que leurs enfants ne peuvent pas mélanger école et Madrassah. Donc, il faut les grandes vacances pour que l’enfant commence à venir», a-t-elle souligné.
Mais ajoute Mme Lantana, le plus grand aspect qui perturbe la progression des cours coraniques est la délinquance. C’est pourquoi, elle a lancé un appel au gouvernement pour qu’il investisse dans les écoles coraniques. « Parce que c’est une grande préoccupation dans la société surtout pour cette génération. Un pays où les jeunes sont des délinquants n’avancera pas », a-t-elle conclu.
Mariama Souley (Stagiaire)