
Le Général de corps d’armée Salifou Mody
Depuis le mardi 21 janvier, la RTN a entamé une série d’entretiens avec les membres du gouvernement. Cet exercice consistera pour chaque ministre à faire le bilan de la mise en œuvre de la lettre de mission à lui confiée par le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), après 18 mois de gestion. Pour le premier numéro, la RTN a reçu le ministre d’Etat, ministre de la Défense Nationale. Dans un langage clair et sans détour, le Général de corps d’armée Salifou Mody a présenté aux Nigériens, les efforts titanesques que déploient les Forces Armées Nigériennes et la Gendarmerie pour assurer la sécurité et la stabilité du pays. Le ministre d’Etat a également évoqué les résultats positifs de la mutualisation des efforts et des moyens dans le cadre de l’Alliance des Etats du Sahel. Il a en outre expliqué la stratégie adoptée face aux actes de subversion, aux tentatives de déstabilisation, à la guerre informationnelle et les multiples obstacles posés à notre pays y compris le cadre de l’acquisition du matériel et équipements pour nos Forces de Défense et de Sécurité.
Monsieur le ministre d’Etat bonsoir. Avant d’entamer cet entretien qui porte sur votre bilan à la tête du Ministère de la Défense Nationale, pouvez-vous rappeler la situation sécuritaire au Niger d’avant les évènements du 26 juillet 2023 ?
Merci pour cette opportunité que vous me donnez pour éclairer le peuple nigérien sur le bilan du Ministère de la Défense Nationale au titre de l’année 2024. Je voudrai de prime abord, témoigner ma gratitude à son excellence, Monsieur le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, Chef de l’Etat, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, pour la confiance placée en ma modeste personne. Je profite également de cet instant pour souhaiter aux téléspectateurs mes meilleurs vœux de santé, de paix et de prospérité. Ces vœux vont également aux peuples de la Confédération de l’Alliance des Etats du Sahel. Puisse Dieu descendre sa Grâce et sa Miséricorde sur nos pays de l’AES.
Et comme vous le savez, avant les événements du 26 juillet 2023, notre pays était en insécurité tout simplement puisque nous ne maitrisions pas la situation sécuritaire. Nous étions sous-tutelle, nous faisions partis d’un plan, d’un schéma, ça c’est un. Et deuxièmement, au niveau national, nos structures de sécurité étaient désorganisées : les Forces de Défense et de Sécurité étaient bien en place, mais, le système était tel que ses forces ne pouvaient pas travailler en synergie.
Bien sûr, cela faisait l’affaire de ceux sous lesquels nous étions, en particulier les forces étrangères, et précisément les forces françaises. Naturellement, cette situation fait que, sur le plan sécuritaire, pour ceux qui s’y connaissent, c’était le désordre sécuritaire. Et à cela il faut ajouter un certain nombre d’experts de tout acabit qui se retrouvaient dans le système, qui outrepassaient non seulement leurs responsabilités, mais qui se mêlaient de ce qu’ils ne maitrisaient pas. C’était pratiquement un charlatanisme sécuritaire qui prévalait. Bien sûr, pour le commun des Nigériens, tout allait bien. Tout simplement parce qu’il y avait un narratif, il y’avait tout un montage en interne et à l’international pour faire croire que la situation était l’une des meilleurs de la sous-région. Voilà ce que nous vivions avant les évènements du 26 juillet 2023.
Monsieur le ministre d’Etat, dans la lettre de mission à vous confiée par le Chef de l’Etat, il était question d’élaborer une Stratégie Nationale de la Défense du territoire. Qu’en est-il ?
Une Stratégie Nationale de Défense englobe plusieurs aspects qui concernent aussi bien le domaine militaire que le domaine économique, le domaine diplomatique, le domaine des infrastructures, etc. Cette stratégie est encore en élaboration : elle se conçoit avec les experts non seulement du Ministère de la Défense Nationale, mais également les experts des autres ministères concernés. Et bien sûr, cette stratégie doit tenir compte aussi de l’environnement dans lequel nous évoluons, environnement régional, international, mais ça concerne aussi les menaces auxquelles nous faisons face ; les menaces d’aujourd’hui, celles de demain, les menaces du futur d’une manière générale. Donc c’est un ensemble global qui est en train de se mettre en place. C’est dans la durée, mais c’est évolutif également.
Pour ce qui concerne la situation de 2024 que nous vivons, il fallait bien mettre en place un dispositif pour faire face à l’immédiat parce que, à partir de 2024, nous sommes entrés dans un cycle de menaces tous azimuts. Il y avait bien sûr ces groupes criminels qui sévissaient un peu partout sur nos frontières au Nord, au Sud, à l’Est, à l’Ouest. Vous vous rappelez, à travers le bulletin des Forces Armées, les différentes opérations. Donc, il y a cette insécurité, on va dire, qui sévit sur les frontières. Mais il y a les autres menaces de déstabilisation de notre pays, les embargos, parce qu’il faut se dire que, jusqu’à aujourd’hui, ces embargos se poursuivent. Il y a également les menaces informationnelles, cette guerre de la communication où tous les moyens sont mis en œuvre pour non seulement décourager nos populations, nos Forces de Défense et de Sécurité, mais aussi faire comprendre à l’extérieur que rien ne va au Niger.
Par rapport à cette situation, nous avons mis en place une stratégie militaire concertée, une stratégie militaire collaborative. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que les Forces de Défense et de Sécurité et les populations doivent travailler en synergie pour juguler ces menaces, et je dirais même pour juguler ces attaques puisque nous voyons que les menaces sont multiformes. Parce qu’en réalité, il y a les attaques terroristes, il y a les subversifs en interne comme à l’externe, il y a également l’information dont vous parliez, les médias, en interne et à l’externe aussi qui sont mis à contribution. Donc, c’est une guerre tous azimuts. Et, par rapport à ça, les Forces de Défense et de Sécurité sont certes, et particulièrement l’armée, en première ligne,mais, les populations aussi doivent être concernées par le problème et nous avons réussi, en 2024, à faire comprendre à nos populations que cette guerre est une guerre de tout le monde. Nous sommes donc dans cette stratégie de «concertation» à l’interne, mais aussi de concertation avec nos voisins, les pays de l’AES, le Burkina et le Mali. Cette stratégie a porté ses fruits et, nous poursuivons l’information et la sensibilisation de nos populations parce que, notre pays ne peut être défendu que par nous-mêmes : les Forces Armées en avant, la population en soutien ! C’est cette stratégie que nous sommes en train de développer actuellement.
Monsieur le Ministre d’Etat, toujours en lien avec cette lettre de mission, il était question d’intensifier les efforts pour le renforcement de capacité d’intervention opérationnelle des Forces de Défense et de Sécurité, notamment à travers le recrutement, la formation du personnel, l’acquisition des moyens matériels et logistiques, ainsi que le perfectionnement du système de renseignement militaire. Qu’est ce qui a été fait à ce jour ?
Je disais tantôt que nous étions dans un désordre sécuritaire. En 2024, il fallait mettre de l’ordre dans tout cela, il fallait avoir des dispositifs, des organisations, il fallait avoir des Hommes pour animer ces organisations. Nous avions tout cela, malheureusement ça a été mal utilisé précédemment.
En termes de personnel, en 2024, nous avons recruté, au titre des Forces Armées Nigériennes et de la Gendarmerie Nationale, 12.792 personnes, en termes d’officiers, de sous-officiers, de militaires de rang, de gendarmes, en termes de spécialistes dans différents domaines (télécommunications, électricité, génie, etc), malgré l’embargo. Ces personnes ont été formées dans nos centres de formation. Toujours en 2024, nous avons formé 18.377 personnes parce qu’une armée ne vaut que par ce que valent ses hommes, les hommes à même de répondre aux attentes de la population. Nous avons donc, malgré l’embargo, non seulement recruté, à plus de 66 % par rapport à 2023, et nous avons formé le personnel, renforcé ses capacités. Malgré la guerre que nous menons, nous continuons à travailler normalement, nos forces continuent de se perfectionner, les renforcements de capacités se poursuivent.
En termes de ressources matérielles, nous avons eu des acquisitions d’aéronefs, de véhicules de transport, des véhicules de combat, des blindés, et aussi des infrastructures qui ont amélioré les conditions de vie et de travail du personnel. Je dois dire que 2024, c’est l’année de la prise en compte effective de notre défense nationale et de notre sécurité.
La coopération militaire, à travers l’établissement d’accords de partenariats équilibrés et respectueux de la souveraineté de toutes les parties, figure dans votre lettre de mission. Quelles sont les actions entreprises dans ce domaine ?
Vous savez, nous avons dénoncé un certain nombre d’accords dont les accords de défense avec la France, en 2023. Alors, à partir de 2024, les partenaires qui étaient ici, devaient aller dans le sens de ce que nous voulons donner à cette coopération militaire. Bien-sûr, dans la suite de ce qui s’est passé en 2023, certains partenaires ont décidé de suivre les forces françaises. Des accords ont été suspendus, des accords initiaux militaires ont été suspendus avec ces pays. Nous l’avons fait de façon diplomatique. Et nous avons entrepris, dans le cadre de cette diplomatie, de nous adresser à d’autres partenaires parce que comme nous l’avons dit : Le Niger va défendre ses intérêts, le Niger ira là où se trouvent ses intérêts et le Niger scellera ses partenariats en fonction de ses besoins.
Dans ce cadre, nous avons entrepris des nouvelles relations militaires avec un certain nombre de pays, notamment avec la Chine qui était déjà une nation partenaire qui a renforcé sa coopération avec nous. Un attaché de défense qui n’a jamais été mis en place ici au Niger a été nommé. Nous avons, dans la même foulée, établi des contacts avec l’Iran, des pays comme l’Egypte, etc. Nous avons donc des nouveaux partenaires.
Et la Russie ? Vous n’en avez pas fait cas…
Avec la Russie, ce n’est pas nouveau, c’est un partenariat qui existait depuis bien avant les événements du 26 juillet 2023. Mais, c’est un partenariat qui était en léthargie. Il est renouvelé et renforcé.
Voilà donc, d’une manière générale, nous pouvons dire que notre diplomatie militaire est très active. Nos attachés de défense dans différents pays continuent à travailler avec force pour faire comprendre l’organisation militaire, l’organisation de défense du Niger et l’avènement de l’AES. Parce que, cet avènement aujourd’hui, c’est notre principale force. C’est un avènement original qui va au-delà des questions de la diplomatie, des échanges d’attachés de défense. Notre diplomatie militaire se porte bien. Nous avons pris un certain nombre de dispositions pour assurer nos intérêts et ceux de nos alliés.
Monsieur le ministre d’Etat, nous sommes dans la Confédération AES avec nos frères du Burkina Faso et du Mali. Il était question de la mise en place d’une force conjointe et des opérations militaires mixtes entre les trois pays pour lutter contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée. Où en sommes-nous par rapport à ces différents points précis ?
L’avènement de l’AES est parti de cette question de défense. Nous sommes dans un même espace, nous faisons face aux mêmes types de menaces notamment celle des groupes criminels. Il fallait donc mutualiser nos efforts parce que lorsque vous avez un terroriste qui quitte un pays pour aller dans l’autre quand il est pourchassé, vous ne pouvez pas être en sécurité. En plus de ça, vous vous souvenez de la guerre de la CEDEAO contre notre pays. N’eût été la prise de position du Burkina Faso et du Mali, les pays de cette institution allaient nous agresser. Ce qui fait que la création de l’AES est notre passeport pour la sécurité. Nous avons désormais un espace de défense et de sécurité qui s’étend de Bosso à la frontière de la Mauritanie et qui s’étend du sud du Mali jusqu’aux frontières de la Libye. Dans cet espace commun, nos forces pourront désormais intervenir ensemble ou alors une force peut faire appel à l’autre qui a des moyens un peu plus stratégiques. C’est nouveau, c’est original et c’est sécurisant pour notre espace et pour nos populations.
Donc l’opérationnalisation du Volet Défense et sécurité de l’AES a déjà travaillé et mis en place un certain nombre de planifications notamment au niveau des Forces Armées des trois pays. Les différents chefs d’Etat-major des armées se rencontrent régulièrement pour peaufiner cette coordination. Et la force unifiée, qui est pratiquement prête, a un effectif de 5000 hommes. Elle aura non seulement son personnel, mais également ses moyens aériens, terrestres, ses moyens de renseignement et bien sûr son système de coordination. Ce serait une force expéditionnaire, une force qui peut être déployée partout sur l’espace de l’AES. Nous y travaillons, les chefs d’Etat-major ont déjà fini leur planification. C’est une question de semaines pour que cette force soit visible sur le terrain. Mais, d’ores et déjà, nous avons entrepris de faire des opérations, que ça soit entre le Burkina et le Niger ou opération à trois (Mali, Niger, Burkina) ou encore des opérations de soutien à l’un ou l’autre des pays. Ça marche très bien et ce n’est pas lourd comme dispositif à mettre en place. Il y a surtout la compréhension et la capacité de travail que les officiers des trois pays ont développées pour pouvoir mettre en place des troupes sur le terrain et assurer le soutien de ces troupes-là.
Avez-vous mis en place un cadre ou un mécanisme d’évaluation des performances au sein de votre département et quels en sont les résultats ?
En termes de mécanismes de contrôle et d’évaluation, comme dans tous les ministères, il y a un certain nombre de dispositifs qui sont là. Je pense que le premier évaluateur d’un système de sécurité, c’est bien la population. Nous observons que, malgré la multitude de menaces, de crises autour de nous, les forces armées (FAN et Gendarmerie Nationale) assurent la sécurité et la stabilité. Et à travers,le bulletin d’information des FAN publié deux fois par semaine, les Nigériens peuvent avoir une idée de ce qui est fait sur le terrain. A titre d’exemple, pour l’année 2024, nous avions quotidiennement 18 000 hommes sur le terrain. En janvier 2024, nous étions à 12 000 hommes. Vous constatez que les chiffres ont augmenté. Pourquoi ? parce qu’il fallait renforcer le dispositif, il fallait faire un maillage encore plus prêt, plus étroit pour les terroristes, mais un maillage qui se rapproche davantage des populations. Et, il fallait, par exemple pour la région de la rive droite qui est particulièrement troublée, c’est une région particulière où tout est concentré parce que c’est une région extrêmement riche, tout le monde le sait. C’est aussi une région qui a une géographie un peu difficile où vous avez plusieurs cours d’eau qui séparent les localités. A titre d’exemple, entre deux villages distants de 5 à 10 km, vous allez mettre deux à trois heures pour y arriver parce que vous devez traverser des cours d’eau. C’est donc une région enclavée mais une région extrêmement riche. Et c’est une région qui concerne trois pays. C’est ce qui explique la complexité dans cette région sans compter les dizaines de sites aurifères clandestins. Or, comme vous le savez, partout où il y a de l’or, il y a de la criminalité.
Alors, dans cette zone, SE le Président du CNSP en a parlé très souvent, notre ennemi principal a donné des instructions aux terroristes pour non seulement chasser les populations, les empêcher de pratiquer l’agriculture. Et c’est pareil pour les populations de l’autre côté de la rive gauche dans la région de Tillabéri parce que l’espace est convoité et il fallait le vider des populations en les chassant.
L’accroissement de nos effectifs s’explique par la création de nouvelles unités militaires et de gendarmerie parce qu’il fallait à tout prix que ces populations puissent rester chez elles et qu’elles puissent cultiver. Dans certains cas, les militaires devaient accompagner les populations pour aller aux champs, cultiver et les raccompagner pour revenir au village. Cela a naturellement conduit à l’augmentation des effectifs. Et à la fin de la saison des pluies, il fallait les aider à récolter leur production. En 2024, Dieu merci, les populations ont pu cultiver que ce soit dans la zone de Ouallam ou dans la zone de Téra. Il y a eu également des opérations de sécurisation des intérêts stratégiques. C’est notamment la protection de tout ce qu’on a comme sites miniers, les sites pétroliers et le pipeline même s’il y a encore des actions de sabotage qui sont perpétrées. Toutes ces questions ont été prises en compte et c’est ce qui explique la création de la Force de Protection et de Développement. Cette nouvelle force aura pour mission de protéger toutes ces infrastructures critiques et aussi de participer aux actions de développement comme l’agriculture, l’élevage, la fourniture des services, la formation et l’encadrement des populations aux travaux manuels, la constructions d’infrastructures comme les routes, les retenues d’eau, etc. C’est une force spéciale qui dépend de l’Etat-major de l’armée à l’image des sapeurs-pompiers, de l’armée de l’air. Cette force sera là à aider à développer notre pays, à protéger les infrastructures d’intérêt commun.
Vous avez évoqué la situation sécuritaire d’avant le 26 juillet. Pouvez-vous nous donner de façon générale, votre sentiment sur la situation sécuritaire actuelle ?
Ce qu’il faut retenir de la situation actuelle, c’est que nous sommes dans une situation de sécurité assumée. Nous assumons entièrement la sécurité et la défense de notre pays. Avant le 26 juillet 2023, c’était une sécurité plus ou moins sous-traitée, sous tutelle. Aujourd’hui, c’est nous qui défendons notre pays, par notre génie et avec les moyens dont dispose notre pays. Le sentiment que nous avons en tant que ministre de la Défense nationale, c’est un sentiment de satisfaction, parce que les Nigériens sont au-devant pour une fois, ils ont confiance en leurs capacités malgré toutes ces menaces de déstabilisation à gauche, des embargos à droite. Quand je parle d’embargo jusqu’à aujourd’hui, il faut savoir que nous avons une centaine de véhicules dont des blindés qui sont retenus au Bénin au port de Cotonou, nous ne savons pour quelle raison. Nous avons des aéronefs que nous avons achetés, qui sont retenus dans des pays occidentaux. C’est comme si on vous met sur un ring, on vous attache les mains contre un adversaire.
Mais, malgré tout, les Forces Armées Nigériennes, se battent pour la sécurité et la stabilité dans notre pays. Cette satisfaction est entière, elle est sincère, parce qu’en tant que ministre de la Défense nationale, nous saisissons l’engagement de nos personnels, des fils et filles du Niger qui sont dans les forces. Malgré le sacrifice, ces jeunes nigériens sont déterminés à défendre le pays. Ce que beaucoup de Nigériens ne savent pas, ce qu’en réalité, notre pays fait face non pas à ces problèmes superficiels d’une gouvernance ou d’un président déchu non, mais c’est au-delà de cela parce que notre pays est particulier.
Le chef de l’État a l’habitude de dire que notre pays est béni, mais notre pays est un pays stratégique et qui dit pays stratégique dit menace. Par exemple, parmi les pays africains ou même dans le monde, il est rare de trouver un pays qui a toutes les sources d’énergie. Au Niger, il y a de l’eau (les cours d’eaux, l’eau souterraine). L’eau est une source d’énergie. Il y a du pétrole, il y a le soleil 365 jour par an, il y a de l’uranium. Et quand on regarde toutes les guerres du monde, c’est pour les sources d’énergie. Raison pour laquelle au Niger, il ne faut pas voir le superficiel, il faut voir ce qu’il y a autour et par rapport à ça, nous devons continuer de nous organiser, de prendre en charge notre sécurité, d’investir dans la sécurité et la défense de notre territoire.
C’est pour cela tous les Nigériens, des zones rurales comme des zones urbaines, doivent être engagés pour défendre leurs biens. Ceci est juste un exemple sans compter les autres aspects. Et pour défendre cela, il faut se réveiller, il faut croire, les Nigériens doivent croire à leur pays et il nous appartient non seulement de faire face aux menaces, nous qui sommes les Forces de Défenses et Sécurité mais aussi de sensibiliser et d’informer le reste de la population pour que les gens comprennent que ce bien là que nous avons, nous ne devons, à aucun prix, le laisser à quelqu’un d’autre. Celui qui veut, il peut collaborer avec nous mais, il ne fera pas ce qu’il veut. Notre satisfaction est d’autant plus grande que les Forces de Défense et de Sécurité sont informées de cela. Les Forces Armées Nigériennes défendent en premier et continuent à défendre. Les Nigériens ne le savent pas, nous avons une des armées non seulement les plus aguerries mais aussi, une des armées qui a le plus d’officiers compétents.
Ces officiers ont été formés partout dans le monde, en Asie, aux Etats-Unis, en Afrique, en Europe, mais ces officiers n’avaient pas eu l’occasion pendant un certain nombre d’années de pouvoir montrer ce dont ils sont capables. Et je pense que 2024 a été l’occasion de montrer juste un peu de ce que nous pouvons faire, de ce que les officiers connaissent, et cela, va se poursuivre en 2025 et dans les années à venir.
Un mot de fin avant de boucler cet entretien
C’est surtout de rendre un hommage à ces jeunes qui se battent sur le terrain et demander à ce que nos populations se souviennent toujours des éléments des Forces de Défense et de Sécurité qui tombent sur le terrain. Ces jeunes donnent leur vie pour que ceux qui sont en ville puissent vivre, dormir et vaquer à leurs occupations.
Ces hommes, qui sont décédés, méritent toute la reconnaissance de notre pays et de nos compatriotes. Leurs familles doivent être respectées, ce sont des familles qui ont donné des enfants qui se sont battus pour leur pays, je pense qu’il y a un hommage à leur rendre. Il y a des occasions à réserver pour rendre hommage à ces jeunes qui ont perdu leur vie pour que les autres puissent vivre.
Je remercie les populations nigériennes pour leurs contributions. De plus en plus, les Nigériens comprennent que la sécurité n’est pas seulement l’affaire des forces armées, c’est l’affaire de tout le monde et leur contribution est essentielle. Leurs contributions à travers les appels pour informer des situations, donner des renseignements pour arrêter des criminels, cette contribution est précieuse. Nous pensons qu’avec la sensibilisation et l’information, cette contribution va encore aller plus loin que cela, mais toujours est-il qu’il y a un gros changement entre avant le 26 juillet 2023 et maintenant en ce qui concerne la participation de notre population à la sécurité, et je lui rends aussi un hommage mérité.
Script : ONEP