De nos jours, les femmes excellent dans tous les domaines. Et le domaine artistique et culturel ne fait pas exception. Les stéréotypes commencent à tomber. Les femmes investissent ce domaine et arrivent à le marquer de leurs empreintes. A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes célébrée chaque année du 8 mars, nous allons à la découverte de quelques artistes femmes qui sont passionnées de leur art. Ces héroïnes se prononcent aussi sur la journée de 8 mars, sur l’exercice de leurs métiers et donnent des conseils à leurs jeunes sœurs qui veulent embrasser la carrière artistique. La première de cette série de témoignages est Lou Djehinan Véronique alias Loulou Véro danseuse, interprète et chorégraphe ivoirienne âgée de 28 ans. Loulou réside à Niamey depuis 2015. Elle exerce cet art chorégraphique depuis 2004 et est la présidente d’une association dénommée ‘’K danse’’.
Pour Loulou Véro, la journée des droits de la femme est vraiment spéciale. C’est une belle occasion offerte par les femmes et pour les femmes de faire le bilan des luttes menées et de voir ce qui a été fait et ce qui doit être fait. Une opportunité pour elles d’échanger sur les conditions de vie des femmes qui ne sont guère enviables. Si les femmes sont numériquement majoritaires et parfois bien représentées dans toutes les sphères, elles sont cependant mal écoutées. «On les retrouve partout, bien qu’elles n’occupent pas assez de places de responsabilité. Donc, le 8 mars est mis à profit pour débattre de toutes les questions touchant à l’aspect genre», souligne cette artiste. Selon Loulou, la femme a des potentiels, elle a de la valeur. Il suffit seulement qu’elle l’exploite et qu’elle l’exploite bien. «Quand la femme est épanouie, c’est la famille qui l’est. C’est pourquoi, il faut la soutenir dans ses actions de tous les jours», ajoute-elle.
Pour Loulou, son potentiel à elle est sa source d’inspiration dans son travail de recherche, de création et de tout ce qui touche le genre féminine. Et, en tant que femme, elle dit se battre aux côtés des hommes pour faire face à la dure réalité de la vie et se faire une place au soleil. «Je suis danseuse depuis toute petite et j’ai commencé à me professionnaliser en tant que danseuse, interprète et chorégraphe depuis un certain temps. Certes, ce n’est pas chose facile mais avec la passion et la détermination, il faut foncer. Et la récompense suit nécessairement. Aujourd’hui, j’arrive à joindre les deux bouts», dit-elle avec fierté. «Je suis une artiste engagée dans la culture depuis un certain temps et cette journée, je la fête durant les 365 jours pour que notre droit en tant que femme soit respecté. Nous devons construire nos pays, chaque fille doit jouer sa partition et les fêtes comme celle du 8 mars sont là pour le rappeler», ajoute la chorégraphe.
A en croire Loulou, ce métier a changé sa vision des choses, surtout culturellement parlant. Cela l’a aidée financièrement et lui a permis de s’exprimer partout en tant que femme et surtout de s’exprimer avec son corps comme le veut bien ce métier de danseuse. « Pour moi, être femme ce n’est pas seulement faire des enfants, nous avons besoin de nous exprimer sur son talent», soutient-elle.
Il est admis que l’Afrique est riche de sa culture qui est portée à la fois par les hommes et les femmes. Selon les explications de Loulou, la femme artiste a besoin de soutien pour faire valoir son savoir-faire. Si les femmes artistes nigériennes sont soutenues à travers différentes formations, les lignes allaient bouger plus que ce que l’on connaît aujourd’hui. «La promotion de la culture doit se faire avec nous et avec la participation de tous. Essayons de valoriser nos us et coutumes, organiser des grandes rencontres d’échanges, des formations pour professionnaliser les métiers artistiques. La femme nigérienne se bat et elle assure. Dans l’avenir, les femmes qui sont dans l’art seront les pionnières de la culture et sauront porter haut le drapeau du Niger partout en Afrique et dans le monde entier», croit fermement Lou Djehinan Véronique.
Cette professionnelle de la danse saisit cette occasion pour prodiguer des conseils à ses soeurs désireuses d’embrasser la carrière de danseuse. «J’encourage mes sœurs à réaliser leurs rêves. Je leur dis de faire de la danse une vraie passion. Pour faire connaitre notre culture, il faut l’aimer et bien l’exercer», déclare Loulou. Ce qui est important, d’après elle, c’est d’être motivé, de chercher, de créer, d’innover dans tout ce qu’on fait. «Une bonne dose de courage et un mental de fer. Si vous avez tous ces ingrédients vous pourriez défier tout obstacle. Et au final, l’art nourrit bien son ‘’Homme’’», assure-t-elle.
Aïssa Abdoulaye Alfary(onep)