Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la région Afrique supporte une part disproportionnée de la charge mondiale du Paludisme. En 2017, 92% des cas de Paludisme et 93% des décès dus à cette maladie sont survenus dans cette région. C’est conscient de l’ampleur du phénomène dans les pays qu’un forum ministériel en collaboration avec la Fondation Guri vie meilleure a eu lieu vendredi dernier en marge du 33ème sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine. Une rencontre qui a regroupé les grands acteurs de la santé du continent notamment, les ministres en charge de la Santé des pays du Sahel, les responsables des Programmes Nationaux de lutte contre le Paludisme, les partenaires et les représentants des acteurs de la société civile africaine qui œuvrent dans le domaine. L’ouverture de cette rencontre a été honorée par la présence de la Première Dame Hadjia Aissata Issoufou Mahamadou marraine de la lutte contre le Paludisme au Niger, Championne des pays du Sahel en matière de lutte contre le Paludisme.
Il s’agit à travers cette rencontre de renforcer l’engagement politique de tous les pays autour de l’Initiative SaME en vue d’apporter des solutions opérationnelles et efficaces pour l’élimination de cette maladie. Des communications liminaires, des exposés, des propositions de solutions, des contributions ont été les moments forts qui ont marqué ces assises. Spécifiquement, l’initiative SaME vise à harmoniser la mise en œuvre des stratégies, interventions et des directives politiques pour l’élimination du paludisme dans les pays SaME, consolider la coordination et la collaboration transfrontalière entre les huit(8) pays et toutes les parties prenantes de la SaME, accroitre la sensibilisation, la priorisation et l’engagement national et régional pour l’élimination du paludisme à travers la mise en œuvre de la campagne « zéro palu, je m’engage».
En prenant la parole à cette occasion, la Première Dame Hadjia Aissata Issoufou Mahamadou a invité tous les acteurs à se mobiliser en vue de mener des actions harmonisées et concertées face à cette maladie. « Je suis touchée par la mobilisation de tout un chacun, à travers votre présence massive à cette rencontre, je vois la détermination qui anime chacun de vous à améliorer la santé des populations » a-t-elle déclaré avant de réaffirmer son engagement à lutter contre cette maladie au Niger. Elle a salué le travail abattu par les acteurs en vue d’obtenir des conclusions concordantes.
Docteur Sanda Amadou Mayaki, Spécialiste en Santé de la Fondation Guri Vie meilleure a expliqué que l’objectif de la rencontre est de coordonner les actions des différents pays africains par rapport aux plans et stratégies mis en œuvre par les pays notamment les pays au sud du Sahara. « Hadjia Aissata Issoufou est la marraine de lutte contre le Paludisme au Niger depuis plus de huit (8) ans, c’est dans ce sens qu’elle œuvre jour et nuit pour éradiquer cette maladie. Récemment en octobre 2018, elle a initié un vaste programme ‘’zéro palu je m’engage, elle multiplie les efforts pour la lutte contre maladie » a dit Dr Sanda Mayaki.
Renforcer l’initiative SaME
Les ministres en charge de la Santé et les responsables des programmes ont apporté leurs contributions et ont donné des directives par rapport aux initiatives et aux engagements pour avoir des bons résultats dans la lutte contre cette maladie
Le ministre de la Santé publique du Niger Dr Idi Illiassou Mainassara a précisé que tous les grands acteurs sont là pour valider l’initiative SaME, une initiative qui consiste à renforcer la lutte contre le paludisme, principale cause de mortalité et de morbidité des enfants et des femmes dans nos pays. « Nous avions eu à faire des lancements transfrontaliers dans ce sens. Cette initiative a porté ses fruits, elle a permis de réduire de façon significative la morbidité liée au paludisme. Les partenaires vont être appelés ici à s’engager pour appuyer les Etats. D’ores et déjà, il y’aura une réunion de la reconstitution du Fonds Mondial de lutte contre le Paludisme, la Tuberculose et le Sida en octobre à lyon » a indiqué le Ministre. Selon lui, le Président de la République, Chef de l’Etat SE Issoufou Mahamadou a été nommé comme champion de cette conférence pour la mobilisation de ces ressources. Il a salué les efforts déployés par la Première Dame du Niger dans la lutte contre cette maladie au Niger.
Les ministres en charge de la Santé du Burkina Faso, de la Mauritanie, du Cap vert, du Niger ont exposé les actions menées au plus haut niveau pour lutter contre le fléau. Ils ont sommairement présenté les plans stratégiques de leurs pays. Selon eux, les plus hautes autorités sont conscientes de l’ampleur du phénomène et ont mis des moyens conséquents à travers des actions concrètes sur le terrain. Certains groupes de populations sont fortement exposés. La plupart des cas de cette maladie et des décès surviennent en Afrique 12 mois sur 12. Les ministres ont appelé les partenaires à se mobiliser davantage en injectant davantage de moyens pour rehausser les indicateurs.
Le Docteur Yacouba Sawadogo Coordonnateur du Programme National de Lutte contre le Paludisme du Burkina Faso et Vice-président du
Comité Technique SaME du Burkina Faso a fait une présentation détaillée de l’initiative. SaME comprend trois pays le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Ces trois pays ont un système de santé similaire de type pyramidal comportant trois niveaux : central, intermédiaire et périphérique. M. Sawadogo a expliqué longuement le plan de travail, les stratégies utilisées avec un accent particulier sur le financement du plan de travail. Ce plan vise à accélérer l’élimination du paludisme dans les pays concernés d’ici 2030 conformément à la stratégie technique mondiale 2016-2030 à laquelle ils ont adhéré. Cependant a-t-il dit, ce plan ne pourra répondre aux attentes que s’il existe une mobilisation conséquente des ressources, de la volonté politique et un niveau de la participation des acteurs et des partenaires à tous les niveaux.
Les partenaires comptent accompagner l’initiative
La rencontre a été aussi marquée par la participation des partenaires techniques et financiers du domaine de la santé. Il y’a eu des échanges sur des questions de financement, de prise en charge de la maladie en vue de mener des concertations pour la mise en œuvre des stratégies communes visant à soutenir les efforts du Gouvernement de leurs pays respectifs. Ces partenaires travaillent avec les Gouvernements et les acteurs sociaux pour concevoir des politiques visant à réduire le taux de mortalité liée à cette maladie. Ils se sont notamment engagés à soutenir les actions de sensibilisation et de communication à travers l’organisation des campagnes et toutes activités concourant à l’amélioration de la prise en charge de cette maladie santé des populations
A noter qu’au cours de cette rencontre, le réseau mondial pour l’élimination du paludisme qui regroupe des organisations de la société civile de 15pays d’Afrique francophone a décerné le certificat de Championne 2019 à la Coordinatrice du Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) Dr Hadiza Jackou. Ce réseau lui a décerné le titre de «championne 2019» pour son engagement et l’incommensurable aide et solution au plaidoyer de la société civile en faveur de la reconstitution du Fonds Mondial et ceci au profit des populations affectées par le Paludisme, la Tuberculose et le Sida. La Coordinatrice du Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) Dr Hadiza Jackou a exprimé toute sa satisfaction. « Je ne m’y attendais pas du tout que ce réseau de la société me remette ce témoignage. C’est la récompense de plusieurs actions du Programme. C’est un honneur pour moi de recevoir cette distinction » a-telle dit avant de développer les efforts déployés par le PNLP sur le terrain à travers plusieurs actions.
Dr Hadiza Jackou a salué l’excellente collaboration qui existe entre le Programme et la Fondation Guri Vie Meilleure de la Première Dame, précisant qu’elle excelle dans ce domaine. A ce sujet, la fondation a lancé plusieurs activités en partenariat avec le Programme dont l’une des plus importantes est « zéro palu je m’engage » sans compter les multiples
appuis et des campagnes de plaidoyer en faveur des populations. « Elle nous est d’un apport considérable, elle nous accompagne par rapport à la mobilisation des ressources, la mobilisation des populations pour qu’elles puissent nous écouter, suivre nos séances de sensibilisation », a témoigné Dr Hadiza Jackou.
Aîssa Abdoulaye Alfary(onep)