
Hamani Kassoum Himou, alias ‘’Jhonel’’, fait partie de ces jeunes qui valorisent et font rayonner le Niger à travers leur art. Slameur et interprète, Jhonel est né en 1984 en Côte d’Ivoire de parents nigériens. Il rejoint Niamey en 2005 pour débuter sa carrière artistique. Il se décrit comme un ‘’griot moderne’’ et est le fondateur du Festival International de Slam et d’Humour (FISH-Goni). En 2012, il a collaboré avec des artistes internationaux, dont le batteur Jean-Luc Bernard.
Rencontré le samedi 2 août 2025 à l’Espace Soleils d’Afrique, au Village de la Francophonie à Niamey, où il était invité pour un événement culturel, Jhonel portais une tenue traditionnelle jaune, des dreadlocks, une montre au poignet gauche, des chaussures noires fermées et affiche un sourire éclatant. Depuis son jeune âge, Jhonel rêve de devenir slameur pour contribuer au rayonnement de la culture nigérienne. Il est aujourd’hui une figure emblématique, présent lors des commémorations nationales, journées culturelles ou rencontres internationales. À travers ses prestations, il valorise les richesses et les valeurs du Niger. Le slam, dit-il, est un art noble et accessible qu’il a adopté bien avant ses années d’études supérieures. « À mon arrivée à l’Université Abdou Moumouni, je me suis inscrit au département Arts et Culture, où j’ai appris beaucoup de choses sur la culture. Aujourd’hui, je m’exprime aisément à travers les mots pour célébrer les arts et la culture de mon pays. Dans mes productions, j’utilise mon style unique pour aborder des thèmes sociaux et politiques, notamment la réalité quotidienne, l’immigration, les réfugiés et les injustices », a-t-il rappelé. Lors de ses prestations en public, M. Jhonel mêle son art à un style multilingue, notamment en français, haoussa, anglais et zarma, tout en chantant et décrivant la réalité, les exploits et les valeurs culturelles du Niger.
« En 2016, j’ai tourné un clip intitulé ‘’ ils ne sont que des pauvres’’. Après cette production, je suis parti aux États-Unis en 2017, dans plusieurs universités, pour présenter la richesse culturelle de mon pays à travers le slam, accompagné de mon collègue, le batteur Jean-Luc Bernard. Parmi mes œuvres, on peut citer Cour Commune (2011), Père Imam (2014), Koiro Niamey Nama (2018), 1000 poèmes», a-t-il confié. Auparavant, il avait sorti l’album Assalam Aleykoum en 2008.
Très connu pour son engagement en faveur de la culture nigérienne, Jhonel jouit d’une grande notoriété au niveau national. Fort de son expérience, il a représenté le Niger dans de nombreuses compétitions et événements internationaux au Bénin, Mali, Burkina Faso, Togo, Côte d’Ivoire, Nigeria, Maroc, France et aux États-Unis.
Mahamadou Maïfada (Stagiaire)