Le Secrétaire général adjoint du Ministère de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de l’Administration du Territoire, M. Ayouba Abdourahamane a effectué hier 12 mars 2024, une visite au Centre de Mécanisme d’évacuation d’urgence, un centre de transit des refugiés et demandeurs d’asiles implanté dans la commune rurale de Hamdallaye, à une trentaine de kilomètre de Niamey. Créé en 2019, ce centre accueille actuellement 306 ménages, soit 432 pensionnaires pour une capacité d’accueil de près de 600 personnes. M. Ayouba Abdourahamane est allé s’enquérir des conditions de vie des pensionnaires du centre, écouter leurs préoccupations ainsi que celles des autorités locales, administratives et coutumières et de la cohabitation entre les refugiés et la population locale.
Le Secrétaire général adjoint du Ministère de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de l’Administration du Territoire était accompagné dans ce déplacement par le conseiller technique du Premier ministre, les cadres dudit Ministère, les autorités administratives locales et coutumières, le représentant du HCR, M. Emanuel Gignac. Ce village humanitaire dispose de logements, d’un centre de formation professionnel, sportif et d’une infirmerie. La plupart des réfugiés jeunes hommes et femmes ont été rapatriés de la Libye via Agadez. Ils sont de diverses nationalités dont la plupart proviennent de l’Afrique de l’Est, notamment du Soudan et de l’Erythrée, mais aussi des pays d’Afrique centrale comme le Cameroun. Il y a très peu de ressortissants de l’Afrique de l’Ouest. Plusieurs préoccupations ont été soulevées notamment l’ouverture du couloir humanitaire, l’accélération du traitement des dossiers et la difficulté de leur identification.
Lors de cette visite, le Secrétaire général adjoint du Ministère de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de l’Administration du Territoire, M. Ayouba Abdourahamane a expliqué que le but de ce déplacement est de s’enquérir des conditions de vie des réfugiés et demandeurs d’asiles au niveau de ce centre créé suite à un accord entre le gouvernement du Niger et les partenaires, notamment le HCR. « Cette visite entre également dans le cadre du respect des engagements du Niger vis-à-vis de ces partenaires et aussi des droits de l’Homme. Elle nous a permis de constater comment cette communauté étrangère vit en harmonie avec la population autochtone. Ce que nous voulons de cette communauté étrangère, c’est surtout le respect des lois et règlements du Niger ainsi que les conventions qui nous lient », a-t-il indiqué.
Répondant à la préoccupation relative au couloir humanitaire, le représentant du HCR, M. Emanuel Gignac a précisé que cette année, la République d’Italie a manifesté son intérêt d’accorder 80 places. Toutefois, il a exprimé son engagement à poursuivre le plaidoyer afin d’avoir d’autres places supplémentaires. A propos de certains engagements, M. Emanuel Gignac a dit que cela entre dans la démarche du projet de faire bénéficier la population autochtone de certains avantages dont la formation, la prise en charge sanitaire des premiers soins. « Nous devons faire un investissement intelligent, c’est-à-dire s’inscrire dans la durée en faisant en sorte que dans l’avenir, le centre permette à l’Etat du Niger d’initier d’autres actions sociales une fois cette question de réfugiés réglée », a-t-il déclaré. Le représentant du HCR a souligné que deux ambulances sont à la disposition de l’infirmerie. Elles assurent l’évacuation au besoin en fonction de l’appréciation du médecin.
De leur côté, les refugiés ont exprimé leur reconnaissance envers le peuple nigérien qui, grâce à sa solidarité et son hospitalité légendaires, les a accueillis. Selon eux, ce centre leur a donné redonné le sourire et leur a permis d’espérer. Toutefois, ils ont soulevé quelques préoccupations dont la nécessité de l’ouverture du couloir humanitaire, et l’accélération du processus de traitement des dossiers des demandeurs d’asile.
Mamane Abdoulaye (ONEP), Envoyé spécial