« Toute la substance de l’ambition n’est que l’ombre d’un rêve ». Cette pensée de W. Shakespeare trouve tout son sens chez le jeune para-taekwondoïste Idé Oumarou Jabirou qui a rêvé de se qualifier pour les Jeux Olympiques Paris 2024. Et ; comme le feu de l’ambition une fois allumé ne se s’éteint presque jamais, Jabirou se fixe l’ultime objectif d’amener la médaille d’or en Para-Taekwondo des Jeux Olympiques de Paris 2024 à Niamey. Mais, il a besoin d’une bourse pour peaufiner sa préparation pour ces J.O. Ses camarades Alfaga et Maharana se préparent aux Etats-Unis, pendant que lui est toujours à Niamey, faute de bourse.
Né le 7 octobre 1999 à Niamey, Idé Oumarou Djabir est un jeune athlète et étudiant en 2ème année d’Agronomie à l’Université Abdou Moumouni de Niamey qui tente de se frayer un chemin dans le Para-Taekwondo, une spécialité de Taekwondo exclusivement réservée aux personnes en situation de handicap. Amputé d’un bras, Jabirou a commencé à pratiquer le para-taekwondo en 2016 sur invitation de maître Show.
Chétif et toujours souriant, catégorie K44, d’une taille de 1m 70, Jabirou a une performance de 3ème ranking africain. « C’est mon grand-père, maître Show qui m’a instruit d’aller pratiquer le Taekwondo. Au début, je n’étais vraiment pas intéressé. Je suis plutôt préoccupé par mes études. C’est lors du Championnat d’Afrique du Para-Taekwondo qui s’est tenu à Niamey que j’ai pris goût. C’est en ce moment que j’ai commencé à m’entrainer véritablement pour préparer les compétions et tirer à ce championnat » rapporte le jeune athlète.
Pour les compétitions qualificatives pour les Jeux Olympiques et Paralympiques 2024, ils étaient 3 à représenter le Niger pour le compte du Para-Taekwondo, du 7 au 14 février dernier à Dakar. Après avoir affronté les combattants du Mali, de l’Egypte et du Maroc, Jabirou tire sa carte blanche pour les JO de 2024. « J’ai affronté trois pays. Mon premier combat, c’était avec un malien. Vous savez, en Taekwondo, les premiers combats sont toujours difficiles. Au début, c’était trop serré pour moi. Mais après j’ai pu décoder ce combat avec un KO à la fin. Avec l’égyptien, le combat était si simple pour moi. En finale, j’ai affronté un champion du monde. J’étais en train de perdre le combat et mon adversaire a pris un carton rouge sur moi. Et j’ai remporté la finale. Ce combat m’a beaucoup marqué car, il m’a permis de comprendre qu’il me reste encore des défis à relever. Il me faut trouver un centre pour intensifier le travail afin de me mettre au diapason de ma catégorie » explique le qualifié qui s’inspire de ses idoles Maharana et l’américain Carl A. Nickolas.
Depuis son retour de Dakar, il ne se repose plus. « Mon ambition c’est de participer aux Jeux Olympiques pour défendre l’honneur et la dignité du peuple nigérien, de faire retentir l’hymne national sur les plateaux mondiaux. Pour ce faire, Je souhaite rejoindre mes compatriotes Alfaga et Noureddine qui sont déjà aux Etats Unis pour des stages afin de mieux préparer les jeux Olympiques », affirme Jabirou, remerciant tous ceux qui ont contribué à sa participation au tournoi qualificatif.
Les spécialistes du sport savaient qu’en Taekwondo on ne récolte que ce qu’on a semé, en intensifiant les entrainements dans des centres de renom. C’est pourquoi, des voies se lèvent pour plaider une bourse au profit de Jabirou pour une meilleure participation aux Jeux Olympique de Paris 2024. Les deux autres Nigériens qualifiés, notamment Abdoul-Razak Alfaga et Noureddine ont directement continué leurs chemins après les qualifications sur les Etats Unis pour mieux préparer les échéances des JO. « Nous demandons au responsable de la fédération, aux structures qui accompagnent l’Etat dans le domaine des sports, au ministère en charge des sports et au-delà, le Président du CNSP, Chef de l’Etat, d’instruire les services compétents à offrir une bourse à Jabirou lui permettant de rejoindre ses compatriotes qualifiés à l’étranger » ,a plaidé M. Amadou S. Ibrahim, chef de la délégation nigérienne au tournoi qualificatif pour les Jeux Olympiques et Paralympiques.
Abdoul-Aziz Ibrahim (ONEP)