Titulaire d’une maîtrise en chimie à la faculté des sciences et techniques de l’université Abdou Moumouni, Idé Souley est un technicien supérieur chimiste à la retraite. Âgé de 67 ans, cet homme, loin de rester se prélasser en longueur de journée comme bon nombre des retraités, a décidé de mettre ses connaissances acquises au service de sa communauté. C’est pourquoi il a créé l’entreprise Faba Fala incubée au Centre Incubateur de l’Université Abdou Moumouni (CIUAM).
L’entreprise Faba Fala (secours à vil prix ou à moindre coût) est spécialisée dans la production des médicaments naturels et produits pharmaceutiques à base de plantes, des produits en poudre ou en vrac dans des gélules ou des infusettes. Malgré son âge et comme tout entrepreneur, monsieur Souley a décidé d’apporter à nouveau sa pierre à l’édifice afin de lutter efficacement contre le chômage en employant des jeunes, tout en s’auto-employant lui-même. « Je travaille seul, mais je travaille de temps en temps avec un assistant temporaire qui apprend avec moi. J’ai formé et je forme toujours des jeunes dans ce domaine » a-t-il souligné.
Pour monsieur Souley, l’idée de son entreprise est le fruit d’un constat, celui des effets néfastes et dangereux des produits de synthèse. « C’est ce qui m’a poussé à me lancer dans ce domaine. Je me suis dit qu’étant chimiste et selon mes constats d’une part au niveau de ce qu’on consomme comme produits de synthèse, il y a excès d’effets indésirables. D’autre part, nos parents qui vendent ces produits sans avoir la maîtrise de leurs méfaits », a-t-il fait savoir. Il a précisé que les produits de synthèse, surtout ceux qui sont d’origine douteuse, posent des problèmes de santé publique à long terme. Or les produits naturels soignent, mais ils ont un problème de dosage, de limite de toxicité. On doit juste savoir les doser. C’est pourquoi, selon lui, il faut connaître ces plantes dans leur toxicité et dans leur composition chimique pour une utilisation efficace. A entendre l’entrepreneur, son objectif à travers cette initiative, c’est de mettre à la disposition de la clientèle des produits bien dosés avec une utilisation modernisée.
En effet, comme toute initiative, celle de M. Souley fait face à plusieurs difficultés notamment liées entre autres à l’autorisation de la part du Ministère de la Santé publique, au manque d’entités qui se chargent de ce domaine. La seule entité, c’est la Faculté des sciences et techniques de l’Université Abdou Moumouni qui, elle-même, manque de matériels fiables. Enfin, « nous faisons face à un problème de confiance, parce que les premiers qui ont servi dans ce domaine, distribuaient empiriquement. Ce qui fait que quand nous proposons nos produits, on ne nous fait pas trop confiance », s’indigne-t-il.
Monsieur Souley profite de ce cadre enfin pour lancer un appel pressant à l’endroit de la jeunesse, celui de prendre conscience des exigences du moment. « Les jeunes n’ont qu’à oser pour changer le cours de leur vie, de leur histoire, ils doivent agir d’eux-mêmes. C’est à la jeunesse de relever le défi en créant, en innovant. Il faut se faire petit pour enfin grandir dignement. Les jeunes doivent mettre en application ce qu’ils ont appris sur les bancs, peu importe le domaine. L’entrepreneuriat est aujourd’hui la seule façon de s’envoler afin d’atteindre l’autonomie financière et économique », a-t-il conclu.
Abdoul Aziz Issoufou Stagiaire