Depuis les fortes pluies du 30 août 2024, suivies par d’autres précipitations importantes sur la ville déjà dévastée par la furie des eaux de pluies, la Nigérienne Des Eaux (NDE) est à pied d’œuvre pour assurer la continuité de la fourniture en eau potable dans la ville de Maradi. Pour faire face à la situation de crise quasi-permanente, cette société publique enchaine les réunions au niveau régional afin de mieux encadrer les équipes sur le terrain et prioriser les interventions de manière optimale.
Les dommages causés par les orages du vendredi saint sur les conduites d’eau potable dans la ville sont spectaculaires : l’érosion soudaine causée par les courants d’eau laisse apparaitre les tuyaux de distribution préalablement enfouis dans le sol. Par endroits, les conduites sont cassées, voire emportées par les torrents. Pour Ali Laouali Ismaël, Chef d’Exploitation de la Nigérienne Des Eaux à Maradi, c’est une première pour sa société de faire face à autant de dégâts simultanément dans plusieurs quartiers de la ville de Maradi.
Rétablir rapidement la distribution de l’eau potable
« Là où les conduites ont été emportées, l’eau se répandait partout. Cette eau, mélangée à l’eau de ruissellement pouvait avoir un grand impact sur les quartiers. On était donc conscients qu’il fallait y remédier rapidement », explique le Chef d’Exploitation de la Nigérienne Des Eaux à Maradi. Il fallait isoler rapidement les conduites cassées, tout en minimisant les perturbations sur la distribution de l’eau potable. Dans un communiqué diffusé urgemment, la société informe le public de la gravité de la situation et des efforts déployés.
Alors que la pluie continuait de s’abattre sur la ville, occasionnant ainsi de plus en plus de dommages, la NDE de Maradi sonne la mobilisation générale dans ses rangs et se met aussitôt en situation de crise. « On a réagi promptement. J’ai même appelé des collaborateurs qui étaient en congés pour venir nous soutenir. Bien que la crise soit survenue en début de weekend, cela n’a pas empêché à ce que nos collaborateurs réussissent à maintenir le réseau de distribution d’eau potable fonctionnel », ajoute-t-il.
Payer ses factures et comprendre le système de facturation
M.Ali Laouali Ismaël, Chef d’Exploitation de la Nigérienne Des Eaux à Maradi, exhorte la population de Maradi à payer ses factures à terme échu car, c’est la disponibilité de cette ressource financière qui permet à la NDE d’assurer un service continu et surtout, de pouvoir entreprendre des actions d’urgence en cas de besoin. Le cas des inondations à Maradi a surement éveillé les consciences dans la capitale économique du Niger. « L’eau, elle est gratuite. Ce que la NDE vend, c’est le service, c’est-à-dire la potabilisation de l’eau, le stockage et le transport. C’est ça que nos clients paient. Mais l’eau en tant que telle, boisson naturelle, elle est gratuite …… C’est donc le service que le client paie », explique M. Ali Laouali Ismaël. Cet éclaircissement permet de sensibiliser les consommateurs sur l’utilité de ne pas accumuler délibérément les factures impayées.
Malgré l’augmentation du coût du service autour de la distribution de l’eau potable, ce cadre fait savoir que la Nigérienne Des Eaux a jugé utile de ne rien changer à la facturation de ses services. « Cette année, j’ai rencontré des clients, et même des journalistes qui m’ont approché pour savoir si on a augmenté nos tarifs. Non, on n’a pas augmenté le prix », dit-il. Il conseille aux usagers de considérer d’autres facteurs, surtout les fuites, qui peuvent impacter leur consommation sans qu’ils le sachent.
Continuer les travaux de reparation du réseau, malgré les défis
« Actuellement, on est en train de rétablir tous les points qu’on a isolés. Je peux vous dire presque 70% qu’on a pu rétablir, c’est à dire que l’eau est entrain de circuler normalement et presque tous les abonnés qui ont été isolés dans cette période ont de l’eau » souligne le technicien, huit (8) jours après les inondations. Les travaux continuent sur le terrain et tout rentrera dans l’ordre, a poursuivi le Chef d’Exploitation de la Nigérienne Des Eaux à Maradi.
Souleymane Yahaya (ONEP), Envoyé Spécial