Pour mieux répondre aux défis causés par les inondations de cette année qui touchent une grande partie du territoire, le Gouvernement du Niger a initié des rencontres avec les institutions qui sont à mesure d’apporter leur aide dans la prise en charge des sinistrés. Le vendredi 11 septembre, le ministre de l’action humanitaire, M. Laouan Magagi, s’est entretenu dans ce sens avec les Directeurs des entreprises et sociétés des secteurs publics et privés. A la suite de cette rencontre tenue en présence des ministres de l’hydraulique et du commerce, les Directeurs entreprises et sociétés ont reconduit par acclamation le Directeur Général de la Nigelec à la tête de leur comité de soutien aux victimes de catastrophes.
A l’ouverture des échanges, le ministre de l’action humanitaire, M. Laouan Magagi, a rappelé que depuis 2012, le Niger a connu de grandes inondations qui ont amené le gouvernement à prendre des décisions qui permettent aujourd’hui de réduire les risques de catastrophe. « En 2012 nous étions à la côte 620 cm qui est la côte d’alerte rouge du fleuve Niger et en 2019 nous avons atteint 638 cm, soit 18 cm au-dessus de la côte alerte rouge. Malheureusement cette année nous avons atteint la côte 700 cm, soit 80cm de plus que la côte d’alerte rouge », a-t-il expliqué, tout en précisant que ces inondations interviennent en moyenne une année sur deux.
Cette année, les inondations ont touché les 8 régions du Niger d’où l’urgence pour le Gouvernement, selon le ministre de l’action humanitaire, de réunir rapidement les conditions pour venir en aide aux populations sinistrées et de bénéficier du soutien des directeurs des sociétés publiques et privées. « Nous avons plus de 350.000 personnes sinistrées cette année. Il y’a des pertes sur les aménagements hydro-agricoles. Plus de 3.000 hectares de cultures irriguées et plus de 6.000 hectares de cultures pluviales sont hypothéquées à cause de ces inondations », a indiqué le Ministre de l’action humanitaire.
Le Directeur Général de la Protection Civile au Niger a animé un exposé à l’attention des directeurs des sociétés sur le plan intégré de réponse contre les inondations. Ce plan a été élaboré sur instruction de Son Excellence le Président de la République. Il contient des mesures urgentes à mettre en œuvre pour venir en aide aux sinistrés et des mesures structurelles qui permettront de mieux gérer et mieux prévenir ces inondations dans un proche avenir. Cet exposé succinct qui a permis de constater que la ville de Niamey qui bénéficie d’une large couverture médiatique sur les inondations, occupe la quatrième place du pays devant les régions de Maradi, Tahoua et Niamey.
A la fin de la rencontre, le Directeur Général de la SOPAMIN, M. Hama Zada, a confié à la presse que chacun des directeurs a compris la gravité de la situation et le devoir personnel et sociétal de réagir rapidement. « Il est vrai que la situation à laquelle nous faisons face en ce moment est une première en termes de dévastation, il est aussi vrai que nous avons acquis de l’expérience dans le passé en mettant en place un comité qui, depuis des années, a bien travaillé dans l’urgence et avec efficacité », a-t-il dit. Aussi, le comité de soutien aux victimes de catastrophes qui avait été mis en place par les directeurs et présidé par le Directeur Général de la Nigelec a été reconduit.
Le Directeur Général de la SOPAMIN a affirmé que tous les signaux sont au rouge et qu’il y a plusieurs fronts sur lesquels il faut se battre simultanément. « C’est pourquoi je pense qu’il faut rester serein, aller vite mais bien pour que de façon raisonnable et efficace, nous puissions faire quelque chose pour soulager les peines des populations en détresse », a-t-il ajouté. M. Hama Zada a enfin indiqué que la reconduction du comité de soutien aux victimes de catastrophes permet de gagner en temps et d’éviter les hésitations dues aux réalités de gestion interne propre à chaque société.
Pour l’heure, la Société d’Exploitation des Eaux du Niger (SEEN), a déjà acheté pour 250 millions de francs CFA, de matériels qui arriveront au Niger dans la semaine. Ce matériel de haute technologie permettra vers la fin de la semaine, de produire 300.000 litres d’eau potable par jour. A la fin de la crise des inondations, assure la SEEN, le matériel restera au Niger pour répondre à d’éventuelles crises qui nécessiteront la production rapide d’eau potable.
Souleymane Yahaya(onep)