
Une vue de la table de séance
La dotation de l’espace de ses pays membres en énergie, notamment électrique demeure au centre des réflexions de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). C’est dans ce contexte que se tient à Niamey, depuis hier, le 8ème forum régional sur la régulation de l’électricité de la CEDEAO sous le thème ; « Construire des marchés de l’électricité compétitifs : impératifs de régulation dans le contexte mondial et régional ». L’évènement est couplé à la célébration des 15 ans d’existence de l’Autorité de Régulation Régionale du Secteur de l’Electricité de la CEDEAO (ARREC).
A l’ouverture officielle des travaux du Forum, le ministre d’Etat, ministre de l’Energie et des Energies Renouvelables M. Ibrahim Yacoubou a affirmé que l’approvisionnement en quantité et en qualité suffisante en électricité est une condition nécessaire pour le développement économique et social d’un pays. « Les statistiques montrent que la consommation d’électricité est fortement corrélée avec la richesse et un faible accès aux services énergétiques modernes est également le reflet du niveau de pauvreté d’un pays », a-t-il relevé. La disette énergétique qui prévalait dans la plupart des Etats membres a, selon lui, motivé la CEDEAO à affiner sa politique énergétique par la création d’un marché régional de l’électricité.
Pour le ministre d’Etat Ibrahim Yacoubou la construction d’un vrai marché commun d’électricité est un processus long et complexe qui a su allier, dans l’espace de la CEDEAO, développement des interconnexions électriques et dimension institutionnelle afin de gérer efficacement les transactions entre les Etats membres. Il a rappelé que les assises de Niamey qui se veulent une plateforme d’échanges des acteurs institutionnels opérationnels du marché régional de l’électricité, permettra aux participants d’évaluer le chemin parcouru dans sa mise en œuvre, de capitaliser les meilleures pratiques et les solutions politiques et règlementaires possibles, ainsi que de réévaluer et relever les défis qui entravent l’établissement d’un marché régional de l’électricité « ouvert, compétitif, attractif et concurrentiel ».
M. Seidiko Douka, Commissaire infrastructure, mine, énergie et digitalisation de la CEDEAO, a expliqué que le développement du marché régional de l’électricité de l’organisation régionale au cours des 15 dernières années, témoigne de l’engagement collectif de ses membres, de leur collaboration et de leur détermination. « Continuons, a-t-il plaidé, à renforcer nos partenariats, à favoriser le dialogue et à prendre des mesures audacieuses pour renforcer la vision d’une politique énergétique harmonisée et d’une Afrique de l’Ouest prospère ». M. Seidiko Douka s’est également félicité de l’interconnexion effective des réseaux électriques des 14 pays intercontinentaux et a annoncé l’interconnexion des 2 pays restants avant la fin de cette année.
Le choix du thème de cette année, a déclaré M. Ibrahim Nomao, Directeur général de l’Autorité de régulation du secteur de l’énergie (ARSE) au Niger, annonce le chemin qui reste à parcourir pour chaque pays membre aux niveaux national et régional, pour la réalisation d’un marché régional électrique ouvert, attractif et concurrentiel. « Notre pays le Niger s’est engagé, depuis quelques années dans le processus pour sa participation au marché régional de l’électricité dans lequel il a tout intérêt au regard des défis majeurs à relever dans le secteur électrique national, pour satisfaire les besoins des populations nigériennes en énergie électrique. Dans ce processus, l’Etat a fourni d’énormes efforts qui caractérisent sa volonté d’être partie prenante dans ce marché », a souligné M. Ibrahim Nomao.
Pour sa part, le président de l’Autorité de régulation régionale du secteur de l’électricité de la CEDEAO, M. Kocou Laurent R. Tossou, s’est réjoui du rôle central joué en 15 ans par cette autorité dans la promotion du développement du marché régional de l’électricité de la CEDEAO. Les progrès technologiques et les préoccupations liées au changement climatique et la demande croissante d’énergie durable et abordable, a-t-il dit, remodèlent le secteur de l’énergie à un rythme sans précèdent. En tant que régulateur régional, a ajouté le président de l’ARREC, il est du devoir de cette autorité de s’adapter à ces évolutions, de saisir les opportunités qu’elles présentent, et de relever les défis qu’elles engendrent.
Le 8ème forum régional sur la régulation de l’électricité de la CEDEAO clôturera ses travaux cet après-midi. Il est co-organisé par l’Autorité de régulation du secteur de l’énergie (ARSE) et la Société nigérienne d’électricité (NIGELEC), avec le soutien du Ministère nigérien de l’Energie et des Energies Renouvelables.
Souleymane Yahaya (ONEP)