Au Niger, la jeunesse représente plus de la moitié de la population. Elle est donc un acteur clé du développement du pays. En effet, selon le rapport du programme de coopération entre le Niger et l’UNICEF 2019-2021, la population nigérienne est estimée à plus de 20 millions d’habitants essentiellement jeune. Cependant, cette jeunesse est confrontée à de nombreux défis, notamment le chômage, la pauvreté et le manque d’opportunités pour cause de la faiblesse du secteur privé.
De nombreux jeunes nigériens se laissent dominer par les loisirs. Ils passent leur temps à ne rien faire dans des fadas. Cette attitude est due souvent au manque d’opportunités économiques et à la désillusion pour certains de leurs choix. A contrario, il y a aussi de nombreux jeunes nigériens qui sont engagés dans les activités constructives. Ils travaillent dur pour trouver un emploi, créent leurs propres entreprises ou s’impliquent dans la vie communautaire. Ils sont animés par le désir de participer au développement de leur pays.
Les jeunes promoteurs des Start-ups nigériennes sont de plus en plus nombreux à faire des innovations. Ils développent des solutions dans des domaines variés tels que la santé, le commerce, l’agriculture. Cela est visible lors des concours de E-Takara organisés chaque année et qui mettent en lumière les meilleures applications récompensées par l’Agence Nigérienne de la Société de l’Information (ANSI). Les jeunes artistes nigériens sont également très actifs. Ils font rayonner la culture nigérienne à travers le monde entier. Les jeunes engagés dans des actions communautaires œuvrent pour améliorer les conditions de vie de leurs concitoyens et pour assurer leur pain quotidien. Ils sont presque dans tous les domaines à faire des prestations citoyennes, notamment dans l’enseignement.
A titre illustratif, le jeune Abdourahamane a développé une plateforme digitale qui donne la possibilité aux utilisateurs de créer gratuitement leur boutique en ligne et de publier leurs articles eux-mêmes. Les clients peuvent consulter tous les articles publiés par le boutiquier puis contacter le vendeur à travers des liens de contact WhatsApp, e-mail et facebook du boutiquier. « Cette plateforme est la résultante d’un besoin qui est là. Il nous fallait avoir notre propre système e-commerce qui fonctionne et qui reflète notre réalité sociale », a affirmé le concepteur. Concernant les difficultés rencontrées, le jeune porteur du projet évoque, entre autres, le manque de confiance des Nigériens à l’idée d’une plateforme numérique et le manque des moyens financiers et matériels. « Nous ne sommes que des étudiants avec une idée qui est là. On fonctionne pour ainsi dire par bricolage », a-t-il expliqué, ajoutant que l’Etat doit écouter les jeunes, leur faire confiance et évaluer leurs projets.
Parlant des actions communautaires, il faut dire que les étudiants en science de la santé ont initié une association dénommée l’amicale ‘’Bani/Lahiya’’, qui est une association à but non lucratif regroupant tous les étudiants en médecine, pharmacie, technicien supérieur et ceux des écoles de santé qui désirent y adhérer en vue de défendre une cause commune, une des plus nobles : la santé des populations. « L’amicale est engagée à œuvrer pour une meilleure couverture sanitaire. De ce fait, depuis 2012, l’Amicale organise de façon rotative des caravanes médicales dans les départements respectifs des régions sur les thèmes qui constituent de véritables problèmes de santé publique dans notre pays. Durant ces caravanes nos populations bénéficient de campagnes de sensibilisation, des dépistages, des consultations médicales, des dons de médicaments et des compléments alimentaires », a confié le président de l’association pour la région de Dosso, Mohamed Seyni Hamani. « Outre son caractère humanitaire, l’amicale intervient aussi sur le plan académique à travers des conférences, des exposés, des cours de soutien, des travaux pratiques », a- t-il ajouté.
Comme toute association, l’amicale rencontre quelques difficultés. « Comme c’est un travail de terrain, nous avons le problème d’hébergement, de transport et même financier », a expliqué le président de l’association. Pour bien mener leurs activités, le président de l’association, M. Mohamed Seyni Hamani a lancé un appel à l’endroit des autorités. « La création d’une cellule au profit des associations caritatives qui œuvrent dans le domaine humanitaire, pour que les partenaires puissent faire confiance à l’amicale, et que les médecins pendant leurs vacances puissent accompagner les jeunes est souhaitable », a–t-il conclu.
Moumouni Saley Daba (Stagiaire)