La Première Dame, Dr. Lalla Malika Issoufou, a parrainé mercredi dernier, à Niamey, la journée dédiée aux femmes et aux filles victimes de violence basée sur le genre. C’est une rencontre organisée à l’initiative de l’ambassade du Grand-Duché du Luxembourg auprès de la République du Niger, en partenariat avec l’ONG SOS Femmes et Enfants Victimes de Violence Familiale (FEVVF) et UNFPA à travers l’initiative ILLIMIN. Il s’agit d’une journée de plaidoyer en vue de la préparation de la deuxième édition de la semaine d’action et de mobilisation pour la réduction des risques liés aux
violences basées sur le genre.
Les violences basées sur le genre au Niger restent persistantes, selon une étude de 2015, réalisée par UNFPA ; le taux de prévalence national est de 28%. Ensuite, il a été ressorti que les adolescents de 10 à 14 ans courent aussi des risques de subir le type de violence, au cours de leur vie. En effet, face à un défi révélé par tant d’autres études, «on assiste dans nos sociétés à une banalisation de ce phénomène par les différents acteurs publics; une méconnaissance des voies de recours et une faible prise en compte du fléau.», a relevé la Première Dame, Dr Lalla Malika Issoufou, dans son discours prononcé lors de la rencontre. Dans cette logique, «si ces violences sont pensées comme les produits des inégalités de genre, alors il faut, pour les résoudre, parvenir à l’égalité de genre», a-t-elle déclaré. Ainsi, la première dame a indiqué que les perspectives de la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles est partie intégrante de l’agenda national de protection des droits des femmes. En ce sens, Dr. Lalla Malika Issoufou s’est référée à la conclusion du discours de SE Issoufou Mahamadou, lors du 31ième sommet de l’Union Africaine, qui disait que « les actions que nous avons engagées, au Niger, consistent à changer la situation socioéconomique des filles et des femmes, relativement à l’éducation, à la santé, à leur rôle dans l’économie et à la prise de décisions. Ces trois secteurs sont, en effet, ceux dans lesquels existent les défis les plus persistants, pour réaliser l’objectif d’une participation adéquate des femmes au développement dans notre pays». Poursuivant son allocution, la Première Dame a, dans le même ordre d’idées, salué et encouragé les efforts de l’ONG SOS FFVVF, notamment pour l’initiative pertinente de la semaine d’Actions et de Mobilisation pour élimination des risques liés aux violences faites aux femmes et aux filles. Par ailleurs, les efforts de l’ONG SOS FFVVF au service de la protection des droits de la femme lui ont valu le titre du récipiendaire du premier Prix International sur l’Egalité du Genre, bien avant la toute première édition de la semaine dite d’Action et de Mobilisation (du 19 au 25 Novembre 2017). Il s’agit d’un prix, d’après Dr. Lalla Malika Issoufou, initié par le gouvernement finlandais au mois de mars 2017, dont l’ONG a été honorée suite à la sélection faite par la Chancelière
allemande, Angela Merckel.
Présente à la rencontre, ce même jour de son accréditation au Niger, l’ambassadrice luxembourgeoise, SE Mme
Nicole Bintner Bakshian, s’est réjouie de la noble occasion, marquant son
premier acte officiel. «Je suis particulièrement honorée et fière que je peux dédier mon premier acte officiel dans mes nouvelles fonctions à ce qui me tient spécialement à cœur: les femmes et les enfants, et surtout la lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants», a-t-elle exprimé. C’est ainsi qu’elle a adressé ses vifs remerciements à la Première Dame, Dr. Lalla Malika Issoufou pour la cause si importante qui lui est offerte de faire son début de mission dans notre pays un moment fort, un moment d’engagement. Mme Nicole a par la suite profité pour retracer les liens de coopération de nos deux pays ; «cela fait bientôt 30 ans que le Niger et le Luxembourg ont tissé les liens étroits de coopération au développement, qui se sont renforcés à tel point de faire de la République du Niger le principal partenaire de la coopération luxembourgeoise». Revenant à l’ordre du jour, la nouvelle ambassadrice a affirmé que «la violence à l’égard des femmes et des filles constitue l’une des violations des droits de l’homme la plus répandue et la plus dévastatrice dans le monde. Ces violences se produisent malheureusement dans le monde entier à travers toutes les générations, nationalités, communautés et sphères de la société, sans distinction d’âge, d’origine ethnique, de handicap ou d’autres caractéristiques». De ce fait, «il est de notre devoir à nous tous de nous mobiliser pour y mettre un terme», a-t-elle soutenu.
Quant à la présidente de l’ONG SOS Femmes et Enfants Victimes de Violence Familiale (FEVVF), Mme Mariama Moussa, elle a d’abord dressé le bilan de la première édition de la semaine d’action et de mobilisation. En effet, l’édition 2017 a poursuivi trois axes, à savoir: la cohésion sociale et le dialogue entre les générations et entre les différentes couches sociales des communautés; la levée du tabou autour des questions de violences basées sur le genre ; et une meilleure compréhension du concept et de la problématique des VBG. Ce faisant, les sessions de dialogue communautaire se chiffrant à 70 ont permis, selon la présidente de l’ONG, de toucher directement 5 576 personnes, dont 4 030 femmes et 1 546 hommes et indirectement plus de
10 000 personnes à travers le pays par le relais des médias. Pour le compte de l’édition 2018, Mme Mariama Moussa a annoncé toute une panoplie d’activités contenues dans l’agenda de la campagne de sensibilisation qui couvrira l’ensemble des huit régions du pays.
D’autre part, la rencontre a été marquée par deux témoignages. Le premier a fait cas d’une adolescente victime de violence liée au genre. Et le deuxième, suivi par vidéo-projection, a concerné une femme vulnérable qui a bénéficié d’accompagnement de l’initiative ILLIMIN. Cette dernière a pour mission le renforcement des compétences nécessaires des jeunes filles afin qu’elles puissent prendre leurs propres décisions dans la vie courante et pour qu’elles puissent se protéger des mariages et grossesses précoces. C’est une initiative de l’UNFPA, qui bénéficie de l’appui de la coopération luxembourgeoise depuis 2016.
Mahamane Chékaré Ismaël
(Stagiaire)