Le 26 mai dernier, à l’issue de longues heures de débats qui ont suivi la présentation par le Premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou de la Déclaration de Politique Générale (DPG) du gouvernement devant l’Assemblée nationale, les députés nationaux lui ont donné quitus par un vote massif pour la mise en oeuvre de son programme de gouvernement. Concernant la culture, c’est dans l’axe 6 de la DPG intitulé «exploitation des potentialités économiques, qu’est énoncé l’engagement du gouvernement pour le secteur sous le quinquennat du Président Mohamed Bazoum.
L’engagement exprimé par le gouvernement concernant le domaine des Arts et de la Culture vise selon les termes de la Déclaration de Politique Générale (DPG ) à «impulser la relance de l’économie culturelle et créative à travers la promotion des valeurs culturelles positives pour un changement social et comportemental, le développement de la production artistique notamment dans les domaines du cinéma, de l’édition, de la musique et des arts plastiques, et la valorisation des éléments du patrimoine culturel, des sites historiques, des musées et des monuments». On peut ainsi considérer que le gouvernement entend promouvoir «l’économie culturelle et créative» c’est-à-dire (s’) investir pour l’émergence de ce que l’on peut désigner au-delà des débats d’école «les secteurs d’activité ayant comme objet principal la création, le développement, la production, la reproduction, la promotion, la diffusion ou la commercialisation de biens, de services et activités qui ont un contenu culturel, artistique et/ou patrimonial».
Il y a alors de quoi s’enthousiasmer car, cela dénote d’abord d’une vision qui va au-delà du regard folklorique que les uns et les autres portent sur les arts et la culture. Ce qui fonde aussi à se réjouir, c’est que dans cette perspective le gouvernement entend entre autres, inscrire la culture dans le double objectif de génération de valeurs, de sens, d’identité et de richesse, d’emploi. Ainsi tout en permettant aux acteurs du domaine de vivre de leurs activités, le développement de la production artistique, la conservation et la valorisation du patrimoine culturel, peut contribuer à atteindre l’objectif de promotion des valeurs culturelles positives pour un changement social et comportemental auquel les autorités appellent de leurs voeux. En effet, quand elles fonctionnent véritablement, les industries culturelles et créatives sont sources d’emplois, de richesses et peuvent contribuer à valoriser l’éducation et la transmission du patrimoine, de l’histoire.
Les objectifs sont réalisables. Mais c’est à l’aune des résultats que l’engagement pris sera apprécié. En d’autres termes, tout dépend des stratégies qui seront définies, des moyens qui seront mobilisés par l’ensemble des acteurs.
Pour ce qui est des artistes, des acteurs culturels, qui s’illustrent tant bien que mal, c’est leur créativité qui va générer des créations porteuses de valeurs, de sens et d’identité mais aussi compétitives à même de s’imposer sur le marché, de générer de richesse et d’emploi. Il ne faut pas éluder le rôle que les médias peuvent jouer, notamment des journalistes intéressés par la chose culturelle, les critiques d’oeuvres d’art, ou même les médiateurs culturels, qui peuvent être considérés comme des acteurs culturels à part entière. En effet, liens indispensables entre les professionnels de la culture et le grand public, ils doivent oeuvrer davantage à la promotion des oeuvres culturelles nigériennes. Entre les deux il y a le public nigérien dont l’attitude, (qu’il soit consommateur ou non des produits de ceux qui veulent vivre de leur créativité esthétique et artistique) est déterminante pour l’émergence et la viabilité d’une économie culturelle et créative au Niger.
Quant aux autorités, notamment les responsables du département ministériel en charge des arts et de la culture vers lesquelles tous les regards sont tournés, elles savent à quoi désormais s’atteler, avec l’engagement pris par le Chef du gouvernement à travers la DPG ainsi que les directives données par le Président de la République. Si le gouvernement veut développer et rendre viable l’ambitieux et salutaire programme d’industries culturelles et créatives, il ne peut faire l’économie des stratégies relatives aux politiques pour la créativité telles qu’elles sont recommandées par l’UNESCO. Il faudra ainsi faciliter l’accès aux financements ; améliorer l’infrastructure de production et développer les investissements ; améliorer les cadres réglementaires et juridiques ; développer les marchés internes et externes ; promouvoir la compétitivité ; renforcer les capacités, les ressources humaines…
Les grandes orientations étant données par le Chef du gouvernement en ce qui concerne le programme de l’économie culturelle et créative, il revient au ministère en charge de la culture de définir à court, mais aussi long termes, ses stratégies à ce sujet et se mettre à la tâche pour leur concrétisation.
Souley Moutari(onep)
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