
Une vue d’un aménagement rizicole
L’Agriculture est une activité qui occupe une place primordiale chez les jeunes de la commune rurale de Tanda, après l’élevage et la pêche. Beaucoup s’investissent dans ce domaine pour diverses raisons. Certains y voient une source de revenus durable, tandis que d’autres la pratiquent pour assurer efficacement leur sécurité alimentaire.
Selon les explications données par le chef de service agricole de Tanda, M. Oumarou Adamou, l’agriculture est d’une manière générale la mamelle principale de la commune rurale de Tanda. 90% de la population pratique cette activité. La campagne agricole dernière a débuté en mi-mai avec une forte pluviométrie qui avoisine les 1050 mm, avec une bonne production ; la récolte a été satisfaisante sur l’ensemble des cultures. Malheureusement, déplore le chef de service agricole, la forte pluviométrie a causé beaucoup de dégâts sur les cultures du riz, en particulier dans les bas-fonds.
Cette activité, a-t-il poursuivi, rapporte assez à la commune en termes d’économie. « Si vous prenez le riz par exemple, selon notre dernière estimation, la saison dernière, on a eu plus de mille (1000) tonnes de production. Sur chaque sac, une somme de 100 FCFA sera prélevée comme taxe municipale. S’agissant du nombre exact d’agriculteurs, au niveau de cette commune, presque toute la population pratique l’agriculture. Ceux qu’on peut quantifier des producteurs du riz, sont 4.262. En matière de culture fluviale, presque tous les ménages la pratiquent », a fait savoir le chef service.
En dehors de cette culture, a-t-il ajouté, la population pratique également la culture de contre saison. Divers produits sont cultivés à savoir le piment, la tomate, le chou, la laitue, l’aubergine, l’oignon, le maïs, et le moringa. Il y’a aussi le jardinage où les habitants mettent les agrumes comme la mangue, le tanjelos et autres. La culture du riz est l’activité phare au niveau de cette commune. « Pour la préparation de la campagne à venir, nous sommes en train de faire des appuis conseils en amont. Les producteurs sont en train d’apporter du fumier au niveau des champs pour enrichir les sols. Avec les organisations paysannes, nous sommes en train de procéder à des sensibilisations pour au moins contrecarrer ce qu’on a vécu l’année passée. Dans le même ordre d’idée, nous sommes aussi en train de chercher des partenaires à travers l’Etat pour nous appuyer en termes de semences améliorées pour pouvoir répondre efficacement au besoin de la population », a-t-il indiqué.
Parlant du développement de la riziculture, M. Oumarou Adamou a soutenu qu’elle est excellente parce que « nous avons environ 2500 hectares cultivables en riziculture. La campagne de contre saison passée, nous avons eu jusqu’à 1000 hectares emblavé en culture de riz, en hors aménagement. Dans le domaine de l’agriculture, les femmes contribuent à 20%. Elles ne s’adonnent pas à la culture, elles n’ont pas toujours la permission pour faire l’activité. Néanmoins, on a quelques productrices qui font le maraîchage », a-t-il souligné.
Malgré l’importance de l’agriculture dans la commune rurale de Tanda, les agriculteurs rencontrent certaines difficultés. « Nous avons un problème d’intrants, notamment les engrais, les pesticides. On a aussi un problème foncier, c’est-à-dire le conflit entre agriculteurs et éleveurs. Nous avons aussi observé quelques poches de sécheresse qui ont pu freiner le développement des cultures, et qui ont aussi occasionné des pertes dans la production, parce que cela a diminué par rapport aux années précédentes. L’année dernière, l’Etat a donné une subventionné en engrais qui a touché 750 bénéficiaires. Mais, on n’a pas eu un approvisionnement en pesticides pour pouvoir aider les producteurs », a-t-il reconnu.
Il a en outre lancé un appel à l’endroit de l’Etat afin qu’il puisse mettre des moyens à la disposition de la population de cette commune qui regorge de potentialités pour essayer d’occuper l’espace nécessaire pour contribuer à l’auto-suffisance alimentaire. Certes, présentement la Société du Riz du Niger (RINI) est en train d’appuyer la commune en engrais comme prêt aux producteurs. « Néanmoins, ils ont besoin des appuis en motopompes, en engrais, la construction des forages, parce que c’est tout un problème pour pouvoir accéder à l’eau, surtout pour ceux qui évoluent dans le domaine du maraîchage » souligne M. Oumarou Adamou.
Farida. A. Ibrahim (ONEP), Envoyée spéciale