Depuis mercredi dernier, les candidats aux examens du Baccalauréat, session 2021, se creusent les méninges en affrontant les différentes épreuves. Autrement dit, l’heure de vérité a sonné. Il se trouve que, cette année, ce face-à-face avec les épreuves se présente à eux dans un contexte particulier dominé par le ferme engagement des autorités de tutelle à jouer la carte de la crédibilité et de l’équité des examens. Aussi, en plus des dispositions pratiques prises par les responsables en charge de l’organisation pour faire en sorte que ces sessions ne soient entachées d’aucune irrégularité, la Haute Autorité à la Lutte Contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HALCIA), pour sa part, veille aux grains en déployant sur le terrain toute une armada d’agents ayant pour mission de garder un œil acéré et omniprésent sur tout le processus, jusqu’à la proclamation des résultats.
Pour instaurer et maintenir la rigueur dans le contrôle, tout le monde est d’accord ! Cependant, il ne faudrait pas perdre aussi l’autre côté de la chose pouvant apparaitre comme un revers de la médaille. En effet, le danger qu’on pourrait craindre, c’est que toute cette pression sur les candidats et de leurs examinateurs (surveillants et correcteurs des épreuves) ne se traduise pas par d’autres effets insoupçonnés, préjudiciables aux candidats. Par exemple, on n’est pas sans savoir que même pour certains candidats (même les brillants !), cette atmosphère ambiante de solennité pesante, à travers le va-et-vient intempestif de l’autorité que représentent ces ‘’hommes en gilet’’, peut-être source de panique, donc d’un échec annoncé.
Idem pour les correcteurs qui, devant toute cette pression, pourraient sombrer dans une irrésistible crainte d’être fichés comme étant des insidieux ‘’distributeurs’’ de notes gracieuses. Pour ces derniers, plutôt soucieux de ne être soupçonnés ou accusés d’un quelconque ‘’délit de complaisance’’, la tentation est forte d’en rajouter à la rigueur en serrant trop la…note ! L’enjeu étant de s’en laver les mains, certains seraient tentés de coincer les candidats. Ce sont là des aléas qui pourraient piper le jeu au détriment des candidats. Il faudrait donc en tenir compte en veillant aussi sur la crédibilité de certaines notes trop sévères.
Mais enfin, pour ceux des candidats qui se sont bien préparés l’échéance en trimant jour et nuit sur leurs livres et cahiers, cette atmosphère surchauffée de rigueur apparait comme un gage de réussite. Ce qui n’est pas tout à fait le cas de ceux qui, comme la cigale, ont passé toute l’année à chanter, à danser et à parlementer au sein des ‘’fadas’’, loin des livres et des cahiers. Ces derniers, une fois devant les épreuves, se retrouvent seuls face à leur destin. Car le fameux ‘’tuyau’’ sur lequel certains candidats pouvaient compter à une certaine époque, ne sera plus d’aucun secours pour eux. Le temps de la fraude est révolu, et désormais les postulants au précieux parchemin ne doivent plus compter que sur ce qu’ils ont enregistré et sauvegardé dans leur propre… ‘’disque dur’’.
Bonne chance à tous les candidats !
Assane Soumana(onep)