On ne finira jamais de décrier certaines pratiques néfastes, dont se rendent coupables certains de nos concitoyens, et qui frisent le refus manifeste du développement. C’est le cas typique de ces faits et actes très courants se traduisant par une détérioration délibérée des infrastructures routières chèrement acquises. Ces routes, faudrait-il le rappeler à ceux qui feignent de l’ignorer, sont construites à grands frais, non pas simple fantaisie, mais surtout parce que leur réalisation résulte d’une impérieuse nécessité pour la sécurité et le confort des usagers.
Hélas, certains compatriotes (ils sont malheureusement nombreux !) ne semblent pas bien mesurer l’importance de ces infrastructures, encore moins le devoir qui leur incombe de participer à leur protection contre les actions destructrices. Prenons par exemple le cas des routes latéritiques récemment rechargées et remises à neuf par les services de la ville de Niamey. Si pour les usagers, qui ont retrouvé le sourire en empruntant ces routes érigées dans différents quartiers de la ville, cette initiative des responsables de la Mairie mérite d’être saluée, certains riverains de ces pistes n’apprécient pas. Il y en a même qui y voient rouge. Sous prétexte que les automobilistes soulèvent trop de poussière dans leur quartier, beaucoup de gens n’ont pas hésité à s’armer de pioche et d’autres matériels de démolition pour lancer une vaste entreprise de détérioration de ces routes fraichement construites.
Le seul souci étant d’ériger des ralentisseurs censés freiner l’allure des usagers, ils ont, un peu partout, souvent à tous les 10 mètres, défoncé les routes en y creusant des trous béants qu’ils appellent ‘’cassis’’. Si encore, ce sont des cassis à dos-d’âne, on pouvait comprendre. Mais non !… Comme il est plus facile de creuser (donc de casser) que de construire, ils ont opté pour la solution la plus facile. Conséquence, partout, sur toutes les voies, vous verrez des trous béants sous forme de tranchée au travers de ces nouvelles voies latéritiques. Le résultat se passe de tout commentaire : à peine un mois après leur rechargement, la plupart de ces routes sont retombées dans l’abime avec des trous béants et des bordures défoncées partout. Le hic, c’est que même les routes butimées ne sont pas épargnées par certains citoyens qui, sans vergogne, y creusent des trous pour y placer des tuyauteries et autres câblages, sans jamais daigner reconstruire les parties endommagées.
On peut nous rétorquer que ‘’comparaison n’est pas raison’’, mais nous sommes obligé de faire constater qu’une telle attitude ne saurait se voir que chez nous, au Niger. Au cours d’un récent séjour que nous avons effectué à Ouagadougou, on a pu constater que les voies latéritiques desservant les quartiers périphériques soulèvent des nuées de poussière au grand dam des riverains, mais elles restent indemnes de toute action de sape de leur part. Ils ont compris qu’on ne touche pas à la ‘’chose publique’’. Et là où des cassis s’imposent, ils sont faits en dos-d’âne, le plus régulièrement du monde.
Franchement, les pouvoirs publics compétents doivent sévir, et sans faiblesse, contre les auteurs de ces pratiques qu’on peut proprement qualifier d’actes de vandalisme.
Assane Soumana(onep)