
Les publicistes et autres producteurs des biens et services ont très tôt compris l’impact de la publicité et des images sur les consommateurs. En effet, les images contribuent aussi à la construction des consciences et des idéologies. C’est ainsi que les firmes internationales productrices des biens et des services investissent massivement dans la publicité, dans l’image pour susciter l’envie d’acheter et de consommer leurs produits. Ce qui, à juste titre, s’inscrit dans l’ordre normal des choses.
Cependant, là où le bât blesse, c’est surtout les images qui sont associées aux Africains notamment les Africains noirs sur certains canaux de diffusion. Observez-bien, les publicités qui passent sur les chaînes d’un bouquet bien connu où les Nigériens se cassent la tête pour prendre un abonnement à la fin de chaque mois. Vous constaterez que l’essentiel des publicités des jeux de hasard, des paris sportifs et autres boissons alcoolisées sont associées à des stars africaines de football, de l’humour, de la culture, etc.
Il est vrai que ces personnalités se remplissent les poches en acceptant d’associer leur image à la publicité de ces produits non recommandables pour les jeunes. Mais, ces stars africaines ont aussi le devoir de contribuer à l’éducation des plus jeunes à travers la promotion des produits sains et licites ainsi que des activités d’avenir. Ce qui ne colle pas avec la promotion des jeux de hasard ou des boissons alcoolisées.
Mais au-delà de ces observations sur la nécessité d’une prise de conscience chez les ‘’modèles Africains’’, ces publicités cachent mal une réalité et confirment une certaine perception que certaines sociétés occidentales associent encore à l’Africain. Dans l’imaginaire rétrograde de certains occidentaux, l’Africain c’est encore la distraction, l’exotisme, la délinquance, etc ; bref tout ce qui n’est pas sérieux. Les stars noires africaines qui associent leur image à la promotion de ces futilités contribuent à véhiculer une image négative de l’Africain.
A l’inverse, il est aisé de constater que les stars arabo-africaines n’associent presque jamais leur image à la promotion de ces produits non recommandables pour la jeunesse.
Pour vous faire une idée simple de cette situation, imaginez un seul instant que notre ‘’Nourou Ouallam national’’ se permette de faire la publicité des paris sportifs et autres boissons alcoolisées, l’impact que cela aurait sur les jeunes nigériens qui voient en lui un modèle à suivre. Fort heureusement, cet artiste s’est dévoué à faire la promotion de la parenté à plaisanterie dans ses spots publicitaires. Ce qui constitue une contribution à la promotion d’une des valeurs fondamentales qui servent de ciment dans la société nigérienne.
Siradji Sanda (ONEP)