Civisme ! Le mot ‘’amuse-gueule’’ du commun des Nigériens… Quotidiennement articulé, et mille fois répété, mais visiblement mal compris (sinon, agréé). Il se trouve en effet, que nombre de gens en parlent sans se soucier de le traduire à travers leurs actes et leurs comportements. Le civisme, c’est cette vertu sociopolitique de l’éthique qui fait appel au sens de la solidarité et de la responsabilité de chaque citoyen. C‘est l’affirmation individuelle d’une certaine conscience politique qui place les égards dus au pays, ses lois et ses valeurs, au-dessus de toute chose. Etre civique ou patriote, c’est être soucieux, en toute circonstance, d’agir en citoyen modèle, en mettant l’intérêt général au-dessus des intérêts particuliers. Ainsi, la règle d’or de la citoyenneté, c’est le respect de son pays, des autres qui y vivent, ainsi que du bien public. Toutes choses qui font du civisme l’essence véritable dont se nourrit toute Nation pour forger, consolider et exalter sa grandeur. Pris dans son vrai sens et appliqué comme tel, ne serait-ce que par la moitié de nos compatriotes, ce mot chargé de valeurs suffirait, à lui seul, à nous débarrasser notre pays de bien de maux qui nous assaillent.
Qu’en est-il du sens que nous-en donnons dans nos faits et actes de la vie quotidienne ? Nous comportons-nous vraiment en citoyens civiques ? En toute sincérité, l’on ne saurait répondre par un ‘’oui’’ sec. Surtout quand on réalise avec quelle insouciance les gens usent et abusent de tout ce qui est estampillé du sceau de ‘’bien public de l’Etat’’. Le comble de l’incivisme, c’est lorsque, le temps d’une saute d’humeur, des manifestants jettent très facilement leur dévolu sur les biens de l’Etat. Les infrastructures routières chèrement acquises sont les cibles potentielles des frondeurs qui ont vite fait d’attiser ces fameuses flambées de pneus usagers sur les routes et les carrefours, les abîmant dangereusement. Aujourd’hui encore, presque toutes les rues de Niamey portent les zébrures des ‘’blessures’’ consécutives aux dernières manifestations de la crise électorale.
C’est également manquer de civisme que d’être plus enclin à réclamer des droits qu’à se soucier d’honorer ses obligations vis-à-vis du pays. ‘’La liberté sans le civisme, la liberté sans la capacité de vivre en paix, n’est absolument pas la vraie liberté’’, disait Nelson Mandela. Un dicton qui nous interpelle sur notre devoir commun et individuel de cultiver en nous les valeurs du civisme. D’où la nécessité d’introduire un module soutenu d’instruction civique dans les programmes d’enseignement dans nos écoles. Et pourquoi pas l’institution d’une Journée Nationale du Civisme ? A moins de ‘’formater’’ la mémoire collective des Nigériens pour y installer l’application ‘’Civisme’’…
Assane Soumana(onep)