
Consultation dans un CSI
Au Niger le problème de kyste ovarien prend de plus en plus de l’ampleur. Cette pathologie se manifeste tantôt par des douleurs pelviennes, tantôt des absences de règles. Le kyste ovarien correspond à un sac rempli de liquide qui se forme dans un ovaire. Selon les spécialistes, environ 5% des femmes développent un kyste ovarien durant leur existence. Cette maladie attaque toutes les catégories d’âge et de toutes les conditions, qu’il s’agisse de la femme adolescente, de la femme qui ne procrée plus mais aussi la jeune fille.
Le kyste ovarien constitue l’un des motifs les plus fréquents de consultations gynécologiques chez les femmes. Lorsqu’une femme porte un kyste ovarien, elle a des douleurs dans le bas ventre, a une sensation de lourdeur ou une gêne dans le bas du ventre et elle fait des saignements entre les règles. Selon Dr Harouna Abdoul Karim, médecin généraliste dans une clinique de Niamey, les kystes ovariens se manifestent en effet par une douleur pelvienne à répétions chroniques généralement unilatérales, un trouble du cycle menstruel et des troubles digestifs et urinaires conduisant à une diarrhée ou un vomissement. «Un kyste ovarien ne peut malheureusement pas être prévenu. Mais un dépistage régulier de la région pelvienne est nécessaire pour le détecter afin de prendre les mesures palliatives. La cause la plus fréquente de kyste ovarien est le dérèglement hormonal, responsable de kyste fonctionnel» a-t-il expliqué.
Comme on l’a constaté, le problème des kystes ovariens prend de plus en plus de l’ampleur ces derniers temps, non seulement chez les femmes âgées mais aussi les jeunes filles. Cette maladie qui correspond à une tuméfaction renfermant du liquide et se développe sur les ovaires (organes situés à l’extrémité des trompes de Fallope, elles-mêmes reliées à l’utérus) se présente sous plusieurs formes. Ces formes sont notamment les kystes fonctionnels de l’ovaire qui sont les plus fréquents. Ils sont dus à un «dérèglement hormonal» qui provoque la transformation d’un follicule ou d’un corps jaune physiologique en kyste.
Contrairement aux kystes fonctionnels, les kystes ovariens organiques ou non fonctionnels ont une morphologie qui ne change pas quel que soit le moment du cycle menstruel. Ils touchent en grande partie les femmes plus âgées. Ils nécessitent un traitement chirurgical. Ces genres de kyste sont liés à une croissance hormonale des cellules et ce sont des kystes qui ne régressent pas. Ils sont bénins c’est-à-dire sans conséquences, mais ils doivent quand même être enlevés en cas de persistance. Par ailleurs, il existe aussi le syndrome des ovaires poly kystes qui se présente lorsque la femme a de multiples petits kystes aux ovaires. C’est notamment un trouble hormonal rencontré fréquemment chez les femmes en âge d’avoir des enfants, pouvant se traduire par des anomalies du cycle menstruel, l’acné voire une infertilité. Des facteurs génétiques et environnementaux sont à l’origine. Pour rappel, selon des recherches scientifiques, il est fréquent que l’intérieur d’un kyste soit constitué d’un contenu liquide, comme du mucus, du sang, de la kératine, du liquide synovial (situé dans les articulations) et même de la pue en cas d’infection.
En tant que trouble gynécologique chez la femme, par sa seule présence, un kyste peut perturber la maturation normale des ovules et entraîner ainsi des problèmes de fertilité, pouvant avoir pour conséquence qu’un couple tarde à pouvoir concevoir une grossesse. Il porte parfois atteinte à l’appareil génital de la femme comme aux ovaires, aux trompes de Fallope, à l’utérus, au vagin et à la vulve.
Pour comprendre les conséquences et les souffrances liées au kyste, nous avons rencontré des femmes volontaires qui ont bien voulu partager leur expérience.
Mme Aissa M, une jeune femme âgée de 24 ans et maman d’un (1) enfant nous fait part de ses moments difficiles avec un kyste ovarien. «Les signes ont commencé à travers un retard répétitive de mes règles. Ensuite j’avais toujours mal au niveau du bas de mon ventre, j’avais une certaine lourdeur au point où j’ai même pensé à un moment que j’étais enceinte. Mais quand je me suis rendue dans une clinique pour faire une échographie pelvienne, on a remarqué un kyste ovarien liquidien de 30,7mm au niveau de mon ovaire gauche. Après 20 jours de traitement je suis maintenant guérie de ce kyste par la grâce de Dieu.» a-t-elle déclarée.
Pour sa part Mme Djamilatou M âgée de la vingtaine a des ovaires poly kystes. Ce qui lui avait provoqué à un certain moment des douleurs pelviennes très excessives. «J’avais constaté une absence de mes règles pendant plus de trois mois, des douleurs répétitives au niveau du bas de mon ventre qui m’empêchaient même de me tenir debout.» a-t-elle notifiée.
Salima Hamadou Mounkaila (ONEP)