Le Premier ministre, Chef du gouvernement, SE Brigi Rafini, a rencontré hier après-midi les représentants du corps diplomatique accrédités dans notre pays et ceux des institutions internationales dans le cadre de la gestion des inondations qui sont en train d’engendrer d’énormes dégâts matériels ainsi que des pertes en vies humaines au Niger.
Au cours de la rencontre, le Chef du gouvernement a tiré la sonnette d’alarme en appelant les partenaires à apporter leur soutien au Niger en vue d’atténuer les souffrances des populations sinistrées. En effet, il est important d’agir pour répondre aux besoins les plus urgents des populations sinistrées sur l’ensemble du territoire national à travers entre autres actions le relogement, l’assistance en alimentation, en matériels non alimentaires, etc.
D’après le Chef du gouvernement, la situation que traverse notre pays demande la solidarité des partenaires. Il a rappelé les efforts déployés par le gouvernement pour assister les populations sinistrées, mais compte tenu de l’ampleur de la situation, le soutien des partenaires s’avère nécessaire. Il a noté que le Niger qui est confronté au défi sécuritaire, fait face également aux défis dus aux inondations et la pandémie de la COVID-19. C’est pourquoi, il a réitéré l’appel du Président de la République et celui du gouvernement vis-à-vis des partenaires pour qu’ils soutiennent les efforts de l’Etat face à cette épreuve alarmante.
A cet effet, le ministre de l’Action Humanitaire et de la Gestion des Catastrophes, M. Laouan Magagi, a fait le point de la situation qui prévaut sur l’ensemble du pays à la date d’hier matin ainsi que les travaux réalisés par le gouvernement pour porter assistance aux populations sinistrées et les actions à mener en vue d’apporter des solutions durables au problème des inondations qui paralysent les efforts de développement de l’Etat et de ses partenaires.
Il a rappelé que les inondations de l’année 2020 sont exceptionnelles au regard de l’ampleur de la situation sur le terrain. Il a par ailleurs noté que la côte d’alerte n’a jamais atteint 700 cm. Or, la côte d’alerte rouge est à 620 cm. Selon lui, suite aux inondations de 2012, le gouvernement, de concert avec ses partenaires, a pris des initiatives visant à apporter des réponses appropriées au phénomène des inondations. C’est dans ce cadre qu’en 2016, des travaux de digues ont été réalisés au niveau du fleuve Niger.
Présentant le bilan de la situation à la date d’hier matin, M. Laouan Magagi a souligné que plus de 32.000 maisons se sont effondrées, tandis que 2.262 cases sont tombées. Précisons que 40.976 ménages sinistrés totalisent 350.915 personnes sinistrées. A ceux-là s’ajoutent plus de 4.000 champs inondés totalisant 6.943 hectares, ainsi que 3.082 hectares de cultures irriguées se trouvant autour des cours d’eau, hypothéqués. Face à la gravité de la situation, il a rappelé que le Chef de l’Etat, SE Issoufou Mahamadou, a effectué deux visites notamment à la rive droite et à Saga afin de constater de visu l’ampleur de la situation sur le terrain.
Le ministre de l’Action Humanitaire et de la Gestion des Catastrophes a mentionné que deux réunions se sont tenues sous la présidence du Président de la République consistant à peaufiner des actions concrètes pour apporter des solutions à la situation. A l’issue de ces réunions, des instructions ont été données au gouvernement pour régler les questions d’urgence, et chercher des moyens à court terme pour trouver des solutions durables, a-t-il indiqué.
Parlant des mesures qui devraient être prises, il a mentionné entre autres le relogement des ménages sinistrés sur l’ensemble du territoire national, y compris la réquisition des maisons ou les logements qui sont disponibles dans toutes les villes ; la soumission des requêtes à des partenaires pour qu’ils viennent en appui au gouvernement ; l’appui en pirogues concernant les zones qui sont dans les îles ; le déclenchement du mécanisme de réponse d’urgence dont dispose plusieurs partenaires notamment le mécanisme de réponse immédiate de la Banque Mondiale, le mécanisme du Système des Nations Unies ; le transfert monétaire à travers les filets sociaux. Il a aussi mentionné les actions de sensibilisation et de communication pour un changement de comportement du fait que les populations qui étaient exposées aux inondations après avoir été relogées, quelques années plus tard ont regagné leurs anciennes maisons.
Par ailleurs, M. Laouan Magagi a déclaré qu’à moyen et long termes, il est nécessaire de s’attaquer aux causes profondes des inondations parmi lesquelles le désensablement du fleuve Niger et de ses affluents, la réaffectation de certaines terres du bord du fleuve et qui sont inondables, à d’autres vocations, il y a aussi les programmes écologiques qui sont en cours ou terminés, le barrage de Kandadji, etc.
Pour sa part, le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, M. Gado Sabo Moctar, il a abordé la question relative au manque d’eau potable dans certaines localités suite au dysfonctionnement des infrastructures impactées par les inondations. D’ores et déjà, il a indiqué que la Fondation Veolia s’est engagée à déployer trois unités mobiles de traitement d’eaux pouvant alimenter près de 15.000 personnes. Ces usines de traitement dit-il seront très bientôt acheminées au Niger
Retenons que le Directeur Général de la Protection Civile qui est le rapporteur du comité en charge de la gestion des inondations a présenté un exposé à travers lequel il a fait le point des efforts consentis par l’Etat, les actions à entreprendre, ainsi que les besoins des populations, etc.
Quant aux partenaires, ils ont exprimé leur solidarité vis-à-vis des populations nigériennes avant de s’engager à rendre compte à leurs hiérarchies pour que des suites soient données à la requête du gouvernement du Niger. La coordinatrice du Système des Nations Unies au Niger a dit être instruite par sa hiérarchie de prendre attache avec le gouvernement nigérien afin de s’accorder sur la proposition du financement qui sera effectué.
Laouali Souleymane(onep)