
M. Zhai Yuliang (à gauche), présente les étapes de la fabrication des lanternes de palais aux journalistes
Dans les traditions chinoises, les lanternes représentent la lumière, l’espoir, et elles décorent les toits intérieurs des palais des Empereurs. Elles symbolisent la paisibilité et la prospérité. Les lanternes de palais, qui font partie du patrimoine culturel immatériel national, sont utilisées en Chine depuis plus de mille ans et sont devenues un symbole de la culture traditionnelle chinoise. En prélude au nouvel an chinois, correspondant cette année à « l’année de Serpent », nous avons vécu, fin novembre dernier, avec notre consœur Liu Huazhen de la CGTN, le processus de fabrication des lanternes de palais, auprès de M. Zhai Yuliang, héritier de la lanterne de palais de Beijing.
La lanterne elle-même symbolise la lumière, car, comportant généralement des ampoules à l’intérieur, pour servir d’un décor lumineux et harmonieux. « Elle (la lanterne) est accordée avec des motifs de bon augure, qui symbolisent l’aspiration à la fortune, la chance, la longévité et le bonheur, la santé, et la récolte. Bref, toutes les espérances des gens, sous forme de peintures ou de décorations », explique l’héritier de la lanterne du palais de Beijing, M. Zhai Yuliang.
Par le passé, il n’y avait que des lanternes à base de bois, avant l’avènement de celles faites en plastique ou en tissus synthétiques. Et elles relevaient du luxe de la décoration des palais. Aujourd’hui, la fabrication des lanternes connait une grande expansion et le secteur s’est beaucoup développé. Ce qui a rendu plus accessibles le précieux décor. Les lanternes se vendent aussi bien en ville que dans les villages. Elles sont pratiquement dans toutes les concessions, résidences, et autres bâtiments d’architecture traditionnelle chinoise surtout.
Cependant, les lanternes en bois gardent toujours leur caractère originel et se confectionnent encore de façon artisanale, malgré le niveau d’industrialisation en Chine et l’émergence d’informatisation qui va avec. En effet, plus qu’un décor, la lanterne dans ses aspects traditionnels, représente des fortes valeurs culturelles.
Selon l’héritier de la lanterne du palais de Beijing, M. Zhai Yuliang, la fabrication d’une lanterne de palais nécessite plus d’une centaine de pièces de bois et un processus de centaines d’étapes, qui couvre une grande variété d’artisanats. Une lanterne toute faite est l’aboutissement de travaux méticuleux de la sculpture sur bois, de la peinture chinoise, de la laque, du gland, et du nœud chinois. Une lanterne de palais couvre plusieurs éléments de patrimoines culturels immatériels. Par exemple, le nœud chinois est classé sur la liste du patrimoine culturel immatériel. Il en va de même pour la peinture chinoise et la sculpture sur bois. Il s’agit d’une variété d’éléments réunis pour former une lanterne de palais.
En 2008, la lanterne de palais de Beijing a été classée sur la liste du patrimoine culturel immatériel de la Chine.
Ismaël Chékaré, De retour de la Chine