Dans le cadre de la mise en œuvre des actions de promotion de la coopération et de renforcement des capacités des acteurs impliqués dans la lutte contre le blanchiment des capitaux, le financement du terrorisme et de la prolifération (LBC/FT/P, la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF-Niger) poursuit ses activités de renforcement des capacités des acteurs impliqués dans la lutte. Hier, l’institution a organisé avec le concours de l’Union Européenne à Niamey, un atelier à l’attention des autorités d’enquête. L’objectif de cette formation est que les participants disposent de compétences nécessaires pour ouvrir systématiquement et diligenter des enquêtes parallèles dès lors qu’une infraction sous-jacente ait été détectée. La cérémonie d’ouverture des travaux a été présidée par M. Niandou Daouda, Secrétaire Général Adjoint du Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation en présence du président du CENTIF-Niger, M. Taher Hassane et d’un représentant de l’Union Européenne.
Dans son allocution d’ouverture des travaux, M. Niandou Daouda, a tout d’abord rappelé que, le Rapport d’Evaluation Mutuelle du Niger adopté en 2021 par les instances du GIABA avait fait ressortir les principales insuffisances du dispositif national de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, tant sur le plan de la conformité technique que sur celui de l’efficacité. Selon lui, au titre de ces principales insuffisances, il a été relevé notamment la faible spécialisation des Autorités
d’Enquête et de Poursuite (AEP) en la matière.
En outre, il ressort de ce Rapport que,
« la pratique des enquêtes pour blanchiment des capitaux et financement du terrorisme s’avère récente et non encore généralisée. Et que cette situation affecte négativement l’efficacité de notre Dispositif National de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme », a-t-il déclaré.
Le Secrétaire Général Adjoint du Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation a par ailleurs appelé les participants qu’au regard de ces constats, les participants à cet atelier devraient être en
mesure, à l’issue de la formation, comprendre les phénomènes de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme; connaître les instruments juridiques nationaux et internationaux en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme; maîtriser les techniques d’enquête en matière de LBC/FT et les enquêtes parallèles ; connaître le cadre de coopération nationale et internationale. Il a en outre salué l’initiative et encourage la CENTIF à continuer sans relâche dans cette voie.
Auparavant, le président de la structure chargée de renseignements financiers de type administratif, placée sous la tutelle du Ministère des Finances, M. Taher Hassane, a dans son mot de bienvenue informé que la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF) est aussi chargée de recevoir, d’analyser, d’enrichir et de traiter les déclarations de soupçons provenant des personnes assujetties afin d’établir la nature, l’origine ou la destination délictueuse des transactions ou opérations financières.
Selon lui, les structures respectives prenant part à cette formation en leur qualité d’autorité d’enquête et de poursuite pénale (AEPP), ont un rôle primordial à jouer dans le cadre du renforcement de l’efficacité du volet répressif du Dispositif National de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Sur ce dernier volet a-t-il ajouté, la CENTIF s’est résolument engagée à redynamiser les activités de renforcement des capacités de tous les acteurs impliqués dans la LBC/FT afin que la lutte contre ces fléaux soit davantage couronnée de succès. « Nous sommes convaincus que la mise en œuvre des activités de renforcement des capacités de tous les acteurs permettra au Dispositif National de LBC/FT d’être plus dynamique et engranger plus de résultats. Nous avons programmé une série d’ateliers de formation qui va intéresser non seulement des acteurs du niveau central mais aussi ceux du niveau déconcentré. Il est aussi prévu une mission circulaire dans toutes les régions, afin de sensibiliser et de former les acteurs installés en région », a affirmé M. Taher Hassane.
Il a enfin témoigné sa profonde gratitude et adressé ses sincères remerciements à l’Union Européenne pour non seulement avoir bien voulu financé le présent l’atelier, mais aussi pour toutes les sollicitudes à leur égard.
Par Seini Seydou Zakaria(onep)