Un atelier de formation des femmes leaders et des journalistes a débuté le lundi 29 novembre dernier et ce jusqu’au 2 décembre à Tillaberi au profit de trente (30) femmes leaders et journalistes des medias publics et privés de Niamey et de Tillaberi. Cette session de formation a pour objectif principal d’amener les participants à connaitre les concepts de base et les types de violences basées sur le genre, leurs causes et leurs conséquences ainsi que les violences basées sur le genre en période de conflits.
Le thème de cet atelier est ‘’rôles et responsabilités des journalistes et femmes leaders dans la lutte contre les VBG dans un contexte d’insécurité’’. Au cours des quatre jours de travaux, les participants vont échanger sur des sujets aussi divers que variés pour permettre d’exercer au mieux la mission qui leur a été confiée par rapport aux questions des VBG. Le présent atelier est organisé par le projet «Accès à la Justice et aux droits
humains» (Adalci), financé par l’Agence des États- Unis pour le développement international (USAID), en partenariat avec l’ONG nigérienne Volontaires pour la Paix et le Développement au Sahel (VPD Sahel). Il s’inscrit dans le cadre de la campagne
internationale des 16 jours d’activisme.
En ouvrant les travaux, M. Souleymane Anza, Représentant du Conseil Supérieur de la Communication (CSC) a souligné que la VBG demeure l’une des moins signalées en raison de l’impunité, du silence, de la stigmatisation et du sentiment de honte qui l’entourent. M. Anza a évoqué une étude réalisée par le Ministère de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant en 2021 sur l’ampleur et les déterminants des VBG au Niger. Selon cette étude «la prévalence globale des VBG au cours de la vie est de 29,0%, soit respectivement 38,2% chez les femmes et 16,3% chez les hommes». Il a
invité les participants à faire des échanges fructueux afin que les objectifs assignés par les organisateurs soient au rendez-vous. Et d’espérer qu’à partir de cette formation, les productions, les articles et émissions des journalistes et la sensibilisation des femmes leaders seront beaucoup axés sur la lutte contre les VBG dans un contexte d’insécurité.
Le Représentant du président du CSC a appelé les partenaires à intensifier les formations de qualité afin que les journalistes et les femmes leaders spécialisées sur ces questions soient encouragés. Et de rassurer que le CSC, s’engage à accompagner l’ONG Volontaires pour la paix et le
développement au Sahel sur toutes les questions d’intérêt national.
M. Ouattara About Karmo, Directeur Adjoint du projet Adaltchi, a expliqué que le problème des violences faites aux femmes et aux filles ne peut pas être réglé en 3 ou 4 jours de séminaire, aussi intensif et participatif soit-il. «Nous en sommes conscients et vous plus encore, c’est pour cela que nous avons conçu ce séminaire comme un engagement au long cours, à partir d’un réseau que nous souhaitons mettre. Composé de tous les participants à ce séminaire, ce réseau utilisera les compétences de communicante et de persuasion de chacune d’entre vous afin de lancer des alertes, publier des articles ou des opinions dans vos medias respectifs ou sur les réseaux sociaux pour sensibiliser l’opinion. Et puis nous vous proposons de nous retrouver dans un an environ autour du 25 novembre 2022 pour une sorte de bilan de cette action de sensibilisation originale et que nous
espérons porteuses», a t-il dit à l’adresse des journalistes.
Dans son mot de bienvenue, le président de l’ONG Volontaires pour le Développement au Sahel VPD Sahel M. Kader Boureima Amadou a expliqué que cette formation va renforcer dans le monde entier et particulièrement au Niger les actions destinées à mettre fin à la violence contre les femmes et les filles qui touche une femme sur trois dans le monde. La couleur orange symbolise cette lutte pour un avenir radieux et empreint d’optimisme, un monde affranchi de toutes
violences contre les femmes et les filles. Il a précisé que les
violences faites aux femmes est endémique dans tous les pays du monde. Elles peuvent être situées à l’intérieur de la famille, de la communauté et du groupe
social. «Elles sont battues, violées, mutilées, marginalisées, tel est le sort réservé encore aujourd’hui à des millions de femmes à travers le monde», a-t-il déploré.
Aïssa Abdoulaye Alfary(onep)Envoyée Spéciale