Dire que Bazoum dispose de la légitimité du pouvoir c’est une façon d’éviter de perdre la face. Macron et son armée se sont fait piéger à la place de la résistance ! Des bases militaires se côtoient avec des manifestants et cela nuit et jour. C’est d’ailleurs pour éviter de vivre les mêmes humiliations que l’armée américaine a procédé à un réaménagement de sa base pour se redéployer au nord vers Agadez. L’armée française est submergée par les manifestations des Nigériennes et des Nigériens acquis au combat pour la sauvegarde de la patrie. Des podiums ont été érigés par les télés.
Il fallait mettre sur ces podiums ainsi érigés, outre les acteurs de la société civile précurseurs du mouvement, également les Ulémas, les associations des jeunes, les organisations féminines et les artistes qui se relaient en permanence à la Place de la Résistance. Tous sont là à l’unisson pour maintenir la cadence aux rythmes des musiques endiablées de libération accompagnés par les vuvuzelas, afin de bouter l’armée française hors du territoire national. Et Bazoum n’est légitime qu’aux yeux de Macron avec lequel il partage certaines accointances mafieuses.
Alors que Bazoum a perdu toute légitimité aux yeux des Nigériennes et Nigériens depuis le jour où il s’est servi d’une conférence des cadres pour annoncer la libération extrajudiciaire d’un certain nombre de chefs terroristes dont il n’a pas dans un premier temps le nombre. Il avancera par la suite une liste de neuf (9) chefs terroristes relaxés par ses soins. Mieux, il confirmait leur avoir déroulé le tapis rouge, disait-il, les avoir reçus au palais de la présidence.
Et cela sans que personne ne comprenne le bien fondé d’un tel élargissement, alors que la guerre contre les terroristes faisait rage ! Il prétend avoir été conseillé à agir ainsi. Alors qu’il venait de prendre la décision la plus macabre de sa gouvernance. En fait c’est à partir de ce moment que le pont a été rompu entre le peuple et lui. A partir de ce moment, tout le monde a compris qu’il pactisait avec le diable. Il est sans ambages avec l’ennemi, il viole ainsi de facto son serment. Il a commis un parjure.
À côté, il n’a pas baissé les bras. Il choisit de saper le moral de l’armée en tenant des propos incandescents, violents et inappropriés à l’encontre de la « grande muette «, lors d’une de ses sorties, dont lui seul en a le secret. Auparavant, on se rappelle puisque venant d’un chef d’Etat cela laisse forcément des stigmates. Il n’a pas manqué de vouer aux gémonies la société nigérienne et la femme sur les questions de natalité. Ça a fini par donner lieu à une sorte de stigmatisation des populations des régions de Maradi et de Zinder traitées de ‘’gens de la brousse «. Bazoum a tout fait pour être un véritable pourfendeur de la république et donc de la démocratie. Il perd de ce fait, toute légitimité aux yeux des Nigériennes et des Nigériens. Comme on le voit, avant le 26 juillet, il était suffisamment pourri et illégitime pour gouverner la nation nigérienne. Il s’est sabordé de lui-même à travers le peuple.
Quant au CNSP, il a l’honneur de défendre la patrie. Il est dans son rôle de couper l’herbe sous les pieds de Macron en annonçant la découverte du pot aux roses. Un peu comme pour dire les militaires sont prêts à faire face à toutes éventualités. Samedi, le PR français a été conspué dans son pays. D’énormes coups de sifflets ont retenti à l’annonce de son arrivée par le speaker dans un stade. Alors qu’il devait présider la cérémonie de remise de trophée lors d’une finale de rugby. Macron est dans la sauce. Au Niger, la nation a son destin en main, multiplions les prières.
Abdoulaye ISSAKA
Journaliste indépendant