
Le ministre Médecin Colonel-major Garba Hakimi livrant son message
À l’instar des autres pays de la communauté internationale, le Niger commémore, le 31 mai 2025, la Journée Mondiale Sans Tabac sous le thème : « Dévoiler l’attrait : Exposer les tactiques de l’industrie du tabac et des produits nicotiniques ». A cette occasion, le ministre de la Santé et de l’Hygiène Publiques, le Médecin Colonel-major Garba Hakimi a livré un message dans lequel il a souhaité l’implication et la participation active de l’ensemble des couches sociales du pays, particulièrement les parents, les ONG et associations, la société civile, les syndicats, les jeunes, les entreprises de médias sociaux, pour faire échec aux manœuvres sournoises de l’industrie du tabac.
Pour le ministre de la Santé et de l’Hygiène Publiques, cette journée constitue un cadre privilégié pour l’ensemble des acteurs impliqués dans la lutte antitabac, pour passer en revue les progrès accomplis, identifier les défis qui restent à être relevés, dans le noble mais difficile combat que mène l’humanité contre la pandémie du tabagisme. En effet, en plus de nombreuses maladies débilitantes et mortelles comme les maladies respiratoires, cardiovasculaires et les cancers dont il est la cause, le tabac tue actuellement plus de huit (8) millions de personnes chaque année à travers le monde selon les statistiques de l’OMS. Parmi elles, environ 1,2 million sont des non-fumeurs involontairement exposés à la fumée du tabac.
Aussi, a-t-il fait savoir, la dernière enquête STEPS, réalisée en 2021, par le Programme National de Lutte contre les Maladies Non Transmissibles, a révélé que 6,2 % de Nigériens fument avec un taux de 11,5 % chez les hommes et 0,2 % chez les femmes. Une telle évidence vient confirmer aux acteurs que le Niger n’est malheureusement pas épargné par la pandémie du tabac. Face à cette pandémie, les Etats membres de l’OMS ont adopté la Convention Cadre pour la Lutte Antitabac en 2003 et son Protocole pour éliminer le commerce illicite des produits du tabac en 2017. Cette convention, dont la mise en œuvre devait apporter une solution à la consommation des produits du tabac, a déjà enregistré l’adhésion de 182 pays à travers le monde.
Après quelques années de mise en œuvre, les données de I’OMS font état, selon Médecin Colonel-major Garba Hakimi, d’une relative régression de la prévalence du tabagisme sur le plan mondial. Toutefois, cette lueur d’espoir risque d’être estompée par les nouvelles stratégies déployées par l’Industrie du Tabac. Ces stratégies pour les moins déloyales consistent à atteindre les jeunes à travers les réseaux sociaux, le marketing, la promotion et la vente de nouveaux produits du tabac comme la cigarette électronique, les sachets de nicotine, les produits chauffés et même de la drogue.
« L’un des principaux défis de santé publique aujourd’hui réside dans l’attractivité des produits du tabac, de la nicotine et des produits connexes, en particulier auprès des jeunes», a alerté le ministre en charge de la Santé publique. L’industrie du tabac s’efforce constamment de trouver des moyens pour rendre ces produits séduisants et plus attractifs. Elle ne se contente pas d’élargir sa base de consommateurs immédiats, mais complique également les efforts pour arrêter, prolongeant ainsi l’exposition aux substances nocives.
En ratifiant la convention cadre et son protocole, le Niger a sans aucun doute fait le choix pour la promotion et la protection de la santé de la population en général et celle des jeunes en particulier. Pour réaffirmer cette volonté, a indiqué le ministre en charge de la Santé, le Gouvernement vient d’adopter le décret portant modalités d’application de la loi sur les principes fondamentaux de la santé et de l’hygiène publiques qui prend en compte non seulement les directives de l’OMS les plus récentes, mais aussi les aspects relatifs aux tactiques développées par l’industrie du Tabac.
Aïchatou H. Wakasso (ONEP)