Dans un communiqué publié le 28 juin 2024 à Washington, la Banque Mondiale dit avoir approuvé un financement destiné à soutenir les secteurs de l’agriculture et de l’élevage au Niger. Ce financement sera concrétisé à travers le Projet de modernisation de l’élevage et de l’agriculture (LAMP) qui bénéficiera d’une enveloppe de financement de l’Association Internationale de Développement (IDA) pouvant atteindre 1 milliard de dollars, étalée sur 12 ans et répartie en trois phases se chevauchant. Pour cette première phase, c’est un financement de 350 millions de dollars, soit 214 milliards de FCFA qui vient d’être approuvé.
Au cours de la phase 1 qui s’étend jusqu’en 2029 et équivaut à 350 millions de dollars, le projet investira dans des technologies et innovations climato-intelligentes, des systèmes d’irrigation et de bonnes pratiques agricoles et pastorales. Dans le cadre de sa phase 1, le Projet LAMP devrait, selon la Banque Mondiale, permettre d’augmenter les rendements des principales cultures et le volume commercialisé de produits agricoles et d’élevage. « Le projet renforcera la résilience climatique de 1,5 million de personnes, dont 500 000 jeunes et près de 700 000 femmes et filles », indique le communiqué de la Banque Mondiale.
« D’ici la fin du programme, 5 millions de personnes devraient avoir renforcé leur sécurité alimentaire et nutritionnelle, et 3 millions de personnes auront renforcé leur résilience aux risques climatiques», ajoute le communiqué.
Le Projet de modernisation de l’élevage et de l’agriculture (LAMP) vise à soutenir l’agriculture et l’élevage afin qu’ils deviennent plus productifs, bénéficient d’un meilleur accès aux marchés et stimulent les investissements du secteur privé. Le programme renforcera la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages nigériens ainsi que leur résilience au changement climatique, précise la même source.
D’après la Banque Mondiale, l’agriculture représente près de 40 % du produit intérieur brut du Niger et emploie plus de 80 % de la population. Toutefois, le secteur est très largement tributaire des précipitations. Or, celles-ci, en raison du changement climatique, diminuent et deviennent moins prévisibles, tandis que les températures augmentent. « La désertification et l’augmentation de la fréquence des sécheresses et des inondations ont des effets dévastateurs sur les cultures et le bétail », souligne la même source, ajoutant qu’un nombre important de Nigériens sont confrontés à une insécurité alimentaire aiguë.
« Le Niger a la population qui croît le plus rapidement au monde et qui voit ses terres arables diminuer à un rythme extrêmement rapide en raison du changement climatique. La réduction de la dépendance à l’égard de l’agriculture pluviale de subsistance est donc un programme de développement urgent, mais à long terme », a déclaré Han Fraeters, responsable des opérations de la Banque Mondiale pour le Niger.
« Heureusement, le potentiel d’irrigation du Niger est très important, ce qui signifie que la sécurité alimentaire de la population peut être assurée. Ce programme permettra d’améliorer sensiblement la productivité agricole et animale. Il soutiendra le développement de l’irrigation – 18 000 ha au cours de la première phase seulement. Il permettra également d’améliorer les semences et les races de bétail, et de faciliter l’accès des entrepreneurs à des financements.», précise Han Fraeters.
Rahila Tagou (ONEP)