
Notre reporter a reçu les bénédictions de Cheick Baraham de Kiota
Kiota, petit village du département de Birni N’Gaouré (Boboye), s’est transformé du 4 au 5 septembre en capitale spirituelle du Niger à l’occasion de la 73è édition du Mouloud, célébrant la naissance du Prophète Mohamed (SAW). Pour un journaliste et croyant, pour une première participation, le spectacle est saisissant.
Dès notre arrivée, devant nous, les routes sont saturées de pèlerins venus de toutes les régions du Niger, mais aussi du Nigeria, du Mali, du Ghana, du Tchad, et même de l’Occident. Hommes, femmes, jeunes et vieux convergent vers la grande mosquée, dans une atmosphère où la ferveur religieuse se mêle au recueillement. Comme le veut la tradition, notre équipe a d’abord présenté ses civilités à Cheikh Baraham, dignitaire respecté et président du comité d’organisation. Avec chaleur, il a prié pour nous, bénissant ainsi notre séjour dans cette cité spirituelle. Au moment du départ, le vendredi matin, il a renouvelé ses prières après nous avoir accordé une interview marquante, rappelant que « le Mouloud est un moment d’union des cœurs et de transmission des valeurs de la Tidjaniya ». Dans la grande cour, les qasîda (poèmes arabes classiques) résonnent à l’unisson. On se sent porté par une énergie collective puissante. La foule immense, comparable à celle des plus grands carrefours du monde, n’est pas animée par le bruit ou la consommation, mais par l’amour profond du Prophète Mohamed (SAW).
Le Mouloud est aussi un temps de rencontres et d’échanges. Les habitants de Kiota accueillent avec hospitalité les pèlerins, partageant repas et hébergement. L’événement stimule également la vie économique locale : marchés bondés, ventes de tissus, de livres religieux et de nourriture traditionnelle. Au-delà de la dimension spirituelle, ce rassemblement est une leçon d’unité et de fraternité. Pour une première expérience, vivre le Mouloud à Kiota est assez mémorable pour rester gravé comme un moment d’humilité et d’espérance. Ce souvenir rappelle que la foi, vécue collectivement, peut devenir un pont entre les peuples et un socle de cohésion dans un monde souvent divisé.
Oumar Issoufou (ONEP), Envoyé Spécial