Le musée proprement dit a été créé en 1958 avec son premier pavillon appelé » pavillon classique « , renommé plus tard » pavillon Boubou Hama » et inauguré le 18 décembre 1959. Il occupe actuellement 24 hectares. L’œuvre a été entreprise par Boubou Hama, avec, à l’époque, le soutien permanent de Pablo Toucet, coopérant français. Ce dernier était un archéologue qui avait une expérience du musée du Bardo en Tunisie. Le musée national Boubou Hama compte sept pavillons, un mausolée de l’arbre du Ténéré et des habitats traditionnels.
Le Musée national du Niger, renommé Musée national Boubou Hama, a longtemps constitué un modèle pour les musées d’Afrique tropicale. Inauguré le 18 décembre 1959, par le premier président nigérien, Diori Hamani, le jour du premier anniversaire de la proclamation de la République du Niger, il résulte de la rencontre, orchestrée par Jean Rouch, entre Pablo Toucet, ancien réfugié espagnol et archéologue au musée du Bardo, à Tunis, et Boubou Hama, homme politique, homme de science, homme de culture nigérien alors président de l’Assemblée nationale et directeur du centre IFAN de Niamey. Plusieurs pavillons d’exposition y ont été construits. Il y a notamment ceux destinés aux costumes, aux expositions temporaires, à l’archéologie, à l’uranium, au pétrole, aux dinosaures, etc. On peut y visiter aussi le jardin botanique, celui des nations, un ensemble d’habitats traditionnels appelé « musée de plein air », un centre éducatif et de divers espaces réservés à l’artisanat. Ces espaces, où différentes pratiques artisanales mises en scène comme patrimoine immatériel ou comme patrimoine vivant, sont en même temps des espaces de vente. L’exposition muséale est en même temps une exposition commerciale. L’espace muséal, qui s’étend sur un terrain de vingt-quatre hectares, est aussi constitué d’un jardin zoologique (augmenté d’un aquarium). Ce zoo, auparavant, très riche en diverses espèces d’animaux que regorge notre faune, se dépeuple de plus en plus de ces occupants, laissant des cages désespérément vides. Le Directeur général du Musée national Boubou Hama, M. Ali Bida explique : « Quand on parle du Musée on ne parle pas forcément d’animaux. Car le musée n’abrite pas systématiquement des animaux. C’est plutôt dans le zoo qu’on trouve des animaux. Mais au Niger, c’est une particularité, le fait que notre Musée national accueille des animaux ». Selon lui, dans les années 60 quand ce musée a été créé, ses précurseurs ont fait le choix d’intégrer le zoo à l’intérieur du musée national. Les animaux, tout comme les hommes ont une durée de vie. Ils peuvent aussi tomber malade et y mourir ou tout simplement mourir de vieillesse. « C’est ainsi que le musée a enregistré des animaux morts, mais il y en a d’autres qui ont survécu et qui sont encore là », justifie M. Bida. « Certes notre musée à un problème de renouvellement du parc animalier. Mais nous sommes en train de travailler sur cet aspect avec une ONG, qui est l’Organisation de l’environnement pour un développement durable (OEDD) », précise-t-il. Pour pallier ce dépeuplement d’animaux au niveau de son établissement, M. Ali Bida a tenté de se baser sur la
loi 98-56, du 29 décembre 1998, portant loi-cadre relative à la Gestion de l’Environnement et qui fixe le cadre juridique général et les principes fondamentaux de la gestion de l’environnement au Niger et autorise des prélèvements à titre scientifique ou d’exposition et de conservation. Cependant, estime-t-il, il y a une certaine incompréhension à ce niveau.
Le Musée a formulé plusieurs demandes au Ministère de l’Environnement pour des prélèvements d’animaux mais en vain
« Depuis 2012, nous avons écrit au Ministère de l’Environnement pour avoir l’autorisation de capturer des espèces qui nous manquent malheureusement nous ne l’avons pas encore eue. En 2014 aussi nous avons réécrit audit Ministère en vain. Mais aussi tout dernièrement nous avons personnellement rencontré le Secrétaire général adjoint du Ministère de l’Environnement ainsi que le Directeur national de la faune, rien n’est sorti de cette rencontre et ça n’a pas évolué et je ne sais pour quelle raison. En principe cela ne doit pas posé de problème car la loi le prévoit dans le cadre de la conservation de ces animaux. Et seul le Ministère de l’Environnement peut procéder à ce prélèvement », explique le Directeur du Musée national. Néanmoins, le Conservateur du Musée espère que sa requête aboutira, le plutôt possible, pour permettre le renouvèlement et l’enrichissement en espèces animales le zoo du musée national. « Avec l’OEDD nous avons même envisagé d’avoir un maximum d’espèces représentants notre faune, dans le cadre de l’organisation par le Niger du Sommet de l’UA en juillet dernier. Cela n’a pas été le cas mais ce n’est que partie remise », indique-t-il. « Nous continuons à travailler avec cet important partenaire pour réhabiliter notre Musée national et lui redonner ses lustres d’antan », a indiqué M. Bida. D’ailleurs, selon lui, un plan général de gestion du Musée a été élaboré, pour notamment la réhabilitation des cages et pour les animaux. Sur plan de la santé animale, le Directeur dit avoir en sa possession un vétérinaire et compte lui adjoindre un autre, de manière à ce qu’il ait une surveillance continue de ces animaux. « Sur le plan alimentation de ces animaux, le Musée travaille avec des particuliers qui lui fournissent de la viande. Il y a aussi les marchés de bétail comme Tourakou qui nous appellent aussi souvent, pour lever des animaux. Il y a aussi l’abattoir frigorifique qui nous fournit des animaux morts avant l’abattage ou de la viande après saisie. S’il y a un petit souci au Musée national, c’est peut être au niveau du zoo, qui n’est pas à confondre avec le musée artistique qui lui s’est même enrichit avec des nouvelles collections » mentionne-t-il. Par contre au niveau du zoo, selon M. Bida, il y a certaines espèces qui manquent. « Cette situation aussi sera bientôt régularisée », rassure-t-il. « Quant à l’idée de transférer le zoo hors du musée artistique et culturel, c’est aux politiques de décider. Une réflexion a déjà été menée la dessus, surtout qu’il y a assez d’espace inoccupé du côté de l’ONEP, jusqu’à derrière l’ONAREM. Cet espace, par exemple peut bel et bien servir de zoo et accueillir les différentes espèces de notre faune riche et variée », suggère le Directeur du Musée National. En tant que Directeur du Musée national Boubou Hama, « je partage l’avis de notre vétérinaire qui estime que les animations culturelles, comme les Baby Fiesta, les orchestres, les festivals et autres expositions, qui se font au sein du Musée, ne dérangent, en aucune manière les animaux qui y vivent, contrairement à ce que pensent certains. Surtout que des anti-stress sont administrés à ces animaux avant les spectacles », précise-t-il. Vivement que le Ministère accède aux demandes dudit Musée pour que les cages vides de cet établissement retrouvent leur occupants et les visiteurs retrouvent le plaisir de la découverte de notre riche et variée faune.
Mahamadou Diallo (onep)