Dans la commune rurale de N’Dounga (région de Tillabéri), à une vingtaine de km de Niamey, à Abada Goungou Sorkoydo, Gala Kaïna Sorkoydo, Diga Banda Sorkoydo, Moli et à Moli Alfa Koira, les 2192 habitants ont tous quitté leurs terres. Ils avaient les pieds sous l’eau, un peu partout. Même les restes de maisons épargnés ont les eaux au-dessous. Selon les sinistrés rencontrés au chef-lieu de la commune, chaque jour, des maisons tombent. Les sinistrés de ces villages se retrouvent, alors, dans des écoles ou chez leurs parents, sur le plateau de la rive gauche, d’autres jusqu’à Kollo. De l’autre côté, dans la vallée, des centaines de périmètres irrigués où l’Etat a investi en 2018 environ 6 milliards de FCFA pour réhabilitation sont également inondés.
« Tous les trois périmètres dont dispose N’Dounga sont dans l’eau, complètement inondés », atteste le délégué spécial de la commune rurale, M. Moussa Koda. Les digues qui protègent les villages environnants ainsi que les aménagements sont largement dépassées. Cependant, «aucune perte en vie humaine n’est déplorée », a-t-il déclaré. Les dégâts pèsent sur les périmètres, desquels dépend la majorité des populations locales. « Rien que dans le périmètre de N’Dounga II, l’Etat a investi plus 4. 500. 000. 000 FCFA pour sa réhabilitation. N’Dounga I a été réaménagé à hauteur de 1. 600. 000. 000 FCFA. Dans le cadre des travaux, les digues ont été même rehaussées. Mais l’ampleur est telle que personne ne l’a prévue », regrette l’administrateur délégué de la commune de N’Dounga, M. Moussa Gado.
Difficile d’établir une situation précise de la catastrophe, au regard de l’évolution du drame qui n’a fait qu’empirer, du jour au lendemain, tout au long de cette semaine. «Jusqu’à la date du 7 septembre dernier, ces aménagements étaient épargnés », apprend-on. Impuissants face aux averses insaisissables, autorités et populations n’ont pu subir la force de la nature provoquée, à tout point de vue, par le changement climatique.
Certains sinistrés n’ont pas eu le temps de recourir à la municipalité pour se faire recaser. Entre N’Dounga et Liboré, un petit village s’installe dans un champ visiblement en jachère. Des familles avec leurs bagages et bétails fixent des cases et des hangars. «Nous ne savons pas à qui appartient ce champ. Nous espérons qu’il nous comprendra, et nous laissera séjourner temporairement. Ici, nous sommes de tout bord, mais victimes de la même catastrophe. C’est un regroupement mixte de ressortissants de plusieurs villages sinistrés », explique Boubacar Hama, l’un des occupants du champ. La municipalité de N’Dounga vient de prendre connaissance de leur cas. «Nous avons quitté à la hâte, nous n’avons pas eu le choix », a-t-il rétorqué.
Par Ismaël Chékaré (Envoyé Spécial)